Après un long et inexplicable silence tant au niveau de la Majorité et de l’Opposition voici venu le temps de la parole. Les partis, tous les partis, ont semble-t-il été pris au dépourvu par les manifestations qui se sont déroulées depuis plus d’une semaine à Nema, Timbedra, Aioun, Djiguenni, Kobenni, Kiffa, Kankossa, Rosso, Guerou, Ould Yengé, et Adel Begrou
Des manifestations spontanées, violement réprimées, animées essentiellement par les élèves des étabissements primaires et sécondaires, et reflétant en fait, les sentiments dominants au niveau des ménages mauritaniens, face à la cherté de la vie, consécutive à la hausse des prix et à l’attentisme du Gouvernement de Zeine Ould Zeidane.
Plus d’une semaine après le déclenchement des manifestations, les partis de la Majorité présidentielle (les Indépendants, APP, PRDR, UDP, RDU, Sawab, RD, PLEJ, Kadima ainsi que les 11 partis du «Courant de l’Unité» dont le PMJD) ont organisé le 10 novembre une conférence de presse dans laquelle ils ont condamné «les violences étrangères à nos mœurs, coutumes et valeurs musulmanes authentiques» ainsi que «toute atteinte aux symboles de l’Etat». La Majorité a par ailleurs appelé son Gouvernement à prendre d’urgence des mesures pour limiter l’incidence de la hausse des prix. Le député APP El Khalil Ould Tiyib a estimé au cours de cette conférence de presse que «le gouvernement a hérité d’un lourd passif économique qui ne peut être résolu du jour au lendemain».Ould Ahmed Waghef, le ministre secrétaire général de la Présidence et Moustapha Ould Abdeiderrahmane rivaliseront d’ardeur au cours de cette conférence de presse pour nier l’existence d’une crise économique en Mauritanie, imputant la hausse des prix, à des facteurs extérieurs.
Au lendemain de cette sortie de la Majorité, les partis de l’Opposition démocratique (RFD, UFP, RNRD, HATEM et AJD/MRN ont organisé à leur tour une conférence de presse le 11 novembre dans laquelle ils ont demandé une enquête indépendante sur les manifestations et les circonstances qui ont amèné les forces de l’ordre à tirer sur des manifestants. Parallèlement à cette demande, les partis de l’Opposition démocratique ont déclaré accueillir favorablement, les mesures annoncées le 10 novembre par le Gouvernement pour juguler l’inflation. Ils ont estimé que les manifestations traduisent la situation difficile vécue par les populations, situation que le Gouvernement aurait du prévenir. Le président du RNRD (Islamistes) a estimé que son parti rejette toute atteinte aux symboles de l’Etat ainsi que toute politique qui affame les populations. Les dirigeants de l’Opposition ont à l’occasion, exprimé des inquiétudes concernant des tortures qui auraient été infligées à des détenus à l’intérieur du pays.
TOB
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