C’est dans un contexte tendu sur le plan géopolitique que le Douarneniste Alain Le Berre s’envolera lundi pour un projet d’aide au développement à Zouérate, dans le désert mauritanien, non loin de la frontière avec le Maroc et l’Algérie.
Bien connu pour son action en faveur du kouign-amann de Douarnenez, dont il préside l’association, Alain Le Berre vient de prendre sa retraite d’enseignant en pâtisserie à la chambre des métiers. C’est à ce titre qu’il a été sollicité par l’association nantaise « Les nomades de Mauritanie », pour l’aider à concrétiser un projet de développement local pour l’amélioration des conditions de vie des Mauritaniens. Zouérate est une cité minière de 55.000 habitants construite dans les années 1950 dans le nord de la Mauritanie. L’Islam y est la religion officielle, pratiquée par 99 % de la population. Entourée par le Sahara occidental, l’Algérie et le Mali, la région est désertique et difficile d’accès. Via le Maroc Alain Le Berre prend l’avion lundi pour le Maroc, d’où il ralliera Zouérate, qui dispose d’un aéroport, où il est attendu à 15 h. Le sort terrible qui a été réservé en début de semaine au Français Hervé Gourdel, parti randonner dans le nord de l’Algérie a, bien sûr, inquiété les proches d’Alain Le Berre. « Je suis en contact avec le maire de Zouérate, Cheïkh ould Baya, qui m’assure que je n’ai absolument rien à craindre et je n’ai pas de raison de mettre en doute ce qu’il dit », indique Alain Le Berre, soulignant qu’un visa d’un mois lui a été accordé hier matin à Paris par l’ambassade de Mauritanie en France, qu’il compte faire prolonger une fois sur place. Son projet prévoit en effet un séjour de deux mois. Logé chez le maire, proche du gouvernement Sur son site, le ministère des Affaires étrangères invite toutefois depuis jeudi ceux qui s’apprêtent à voyager en Mauritanie à la plus grande vigilance, « dans le contexte de l’intervention de la coalition internationale contre Daech, et face au risque accru d’enlèvements et d’actes hostiles contre les ressortissants des pays membres de la coalition ». « Je ne vais pas là -bas pour sortir tous les soirs et me mettre en difficulté, commente, serein, Alain Le Berre. J’ai téléchargé plein de films et de livres et j’apporte mon matériel d’aquarelle. Je serais logé chez le maire lui-même, qui est très proche du gouvernement. Je sais bien que le moment n’est pas le mieux choisi mais ce projet est en route depuis tellement de mois, je ne vais pas renoncer maintenant. D’ailleurs, je serai rejoint dans quelques jours par la présidente de Nomades de Mauritanie ». La présidente qui n’est autre que Berneza Le Gouil, la soeur d’Andréa ar Gouilh et donc la tante de Nolwen Korbell, la chanteuse et comédienne douarneniste. « C’est d’ailleurs par ce biais que nous sommes entrés en relation », explique Alain Le Berre, qui veut surtout parler de son projet. Pour un projet de centre d’apprentissage « J’ai tellement envie de mettre à profit les connaissances amassées au cours de ma carrière ! Ce qui est prévu là -bas, c’est que je participe à la création d’un centre d’apprentissage pour les 15-20 ans dans les métiers de la pâtisserie, de la cuisine et du traiteur. Je ne sais pas exactement ce que je vais trouver en termes d’équipements. Je ne sais pas non plus ce que je vais trouver comme matière d’oeuvre, mais c’est ça qui est intéressant. Tout est à faire ». Alain Le Berre l’a promis, via Skype, via Internet, il communiquera avec ses amis sur l’avancement du projet. Et il enverra des photos, que nous nous ferons un plaisir de publier.
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