Après le conseil des ministres «décentralisé» : Un programme d’envergure pour la promotion du Golfe de Nouadhibou    
08/11/2007

Un mémorandum d’entente a été signé, mercredi 8 novembre, par le Gouvernement Mauritanien et la Holding Emiratie Alqudra visant à faire de la ville de Nouadhibou un grand pôle de développement. selon un communiqué publié à l’issue de la cérémonie de signature, tenue en marge d’un conseil des ministres décentralisé tenu le même jour à Nouadhibou.Ce mémorandum d’entente, instaure un partenariat entre les deux parties, définit les grandes lignes pour la mise en oeuvre d’un programme intégré pour le développement du golfe de Nouadhibou



Le programme prévoit le développement de la zone portuaire, la création d’une zone touristique ainsi qu’une zone d’habitat et d’un aéroport international. Selon le communiqué, ce programme, qui devrait drainer d’importants investissements, aura des retombées positives sur la croissance du pays et offrira de nouvelles opportunités d’emploi. De même source, on assure que ce programme figure parmi les priorités du Gouvernement mauritanien visant à promouvoir la ville de Nouadhibou en la transformant en important pôle économique, eu égard à ses atouts et sa situation géographique. Le mémorandum a été signé par MM. Mohamed Mahmoud Ould Sidi, directeur des infrastructures au ministère des Transports et Khalid Amrani, directeur exécutif de la Holding Emiratie.
Abdelaziz Ould Dahi le ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, porte parole du gouvernement, avait commenté, mercredi à Nouadhibou, les travaux du conseil des ministres qui s’était réuni la journée dans cette ville.
Le ministre a indiqué que c’est la première fois que le gouvernement actuel se réunisse en dehors de la capitale Nouakchott, et que cette manifestation sera étendue aux autres wilayas soulignant que «la tenue de ce conseil à Nouadhibou entre dans le cadre du rapprochement de l’administration du citoyen et concrétise l’option de décentralisation visant à améliorer l’efficacité de l’action du gouvernement d’une part et à rehausser le niveau de la capitale économique du pays qui sera élevée à une zone ayant un régime économique particulier afin de la transformer plus tard en pôle d’excellence de développement économique et social».
Le porte parole du Gouvernement a déclaré que le gouvernement a étudié, de façon approfondie, les problèmes de la ville de Nouadhibou et a approuvé un certain nombre de solutions aux court, moyen et long termes pour traiter le grand paradoxe que connait la wilaya qui demeure en deçà du niveau requis en dépit des énormes potentialités dont elle dispose. Ce paradoxe est essentiellement dû aux problèmes de la bonne gouvernance, de la coordination et de la programmation.
Pour venir à bout de cette situation et améliorer les conditions de vie des populations, le gouvernement compte prendre les dispositions concrètes suivantes : le budget d’investissement attribué à la wilaya sera décentralisé et mis à la disposition du wali,
Les responsables des services administratifs régionaux seront choisis parmi l’avant-garde des administrateurs, les activités sectorielles seront régulièrement suivies et évaluées,
le gouvernement veillera à la mise en place d’une approche d’aménagement territorial visant à valoriser et à conjuguer les efforts et à réaliser la solidarité sociale dans le cadre géographique spécifique. Le conseil a étudié et approuvé les deux projets de décrets suivants :
Un Projet de décret relatif à l’utilisation des moyens de l’Etat dans les opérations de recherche et de sauvetage en mer et un deuxième relatif à la composition et au fonctionnement de la Commission nationale de coordination des moyens de recherche et de sauvetage en mer.
La communication a porté, dans le domaine du diagnostic, sur quatre axes notamment les aspect institutionnel, socio-économique, des infrastructures et des services, et urbanisme et habitat.
S’agissant du premier aspect, la communication précise que les directions locales et régionales demeurent incapables de relever les défis et de mettre les citoyens au centre de leurs préoccupations. Eu égard à sa position géographique, la wilaya est plus exposée à certains problèmes comme l’insécurité, la pollution, le crime organisé, la migration clandestine, les réseaux de trafic de drogue etc... En plus de la situation particulière que connait la ville de Nouadhibou dans le domaine des services communaux, qui sont sensés être assurés aux habitants.
Quant aux communes rurales de la wilaya, elles souffrent de plusieurs problèmes dont le manque de ressources financières et humaines et l’absence de moyens matériels.
Au niveau de l’axe "social et économique", la communication a rappelé que les dernières données statistiques sur la pauvreté montrent que les répercussions de la pauvreté ont connu une croissance plus rapide à Nouadhibou que dans toutes les autres villes du pays.
Globalement, la wilaya dispose de moyens humains et matériels suffisants pour atteindre les objectifs de développement économique et social définis par le gouvernement. Mais la gestion et l’exploitation de ces moyens n’étaient pas au niveau de l’efficacité requise.
La communication a rappelé les problèmes posés dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé, de l’eau, de l’électricité, de la pêche, de l’industrie, de la culture, de la jeunesse et des sports.
Au plan des infrastructures et des servies la ville ne dispose pas d’un réseau routier suffisant comme c’est également le cas pour le transport maritime. Le rôle du tourisme reste insuffisant malgré son importance dans le développement.
Concernant le quatrième thème "urbanisme et habitat", la communication a précisé que la ville de Nouadhibou, à l’instar des autres grandes agglomérations du pays, a connu, au cours des dernières années, un développement anarchique auquel les pouvoirs publics ont tenté de faire face. Mais les efforts entrepris n’ont pu jusqu’à présent, ni éradiquer le phénomène des quartiers populaires compliqués, ni gérer rationnellement l’espace urbain de la ville dont la population a atteint 90.000 habitants.
Le gouvernement s’emploie actuellement à l’actualisation du plan urbain de la ville, en vue de son adoption vers la fin de l’année en cours. Les décisions : Lesdites décisions ont porté sur deux types de dispositions :

1. Dispositions générales :

Considérant le diagnostic établi, il a été décidé de faire de Nouadhibou une zone à régime économique spécial en vue de la transformer en pôle économique par excellence. Ces dispositions seront accompagnées de décisions relatives aux différents services et secteurs publics et en particulier : le transfert de l’ordonnancement du budget au niveau régional, ce qui se traduira par la mise en place d’un budget régional en 2008, le renforcement de la déconcentration au niveau de la wilaya à travers la dotation des structures concernées par les moyens nécessaires, et surtout les ressources humaines compétentes,
la mise en place d’un cadre spécial pour la programmation et l’action régionale.
En plus de ces dispositions institutionnelles, la wilaya connaîtra de grandes transformations ayant pour but d’asseoir les bases d’un développement harmonieux, coordonné et solidaire.
Ces transformations portent sur : la réforme de la Baie de Nouadhibou, l’introduction de réformes dans le secteur de la pêche en vue d’améliorer la gestion des ressources et l’augmentation de la valeur ajoutée du secteur, la validation du plan de développement urbain de la ville de Nouadhibou.

2. Dispositions d’urgence :

Sur le plan institutionnel, l’administration connaitra d’importantes réformes dont : le renforcement des moyens de travail de l’administration territoriale et de la justice, le rapprochement de l’administration des usagers, l’évaluation des dangers industriels et le renforcement des moyens de protection civile, le redéploiement des travailleurs opérant dans le domaine de la sécurité et de l’encadrement administratif, le renforcement des capacités sur le terrain des services de sécurité.
Une concertation sera organisée entre les acteurs municipaux aux fins de trouver des solutions consensuelles aux problèmes actuels de la commune de Nouadhibou.
Au niveau économique et social, les mesures visent : la réorganisation et la coordination des moyens disponibles, vu que l’insuffisance constatée porte principalement sur la coordination et la bonne exploitation des moyens, la réalisation de 160 Km du réseau d’adduction d’eau et la construction d’une réserve d’une grande capacité, la construction de 5 bornes fontaines publiques, le lancement d’études du projet d’hydraulique rurale à Inal et Tmeimichatt,
Nouadhibou sera un point focal de l’augmentation des capacités de raccordement au réseau international dans le domaine des TIC, le lancement des opérations de réhabilitation des équipements de réception et de stockage des hydrocarbures, la réalisation de 6200 raccordements et la mise en service en 2008 de la centrale de Nouadhibou avec toute sa capacité, l’adaptation du port de Nouadhibou aux normes internationales, le lancement du projet électrification rurale à Nouamghar, Inal et Boulenouar. La SNIM financera 22 microprojets dans différents domaines.
La Sonimex oeuvrera à renforcer ses agences en denrées de consommation courante avec la révision des prix pour que ces derniers soient à la portée du consommateur et pour maîtriser le marché, diminuer de 50% le droit d’accès indirect à la pêche pélagique pour les pêcheurs artisans, la reprise des activités de la MEIPP, l’organisation d’états généraux de la pêche avant la fin de 2007, le suivi d’une approche contrat d’essai par l’Agence nationale de promotion de l’emploi des jeunes (ANAPEJ), l’organisation de manifestations culturelles et sportives périodiques.
Il y a, en outre, plusieurs autres mesures dont : la généralisation de l’expérience des NISSA BANQUES, la création de 6 structures publiques d’éducation préscolaire, l’encadrement des initiatives privées et de la société civile, la création d’une représentation du Centre de protection et d’insertion des enfants en situation difficile.
La réalisation et l’exécution d’un programme de perfectionnement et de formation qualifiants.
La poursuite de la distribution gratuite de plus de131 tonnes de produits alimentaires au profit de plus de1900 familles et 127 tonnes de riz au profit 1270 familles nécessiteuses au sein des cinq communes et le renforcement des centres de nutrition communautaire.
Sur le plan des infrastructures de base, les activités suivantes seront réalisées : le lancement d’études techniques de l’environnement de la ville, la réalisation de travaux de réhabilitation de l’aéroport de Nouadhibou, la construction d’une tour de contrôle, l’extension des docks du Port Autonome de Nouadhibou et la mise en place des balises, le renflouement des épaves de bateaux, le lancement d’études techniques relatives à l’extension et la modernisation du Port minéralier.
Sur le plan l’urbanisme et l’habitat, il sera procédé à la réalisation des infrastructures et équipements suivants :la construction du Palais de Justice et d’une prison civile, l’achèvement de la construction d’un stade olympique, la réalisation de 8 km de route bitumée, La vente de 376 lots de terrains dont la SOCOGIM a commencé l’aménagement depuis 2006, la construction de 554 unités de logements dans le cadre du Projet TWIZE, le lancement d’un appel d’offre international pour la construction de 400 logements pour la SNIM, la réalisation d’instruments de lotissement et de gestion urbaine, l’éradication définitive du phénomène des Kebba, l’inscription de Nouadhibou comme zone pilote pour l’application du code urbain et la réglementation générale des constructions, la délimitation des périls de la pollution résultant des activités sociales, la création d’un pôle de développement spécifique au recyclage des matières plastiques et des déchets miniers et l’intégration du plan régional de l’environnement dans le cadre du plan national général.
Parmi les autres mesure prévues : le gel des attributions de terrains sauf pour des activités d’intérêt public, la réorganisation des quartiers périphériques et leur dotation de services fondamentaux en vue de mettre fin définitivement à l’occupation illégale de l’espace urbain, la mise en valeur de la zone touristique des Cabanos, la mise en valeur de la baie de Nouadhibou, la préparation et l’exécution des plans de mise en valeur du domaine maritime,
l’intégration de la zone SNIM à travers la préparation d’un plan de mise en valeur spécifiant la nature des terrains compris dans cet espace.
Répondant par la suite aux questions des journalistes, M. Abdel Aziz Ould Dahi a indiqué que la seule décision prise au sujet de la SNIM porte - comme l’a dit le Premier ministre - sur la réalisation d’une étude se fixant deux objectifs qui sont le développement de l’entreprise dont la production n’a pas connu d’évolution pendant les dernières années et la recherche de mesures parallèles pour stimuler le progrès de la SNIM et contribuer au développement du pays.
Il a assuré que "seuls les résultats de cette étude" seront pris en compte pour définir les mesures à prendre afin de garantir un meilleur avenir pour la SNIM et d’intégrer la société dans le cadre de la mondialisation, précisant que cela ne signifie la privatisation de l’entreprise.
Réagissant à une question relative à l’incapacité de la commune de Nouadhibou à accomplir ses missions à cause du non recouvrement par la caisse municipale des taxes dues par la SNIM, les chalutiers étrangers et les ministères de l’éducation et de la santé, le porte parole du gouvernement a indiqué que ce sujet a été discuté pendant la réunion du conseil.
Il a précisé que les taxes municipales se divisent en deux catégories, expliquant qu’il y a celles de la SNIM qui "ne posent pas de problème pour la commune contrairement à celles du secteur des pêches qui n’ont aucun fondement juridique".
"Le président de la république a ordonné aux ministres des finances et des pêches de diligenter une étude à ce sujet et de présenter des propositions permettant à la commune de Nouadhibou de bénéficier de ces taxes entrant dans le cadre de son budget", a ajouté le ministre.
A propos d’une question relative à la hausse des prix, le ministre a indiqué que personne n’ignore que cette hausse est en rapport avec l’évolution des prix à l’échelle mondiale. Ainsi, a-t-il expliqué, l’Etat n’est pas en mesure de maîtriser cette évolution consécutive à des facteurs endogènes.
Il a ajouté que l’importateur supporte non seulement les charges pour le transport des marchandises mais aussi les taxes douanières, "ce qui augmente logiquement les composantes du prix".
M. Abdelaziz Ould Dahi a précisé que le monde connaît aujourd’hui une hausse vertigineuse des prix, en particulier celui du pétrole qui avoisine les 100 dollars et le blé dont le prix a doublé.
Il a indiqué que le gouvernement concentre ses efforts sur un autre aspect pour faire face à cette hausse, à savoir la création d’emplois pour le renforcement du pouvoir d’achat et l’acquisition d’investissements continus dans toutes les wilayas pour le même objectif.
En réponse à une question relative à la tenue du conseil des ministres aujourd’hui à Nouadhibou et la comparaison du volume de ses dépenses avec les résultats qu’il pourrait apporter à la ville, le ministre a indiqué que la réunion du gouvernement à Nouakchott n’est pas suffisante pour qu’il s’informe sur les problèmes de Nouadhibou.
Il a précisé que le coût de ce conseil n’est pas fondamental, du point de vue du gouvernement, par rapport au résultat du programme qui a été élaboré pour le développement de la ville et qui est destiné à faire de Dakhlet Nouadhibou une wilaya modèle.


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