Elections locales au Sénégal, un test pour le président Macky Sall et son parti   
28/06/2014

Les Sénégalais vont voter dimanche 29 juin  à des élections locales, un scrutin test pour le président Macky Sall plus de deux ans après son arrivée au pouvoir, alors que la coalition qui le soutenait a volé en éclats. La campagne électorale...



...de deux semaines, sans relief, s’achève vendredi et a été marquée par quelques incidents entre militants rivaux qui ont fait des blessés.
   Plus de 5,3 millions d’électeurs sont appelés à voter à ces élections pour lesquelles se présentent plus de 2.700 listes de partis ou de simples citoyens, contre 1.600 aux dernières locales de 2009.
   Le scrutin est destiné à élire les conseillers municipaux et départementaux dans 602 collectivités locales qui éliront à leur tour les maires et les présidents de départements.
   Les collectivités locales gèrent notamment le domaine foncier, les ressources naturelles, l’éducation, la jeunesse et la culture.
   La majorité de ces collectivités avaient été remportées en 2009 par le Parti socialiste (PS), qui a dirigé le Sénégal de 1960 à 2000, et par l’Alliance des forces de progrès (AFP), deux partis de la coalition du président Sall.
   Le scrutin, à trois ans de la présidentielle de 2017, est un test pour l’Alliance pour la République (APR), le parti du chef de l’Etat créé fin 2008, qui, aux dernières locales, n’avait gagné que quelques communes.
   L’APR, divisée, veut renforcer ses bases. Elle a été accusée de "boulimie" par ses alliés, toujours présents dans le gouvernement, mais avec lesquels elle n’a pas réussi à s’entendre partout dans la confection de listes.
   Dans plusieurs circonscriptions, elle fait bande à part, dans d’autres, des responsables du parti présidentiel ou de la coalition au pouvoir ont noué des alliances avec l’opposition ou la société civile.
   Les responsables locaux "ont fait fi des directives de leurs dirigeants, pour mettre en oeuvre des alliances qui transcendent les clivages pouvoir/opposition ou gauche/droite, pour confectionner des listes citoyennes", note Ibrahima Sène, dirigeant d’un parti membre de la coalition au pouvoir.
   "En tant que président de la République, je me suis abstenu d’interférer, même dans mon propre parti", a déclaré le président Macky Sall, chef de l’APR.
    M. Sall, élu en 2012 face à Abdoulaye Wade - qui avait dirigé le Sénégal pendant douze ans - , n’a pas pris part à la campagne.
      L’enjeu est pourtant de taille pour le parti présidentiel, car les Sénégalais "auront à trancher une question" lors de ces élections, "comment jugent-ils les deux premières années de Macky Sall et de la majorité", écrit ainsi l’hebdomadaire Le Nouvel Horizon.
   Sentiment partagé par l’ex-président Abdoulaye Wade, 87 ans, chef du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui sillonne le pays pour soutenir ses candidats. "Ces élections sont un référendum pour ou contre Macky Sall", dit-il.
   Il est rentré au Sénégal fin avril après deux ans passés en France, pour obtenir la libération de son fils et ancien ministre Karim Wade, en détention préventive depuis plus d’un an, qui doit être jugé à partir du 31 juillet pour "enrichissement illicite".
   A Dakar, la bataille va opposer deux poids lourds de la coalition au pouvoir, le maire sortant, Khalifa Sall, un responsable du PS probable candidat à la prochaine présidentielle, et Mme Aminata Touré, Premier ministre et responsable de l’APR.
    A Thiès (ouest), troisième ville du Sénégal, le parti de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, un des principaux opposants de Macky Sall, entend bien gagner dans son fief qu’il dirige depuis 12 ans.
   La loi sur la parité, en vigueur depuis 2010, s’applique à ces élections avec des listes formées de femmes et d’hommes, sauf à Touba, ville sainte des mourides, une des confréries musulmanes les plus influentes au Sénégal, dont le calife ne veut pas entendre parler.(Afp)


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