Crash au Mali: la 2e boîte noire retrouvée   
26/07/2014

(AFP) - Au lendemain de la découverte de la première boîte noire de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé dans le nord du Mali, des experts de l’ONU ont retrouvé la seconde samedi sur le site du crash, où sont attendus des enquêteurs, notamment français, pour un travail qui s’annonce délicat.



Le dispositif d’enregistrement des données du vol AH5017 d’Air Algérie a été récupéré par les experts de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) déployés dans la zone de Gossi, à environ 100 km de Gao (nord-est du Mali) où l’avion s’est écrasé jeudi.

"C’est un développement positif, qui aidera énormément" les enquêtes sur le crash, a estimé la porte-parole de la Minusma, Mme Radhia Achouri.

Selon elle, la seconde boîte noire doit être acheminée vers Gao, où est basé "le centre de gestion tactique des opérations", associant la France à travers son opération militaire dans le pays, le Mali et la Minusma.

La première boîte avait été récupérée et acheminée vendredi vers Gao par des militaires français, selon Paris.

L’avion, un McDonnell Douglas MD83 loué par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir, était parti de Ouagadougou pour Alger dans la nuit de mercredi à jeudi et s’est écrasé 50 minutes après son décollage.

Il n’y a eu aucun survivant parmi les 118 personnes se trouvant à bord: 112 passagers - dont 54 Français, 23 Burkinabè, 8 Libanais, 6 Algériens et des ressortissants d’autres pays - et six membres d’équipage espagnols.

Vingt gendarmes et policiers français, de même qu’une équipe du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, sont attendus sur place dans la journée de samedi. Ils devront notamment s’atteler à l’identification des victimes.

A Paris, les familles des victimes françaises devaient être reçues par le président François Hollande samedi après-midi.

- Crash survenu par mauvais temps -

Samedi matin, un représentant de la France, un du Liban et un des familles burkinabè ont quitté Ouagadougou à bord d’un hélicoptère pour le zone de Gossi, selon un responsable de la cellule de crise mise en place au Burkina Faso, sans précisions sur leurs identités.

Le gouvernement burkinabè avait annoncé sa décision de conduire sur le site du crash un nombre réduit de représentants de victimes vendredi, au retour d’une délégation conduite sur place par le président burkinabé Blaise Compaoré.

"Nous avons souhaité qu’il y ait des représentants des familles françaises, libanaises et burkinabé (...) car nous n’avons pas beaucoup de places", avait précisé le ministre burkinabè de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma.

Le général Gilbert Diendiéré, chef d’état-major particulier à la présidence burkinabè, également membre de la délégation, avait averti que la récupération des corps s’annonçait "très difficile".

"Il est aujourd’hui difficile de pouvoir récupérer quoi que ce soit, et même pour les corps des victimes, je pense qu’il est très difficile de pouvoir les récupérer parce que nous avons vu seulement des morceaux de chair humaine qui jonchaient le sol", avait-il estimé.

"Les débris étaient éparpillés sur une distance de 500 mètres mais nous avons constaté que cela est dû au fait que l’avion s’est écrasé d’abord (au) sol et a certainement dû rebondir pour aller plus loin", avait-il ajouté.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, conduisant une forte délégation, s’était aussi rendu vendredi dans la région de Gao pour, avait-il indiqué, exprimer aux pays d’origine des victimes la "vive solidarité" du Mali. "Nous venons nous incliner sur les dépouilles de ces disparus", avait-il déclaré.

Aucune explication n’était pour l’heure disponible sur la cause du crash, même si plusieurs spécialistes estiment que le mauvais temps n’y est sans doute pas étranger.

"La zone où est survenue l’accident était le théâtre de formations orageuses potentiellement dangereuses pour un avion", a indiqué dans un communiqué l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), ayant son siège à Dakar. Cette agence, qui regroupe 17 pays africains et la France, gère un espace aérien de 16,5 millions de km2.

Mais les proches des victimes comme les experts espèrent trouver des réponses grâce aux boîtes noires, qui enregistrent toutes les données d’un vol, y compris les conversations dans le cockpit. Ces dispositifs révèlent des informations cruciales et des axes d’enquêtes pour déterminer les causes d’un accident aérien.

La région de Gao reste une zone dangereuse où des jihadistes continuent à sévir, de même que d’autres bandits et trafiquants armés profitant de l’immensité de cette zone en partie désertique, difficile à contrôler.

Les soldats français y sont implantés depuis le début de leur intervention, en janvier 2013, pour chasser du nord du Mali les groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les jihadistes avaient occupé la région pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013.


TEMPSREEL


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés