L’ex- Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf en poste depuis août 2008 a présenté mercredi 20 août 2014 sa démission et celle de son Gouvernement au Président Mohamed Ould Abdel Aziz . Yahya Ould Hademine le ministre de l’Equipement et des Transports du Gouvernement démissionnaire...
...a été nommé Premier ministre et a «proposé» un nouveau cabinet ministériel remplaçant l’équipe formée le 12 février2014. Les deux Premiers ministre (sortant et entrant) sont tous, originaires du Hodh Charghi, région d’où sont généralement choisis les premiers ministres suivant une règle non écrite, remise en cause à trois reprises : une fois en 1992 , puis 2005 et en 2008.
Ould Hademine était entré au Gouvernement comme ministre de l’Equipement à la faveur d’un remaniemepent opéré en décembre 2010. Surnommé «Bulldozer du Gouvernement», il est l’un de rares membres de l’équipe sortante , à pouvoir se prévaloir d’un bilan avec des réalisations englobant, outre, des routes, des ports, des aéroports ainsi que dans le transport aérien et terrestre, même si ce dernier est encore dominé par une l’ anarchie en dépit des tentatives d’organisation. Il faisait partie d’un lot de «premiers ministrables » au sein de l’équipe sortante parmi lesquels Brahim Ould Mohamed El Moctar et Mohamed Salem Ould Béchir. Le nouveau gouvernement proclamé de nuit, a suivi d’une journée la désignation du Premier ministre : c’est la stabilité dans le changement avec une nouvelle-ancienne équipe légèrement remaniée. 20 ministres du Gouvernement démissionnaires de Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf ont été reconduits dans leurs postes ou auront changé de portefeuille. 8 ministres nouveaux ont fait leur entrée au Gouvernement : Hindou Ainina (Affaires Maghrébines) , Ahmed Ehel Daoud, (Affaires islamiques ), Ismaël Sadegh (Urbanisme) , Dr Isselkou Izidbih (Equipement) , Dr Sidi Salem (Enseignement supérieur) , Mohamed Lemine El Mamy (Emploi), Halimata Sow (Jeunesse et Sports) et Izidbih Mohamed Mahmoud (Relations avec le parlement). 6 ministres ont été remerciés : Idey (Défense), Neini (Affaires islamiques), Ismael Bodde (Emploi), Mint Agatt (Affaires Maghrébines), Maham (Communication) et Bekaye Abdel Malek (Enseignement supérieur).
Au niveau de l’architecture, le nombre des départements ministériels passe de 27 à 28. Un ministère de l’Elevage a été créé allégeant le département de l’Agriculture d’un si lourd fardeau, un ministère cesse de prendre en charge la Communication laissant les medias sans tutelle pour se limiter aux relations avec le parlement et la société civile et un autre ministère a été scindé en deux : la Jeunesse et les Sports deviennent ministère à part entière et la Culture est restée ministère se voyant rattacher l’Artisanat qui relevait jusque-là , du ministère du Commerce et Tourisme.
Quelles explications peut-on donner à ce Gouvernement ? D’abord que c’est un gouvernement de continuité en matière de dosage régionaux et ethniques intermittents et de politique intérieure, de sécurité, de diplomatie et de chantiers entamés.
La nouvelle équipe est attendue sur plusieurs fronts : sur le plan politique avec la crise de confiance avec l’opposition qui a boycotté les élections locales et présidentielles ainsi que par la jeunesse qui a été bercée des années durant par le slogan du « renouvellement de la classe politique» et enfin par les femmes qui aspiraient à une meilleure représentativité. Il va falloir déchanter au moins en ce qui concerne la crise de confiance avec l’opposition car Ould Hademine n’est pas réputé tendre avec cette dernière et pourrait donc ne pas être l’homme de l’ouverture souhaitée.
Les jeunes peuvent quant à eux s’estimer -sauf boulimie et attendant le Haut Conseil de la Jeunesse- avoir été bien représentés par Daoud le ministre des affaires islamiques et Halimata, la ministre de la jeunesse et des sports.
Les femmes qui ont gagné du grade avec 7 portefeuilles et la montée de Mme Awa Tandia comme ministre secrétaire générale du Gouvernement, ne peuvent pas être aussi mieux représentées que par la journaliste Hindou mint Ainina l’une des plus belles plumes du pays nommée ministre des Affaires Maghrébo- Africaines et cette fois, des Mauritaniens de l’Etranger : La dame vaut un bataillon. Les assaillants du «Calame» s’en souviennent, dit-on .
La formation de la nouvelle équipe soulève assez de interrogations : Est-il vrai que des protégés de quelques hauts gradés ont été mis à la porte, malgré tout ? Quel point chute digne de l’ex-Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf ? Quel président pour le parti au pouvoir Union pour la république (UPR) dont le président Dr isselkou Izidbih a été nommé ministre de l’Equipement ? Quelle coordination avec la majorité politique dont seulement deux partis: UDP et Al Karama sont représentés au Gouvernement ? Quel avenir pour la lutte contre la gabegie avec un ex-client de la cour des comptes sommé de rembourser 200 millions en 2010 et nommé ministre dans ce Gouvernement ? Et quelles réponses aux multiples manifestes notamment celui du «negro-mauritanien opprimé» , et ceux, pour les droits des Haratines et des Forgerons ?
Mais en attendant, il y a une urgence. Le Gouvernement se doit de retrousser les manches pour une mission beaucoup plus simple : évacuer, les eaux de pluie qui stagnent , chaque année, partout à Nouakchott, notre capitale .Et qui sont venues cette année avec le nouveau Gouvernement. IOMS
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