Cameron prie l'Ecosse de prĂ©server la famille britannique   
11/09/2014

Le Premier ministre britannique David Cameron a de nouveau imploré les Ecossais de renoncer à leurs velléités d’indépendance et de ne pas briser "la famille" que constitue le Royaume-Uni lors du référendum du 18 septembre.
Pris de panique comme le reste...



...de la classe politique, David Cameron a fait l’impasse sur la séance hebdomadaire des questions au gouvernement pour se rendre sur place et tenter de convaincre les électeurs de la nécessité de préserver l’acte d’union qui les lie à l’Angleterre depuis 1707.
 
    "Cela me briserait le coeur de voir cette famille de nations se dĂ©chirer", a dit le Premier ministre Ă  Edimbourg, adressant ensuite une mise en garde contre la tentation d’un vote sanction contre la politique des conservateurs.
 
    "Je pense que certains ont un peu l’impression qu’il s’agit d’une Ă©lection gĂ©nĂ©rale et qu’on peut changer d’avis cinq ans plus tard (...)", a-t-il poursuivi avant de prĂ©venir: "C’est totalement diffĂ©rent d’une Ă©lection gĂ©nĂ©rale, ce n’est pas une question pour les cinq ans Ă  venir mais pour le prochain siècle".
 
    Le chef du gouvernement s’était tenu jusqu’à prĂ©sent en retrait du dĂ©bat sur l’indĂ©pendance de l’Ecosse, estimant que ses origines aisĂ©es et ses opinions conservatrices n’étaient pas des atouts pour s’adresser Ă  un Ă©lectorat Ă©cossais majoritairement de gauche.
 
    Mais la publication de sondages laissant entrevoir une possible victoire du "oui" Ă  l’indĂ©pendance l’a incitĂ© Ă  sortir de sa rĂ©serve et Ă  faire campagne pour le "non" avec le soutien du chef de file de l’opposition, le travailliste Ed Miliband.
 
   
    SUEURS FROIDES
    "S’ils Ă©taient venus en bus, je leur aurais payĂ© le billet", a lancĂ© Alex Salmond, assurant qu’aucun dirigeant conservateur n’avait jamais Ă©tĂ© aussi impopulaire chez les Ecossais que David Cameron et qu’aucun leader travailliste n’avait jamais suscitĂ© plus de mĂ©fiance qu’Ed Miliband. Leur visite est contre-productive pour le camp du "non", a-t-il ajoutĂ©.
 
    Les sondages tĂ©moignant de la percĂ©e de la cause indĂ©pendantiste au cours des dernières semaines ont provoquĂ© la stupeur des milieux financiers et donnĂ© des sueurs froides aux banquiers et assureurs Ă©cossais, dont le gros de la clientèle est britannique.
 
    Mercredi, la diffusion d’une enquĂŞte en ligne crĂ©ditant le camp des indĂ©pendantistes de 53,9% des intentions de vote au rĂ©fĂ©rendum du 18 septembre a encore accentuĂ© la nervositĂ© des investisseurs et fait tomber la livre sterling Ă  son cours le plus bas depuis 10 mois contre le dollar.
 
    Si l’Ecosse venait Ă  se prononcer en faveur de l’indĂ©pendance après 307 annĂ©es d’union, s’ouvrirait une pĂ©riode de nĂ©gociations de 18 mois sur une longue sĂ©rie de sujets, allant du pĂ©trole de la mer du Nord Ă  celle de la livre en passant par la base sous-marine de Faslane.
 
    Au delĂ  de la question de la monnaie, des armes nuclĂ©aires et du pĂ©trole, c’est la structure mĂŞme du Royaume-Uni qui est menacĂ©e, Ă  commencer par son principal symbole, l’Union Jack, qui rĂ©unit la Croix de Saint Georges anglaise, la Croix de Saint Patrick irlandaise et la Croix de Saint AndrĂ© Ă©cossaise.
 
   
    RIVALITE HISTORIQUE
    Le dĂ©bat sur l’indĂ©pendance Ă©lectrise l’Ecosse oĂą l’on a observĂ© un glissement d’une partie de l’électorat travailliste vers le camp sĂ©cessionniste et divise les Ecossais dans les pubs des Highlands et ceux des Ă®les les plus reculĂ©es de l’Atlantique.
 
    "C’est la chose la plus excitante de ma vie", explique Kate, serveuse dans un restaurant de la vieille ville d’Edimbourg, bracelet "Yes" au poignet.
 
    Cherchant Ă  surfer sur la rivalitĂ© historique qui oppose Anglais et Ecossais et sur l’opinion selon laquelle Londres nĂ©glige l’Ecosse depuis des dĂ©cennies, les nationalistes cherchent Ă  convaincre qu’indĂ©pendante, elle serait plus juste et plus riche.
 
    Pour le camp unioniste, la sĂ©cession se traduirait par des annĂ©es d’incertitudes financières, Ă©conomiques et politiques.
  Ils ont d’ailleurs prĂ©venu que les Ecossais ne pourraient, en cas de succès du "oui", conserver la livre comme devise.
 
    "Si le Royaume-Uni venait Ă  perdre l’Ecosse, il serait affaibli", a prĂ©venu l’ancien Premier ministre John Major. "Nous risquons une rĂ©volution constitutionnelle", dit-il, Ă©gratignant au passage son successeur Tony Blair, accusĂ© d’avoir attisĂ© les vellĂ©itĂ©s indĂ©pendantistes avec le rĂ©gime de "dĂ©volution" qui donne au Parlement d’Edimbourg le contrĂ´le des politiques de santĂ© ou d’éducation. (Afp)



Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés