Qui garde nos frontières ?   
06/11/2007

Mais que se passe-t-il donc à nos frontières ? Il ne se passe presque plus de jour où ne signale la saisie d’importantes quantités de drogue. On savait certes que nos lignes frontalières étaient poreuses mais pas à ce point là ! Les gabelous mauritaniens n’avaient jamais brillé par leur efficacité. L’on pouvait faire entrer toute sorte de marchandise que l’on voulait pour peu qu’on savait leur lancer avec diligence à la figure quelques billets bleus, ceux de deux mille de préférence.



Ce n’est certainement pas la meilleure chose qu’attend le Ministère de l’Economie et des Finances, mais avouons que nous préférons de loin être envahis par de la marchandise frauduleuse que de savoir que de la drogue transite et circule dans le pays. Ca n’est pas de la rigolade, c’est très sérieux ce qui se passe actuellement ! Remarquez que les gens ne s’émeuvent plus quand ils apprennent qu’un camion a été arrêté à l’entrée de Nouakchott et qu’on a découvert 5,3 tonnes de hashich, ils s’amusent plutôt à comparer l’importance de la prise à celle de la dernière. C’est là où c’est grave car nous assistons à une banalisation d’un des plus grands cancers de notre temps. On n’a pas besoin de faire un dessin sur les sentiers apocalyptiques où mènent le milieu de la drogue encore moins sur les ravages qu’elle occasionne au sein des sociétés mais il est toujours bon de tirer sur la sonnette d’alarme, de réveiller ceux qui dorment ou qui font semblant de le faire sur le fait que nous devons barrer la route à cette gangrène avant qu’elle ne nous condamne. Ce travail interpelle au premier chef les forces de sécurité à tous les niveaux. Cela doit commencer impérativement par un profond changement de mentalité. Il est vrai que les vielles habitudes ont la peau dure, mais face à certains défis, il est de bon ton de savoir se remettre en question et faire l’effort de se laisser couler dans un moule pour le bien d’une cause. Tout le monde connaît le comportement complaisant et non professionnel de la plupart des douaniers sur les routes. En effet, c’est à eux qu’il revient de fouiller les personnes et les véhicules aux frontières et sur les routes nationales. Le problème est qu’ils laissent toujours filer tranquillement ces derniers pour trois raisons essentielles. Primo, parce qu’on leur a fait agiter sous le nez quelques liasses. Secundo, parce que le vis-à-vis aura fit jouer la carte de la familiarité, pour ce faire, rien de tel que deux ou trois blagues assaisonnées d’un large sourire et le tour est joué. Tierço, le fonctionnaire est sous l’emprise de la paresse, occupé qu’il est à siroter son verre de thé ou à remuer sa marmite, d’un grand signe de la main, il fait signe d’avancer. Bien sûr que ce n’est pas le cliché de tous les agents de sécurité mais sur une dizaine qui traquent sans relâche les fraudeurs, combien en laissent-ils enter ? C’est cette attitude qui doit cesser car la menace des mafieux et des marchands de la mort est désormais dans nos murs. Il faut y faire face !
Biri N’Diaye


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