On aura toujours à traîner avec nous le poids de la colonisation. En effet, tels des forçats, le boulet de nos anciens maîtres continue à nous entraver les pieds. Est-il dit que nous ne serons jamais libérés ? Que dire des positions des occidentaux après près d’un quart de siècle d’indépendance ? Ils nous forcent toujours à rester dans les rangs et à ne jamais songer à contredire leurs visions et leurs plans
L’imprudent qui s’aventure à tenir un discours autre que celui qui plait à leurs oreilles se voit traiter d’anti-démocratique. L’autre qui décide de prendre des mesures allant dans le sens des intérêts de son pays et chemin faisant contourne ceux de l’ancienne puissance coloniale se retrouve taxé de criminel et transformé en paria de la société occidentale. C’est ainsi que le sommet Europe- Union africaine qui se tient au Portugal a vu deux des plus anciens dirigeants africains mis sous les feux de la rampe, à dessein de les discréditer. Peine perdue car le premier, Robert Mugabé, malgré toutes les diabolisations dont il a été l’objet auprès des britanniques n’en demeure pas moins aux commandes de son pays. Mugabé n’est certainement le meilleur élève en matière de démocratie. Il a peu de réalisations à son actif mais il est et c’est le plus important, le héros de son pays pour l’avoir soustrait du joug colonial des anglais. Aujourd’hui, il est pointé du doigt comme un pestiféré pour avoir exproprié une poignée de colons qui ont fait main basse sur les deux tiers des terres africaines du Zimbabwe pour les redistribuer aux autochtones. Quoi de plus naturel ? En fait, ce n’est que quand les intérêts des anglais ont été menacés par le truchement des colons que l’on a vu en lui un despote. Qui est fou ? Comme diraient nos frères ivoiriens. Quant au second, en l’occurrence, le Guide de la Révolution libyenne, il n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Les européens qui, en définitive ne croient qu’en leurs intérêts, feront semblant de se scandaliser des propos de Kadhafi, mais ils avaleront leurs cravates car ils ne pensent qu’aux contrats du guide. C’est pour cela que ce dernier ne se prive pas de les tailler en pièces en mettant à jour leur hypocrisie et leur cupidité. Comme quoi, seul les sous comptent. Sûr que si on avait les pétrodollars du libyen, on demanderait tout autant des dommages et réparations sur tout le fric qu’ils nous ont pompé. C’est pour cela que l’on ne doit point se leurrer et apprendre à compter sur nous-mêmes d’abord afin d’arriver au niveau des chinois que nos anciens maîtres tentent par tous les moyens de débouter hors de nos murs. Biri N’Diaye
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