La victoire de l’Allemagne réjouit les amateurs de foot parce que son triomphe couronne le jeu, l’esprit et le risque. Vingt-quatre ans après son dernier titre mondial, la Mannschaft est à nouveau la meilleure.
Certains comptent la vie en nombre de Coupe du monde, celles passĂ©es et celles Ă venir. Une de plus ou une de moins, disent-ils ce lundi, au lendemain de la victoire de l’Allemagne, la première d’une Ă©quipe europĂ©enne en AmĂ©rique. L’Allemagne remporte un tournoi qu’elle a maitrisĂ© Ă dĂ©faut de dominer. Elle a mis en image le rĂŞve de Joachim Löw : bien jouer et triompher. Elle a remis au goĂ»t du jour la maxime de Gary Lineker que les archives ressortaient rĂ©gulièrement mais que la rĂ©alitĂ© oubliait depuis 1990. Le 7-1 ouvre Ă cette gĂ©nĂ©ration les livres des records et la boĂ®te aux souvenirs. La victoire de l’Allemagne est morale ; elle rĂ©compense la prise de risque, la persĂ©vĂ©rance, le jeu offensif. L’Allemagne succède Ă l’Espagne et son autoritĂ© annonce des compĂ©titions difficiles pour ses adversaires. Un tournoi spectaculaire Que valait l’édition 2014 ? Le premier tour a enchantĂ© les observateurs avec ses buts et ses surprises. Les huitièmes de finale ont resserrĂ© les rangs; les favoris ont repris le dessus jusqu’à la dernière ligne droite. L’Espagne a explosĂ© en vol, le Costa-Rica, la Colombie, l’Uruguay et le Mexique ont eu leur mi-temps et parfois davantage, l’Italie a coulĂ©, l’Angleterre n’a pas existĂ©, les Pays-Bas ont espĂ©rĂ©, la France a lavĂ© l’affront. La voilĂ dĂ©barrassĂ© de Knysna, le regard tendu vers l’Euro 2016 qu’elle organise dans vingt-quatre mois. Quel sera son buteur ? Quel sera le meneur de jeu ? Didier Deschamps a deux ans et deux questions majeures Ă rĂ©soudre. La coupe du monde s’achève et le BrĂ©sil panse ses plaies. Un tsunami a frappĂ© le pays le mardi 8 juillet entre 17h23 et 17h29. La Seleção a encaissĂ© quatre buts en six minutes, abĂ®mĂ© sa rĂ©putation, perdu le Mondial qu’elle accueillait pour la première fois depuis 1950. Aux dernières nouvelles, Luiz Felipe Scolari ne passera pas l’étĂ©, Ă son grand Ă©tonnement. Le capitaine du Titanic plaide non coupable depuis le naufrage et explique difficilement l’acharnement de tous contre lui. Scolari porte des Ĺ“illères mais l’absence de magiciens dans l’équipe brĂ©silienne n’a pas aidĂ© son travail. A moins qu’ils existent et que Scolari ne sache pas voir. Un peu (beaucoup) du jeu auriverde est mort ce 8 juillet et les fantĂ´mes de PelĂ©, JaĂŻrzinho, Socrates, Zico, Ronaldo, Rivaldo etc. n’ont pas fini d’hanter les nuits du Maracaña. Messi n’y arrive pas Puisque l’heure est au bilan, Ă©voquons Lionel Messi et la case qui demeure vierge Ă la rubrique Coupe du monde gagnĂ©e. L’Argentin a 27 ans ; il a grillĂ© sa première cartouche qui est aussi son avant dernière. Reste un joker dans quatre ans avec les alĂ©as qui prĂ©cèdent une victoire. Aujourd’hui, personne n’imagine que Messi devienne champion du monde et remplace dans le cĹ“ur de Buenos Aires, Diego Armando Maradona. Messi n’y arrive pas. Il n’a pas transformĂ© l’unique occasion qu’il s’est crĂ©e contre l’Allemagne. Messi suit les traces des grands qui ont Ă©chouĂ© en Coupe du monde. Il aura un sujet de conversation avec Johan Cruijff ou Michel Platini. Voici la vĂ©ritĂ© de 2014. Mais demain ? Demain est un autre jour. Demain est loin.
PASCAL YAHOO FOOT
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