Coupes continentales : El Ahmedy et Entente FC signent forfait!?   
23/02/2006

Décidément, on ne parlera jamais assez de ce qui est devenu une histoire pour nos clubs, prétendants aux joutes continentales. Hier c’était NASR de Sebkha avec tout ce que cela a comporté comme conséquences pour le club après un match aller au Maroc ; aujourd’hui, c’est au tour d’El Ahmedy et Entente Fc (de Sebkha !) pourtant portés candidats pour porter haut l’étendard national. Les évènements se succèdent mais généralement ne se ressemblent pas. Mais pour notre sport roi, ils se succèdent et se ressemblent bien sûr !



Notre onze national avait signé forfait pour le dernier Cabral en Guinée, nos clubs le suivent dans cette politique de l’Autruche. A quoi ça sert alors d’avoir un département ministériel en charge des sports ? A quoi sert d’avoir une fédération du sport roi ? C’est là toutes les questions qu’on est en droit de se poser.
Si l’Etat mauritanien comme dans tous les Etats du monde, a institué un département en charge des sports, des fédérations relais, c’est bien pour s’occuper des structures sportives quelles qu’elles soient. L’homme de la rue ne comprend pas comment des clubs a fortiori de la banlieue de Nouakchott, qui ont bataillé pour mériter de se frotter avec leurs homologues continentaux, se retrouvent dans ce genre de situation. On lui dira sûrement que les clubs n’ont pas de moyens !. Quels moyens?
On se rappelle que El Ahmedy et Entente Fc sont des clubs issus de l’intersaison, des "navétanes" comme on dit. Ce sont donc des Associations culturelles et sportives de quartiers, supportées par les populations de quartiers et bien évidemment prises en charges par ces mêmes populations. S’ils se fraient un passage jusqu’en première division, c’est par mérite et par conviction. Le devoir incombe maintenant à la Fédération de football de comprendre aisément que quand on a improvisé jusqu’à être là, il va falloir aider ces clubs à bien jouer leur rôle dans la cour des grands. Et comme dit l’adage, si l’enfant voit plus loin que le géant, c’est parce qu’il est porté sur les épaules de ce dernier. Nos clubs ne pourront jamais réussir si la Fédération de football et le Ministère des sports ne les aident pas à aller loin. La subvention annuelle à hauteur de 20 millions d’ouguiyas que reçoit notre fédération de football sans compter la subvention de la FIFA serviront bien à cela sinon dites nous les chemins qu’emprunte cet argent. La Mauritanie doit se comparer avec ses voisins immédiats (Mali, Sénégalais). Lesquels sont partis plus loin que nous.
Aujourd’hui, le sport est un moyen de promotion pour un pays, une nation. Le Sénégal l’a prouvé en 2002. Et pourtant nous avons eu à " carbotter " ensemble il y a de cela quelques décennies. D’aucuns diront que nous ne sommes pas les seuls. Il y a aussi la Gambie, la Guinée Bissau. Non ! Nous avons un potentiel humain et des ressources qui font de nous un pays de taille à l’image des autres du continent pour répondre aux exigences du sport.
Hier, nous avons beaucoup critiqué les dirigeants de la fédération du duo "Guemine-Ould Youssouf " qui ont pris à un moment de l’histoire, une décision sage. Quitter l’institution. Et les actuels dirigeants de la "fédération new look", que sont-ils devenus, qu’ont-ils fait pour sortir notre sport roi de la léthargie d’antan.
Nada. Sinon comment peut-on laisser nos clubs en rade, en agonie quand on sait que le plus grand malheur de ce pays dans ce domaine, c’est de ne pas avoir de sponsors pour nos clubs. Et il n’y a jamais eu de grands clubs sans grands sponsors, ni de grands évènements sans de grands sponsors.
Nos anciennes gloires qui ont tenu en haleine les publics sportifs d’alors, témoins d’une époque (en football comme en baskett-ball), ont prouvé à la sous-région et au Maghreb que la Mauritanie est une nation de sports. Ce ne sont pas les ressources humaines voire même naturelles que nous manquons. Mais c’est la bonne gestion et toujours la Gestion qui nous fait défaut.
Nous ne pouvons pas rester dans l’improvisation pour espérer faire quelque chose qui relèverait l’honneur pour toute une nation.
Nous ne pouvons pas bâtir également une équipe nationale solide sans au préalable avoir de solides clubs. Nos hommes d’affaires comme disait l’autre, sont interpellés dans ce cadre quand on sait que qui se soucie de son image, pensera à sa promotion. Et il n’y a pas meilleure promotion que le sport, ce phénomène social qui prive les gens de sommeil.
Pourtant, quand il s’agit d’évènements mondiaux de sport (CAN, coupe du monde, JO etc.), on ressent cette attraction, ce désir de se mettre devant son petit écran dans tout le pays. Alors ? Ne pouvons nous pas faire de la sorte pour rêver une participation qui aurait mobilisé toute la nation à l’instar des autres pays ? Bien sûr ! Pour l’heure, notre fédération se limitera à envoyer des délégués de matchs et des arbitres pour aller constater ce qui se passe ailleurs en attendant la reconversion des mentalités.
L’initiative d’organiser des états généraux sur le sport en Mauritanie est urgente.
Ibou Badiane


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