Message du ministre fédéral des Affaires étrangères, M. Frank-Walter Steinmeier, à l’occasion du 3 octobre 2014   
30/09/2014

En cette année 2014, nous commémorons des événements clés qui ont marqué l’histoire et pas uniquement l’histoire de l’Allemagne. Deux dates sont particulièrement sombres : il y a cent ans, deux coups de pistolet retentissaient à Sarajevo qui allaient faire sombrer l’Europe dans la Première Guerre mondiale.



 Il y a soixante‑quinze ans, notre pays attaquait la Pologne et déchaînait la Seconde Guerre mondiale qui allait s’accompagner de crimes contre l’humanité jusque‑là sans précédent.

Mais nous célébrons aussi en cette année 2014 l’un des grands moments de l’histoire allemande et européenne, la chute du mur de Berlin, il y a vingt‑cinq ans. Quelques mois plus tard, le 3 octobre 1990, le rêve de l’unité allemande allait devenir réalité.

Ce jour‑là a mis un point final à la division dans laquelle vivait notre pays depuis plusieurs décennies. Il a posé également un jalon sur la voie de l’unification européenne que nos voisins polonais et les autres « nouveaux États membres » ont parachevée, il y a dix ans.

S’il a été possible d’avancer dans cette voie, c’est grâce à l’action déployée en 1989 par les révolutionnaires pacifiques des chantiers navals de Gdańsk, de la place Venceslas à Prague et de l’Alexanderplatz à Berlin. Leur rêve d’une Europe libre, ouverte et démocratique a fait tomber le rideau de fer.

Aujourd’hui, il y a longtemps que les Européens ne sont plus les seuls à nourrir ce rêve ; je m’en aperçois de plus en plus souvent dans mes déplacements à travers le monde. Ce rêve fait vibrer le cœur des jeunes dans les pays voisins de l’Europe tout comme en Asie et en Amérique latine. Ils rêvent de démocratie et d’état de droit, de libre épanouissement de l’individu et de la cohésion sociale.

« Unis dans la diversité », telle est la devise qui préside cette année à la Journée de l’unité. C’est une profession de foi en faveur d’une Allemagne ouverte sur le monde et tolérante, d’une Allemagne dans laquelle nous avons su tirer les enseignements de la période difficile de l’histoire du XXe siècle et dans laquelle nous considérons notre diversité culturelle et religieuse comme une richesse. C’est aussi une profession de foi en faveur d’une Europe dont la plus grande force réside dans sa capacité à promouvoir l’équilibre des voisins différents.

L’Allemagne vit dans l’unité depuis 25 ans, nous avons tout lieu de nous en réjouir. Néanmoins, vingt‑cinq après la fin de la guerre froide, cet anniversaire est également un encouragement à nous dresser de toutes nos forces contre une nouvelle division de notre continent.

Penser en catégories de sphères d’influence s’est avéré funeste pour notre continent au XXe siècle. Nous devrions plutôt continuer de miser aujourd’hui sur les valeurs qui ont permis l’avènement de ce moment historique qu’a été le 3 octobre 1990 et qui sont le partenariat, la confiance et la capacité à concevoir notre diversité, même par‑delà nos frontières, non pas comme une menace mais comme une richesse.


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