L’Opposition hausse le ton et prépare un meeting populaire : retour à la normalité démocratique   
22/10/2007

C’est le retour à la normalité démocratique après les élections présidentielles de mars 2007. La fin de l’unanimisme. Comme au bon vieux temps, on semble s’acheminer vers une bipolarité entre une majorité (non homogène) qui gouverne et une opposition (hétéroclite) qui s’oppose. Ce qui donnera une meilleure lisibilité à notre paysage politique brouillé depuis les présidentielles quand l’opposition sur fond de grogne du Mithagh et de la voracité des Indépendants Ã  la veille de la désignation du Premier Ministre, avait «tendu la perche» au président Sidi pour lui apporter son soutien à travers un gouvernement d’union nationale.
Malgré le «marteau» reçu, pour cette sollicitation l’opposition a continué à manifester sa disponibilité en défendant les options du pouvoir souvent plus que sa propre majorité, notamment, au cours des sessions parlementaires.



Le paysage politique a connu depuis lors un embrouillamini qui a fait dire à des observateurs qu’ils ne savent plus : Qui est avec qui? Cette confusion des statuts et des rôles pourrait cependant ne pas perdurer si l’on en juge par la montée du ton des responsables des cinq partis qui constituent l’opposition démocratique lesquels ont organisé le 9 octobre dernier une conférence de presse dans laquelle ils ont dénoncé la création d’un «parti Etat», la probable ouverture du capital de la SNIM, la liquidation d’Air Mauritanie, la situation sociale "déplorable" et les informations faisait état de l’installation d’une base militaire américaine en Mauritanie.
Ahmed Ould Daddah le leader de l’opposition démocratique qui regroupe outre le RFD, l’UFP, l’AJD/MRN, le RNRD et l’UFP, des partis, dont les dirigeants étaient présents à la conférence de presse a rejeté l’accueil par la Mauritanie –rapporté par un média moyen-oriental basé à Londres- du siège du futur commandement régional américain pour l’Afrique (Africom), estimant que cela exposerait la Mauritanie à toutes les guerres menées par les Etats-Unis dans le monde. Ould Daddah a expliqué avoir appris l’information relative à cette installation (par l’intermédiaire du journal Asharq Al-Awsat.info).
Le journal, citant le commandant d’Africom, a indiqué que la Mauritanie a de «fortes chances» d’accueillir cette base. «Nous rejetons cela et nous nous y opposons fermement Â», a déclaré le leader de l’opposition démocratique.
"Ce serait une malchance à nos yeux que notre pays, très fier de sa souveraineté, puisse se retrouver avec une présence militaire américaine de ce type", a ajouté Ould Daddah soulignant en avoir discuté auparavant avec le président Ould cheikh Abdellahi, "qui a affirmé ne pas être informé de cette question, il n’a pas voulu non plus prendre position à ce sujet, nous sommes partis très inquiets ", a indiqué Ould Daddah.
Le Président du RFD a par ailleurs annoncé une "grande manifestation" de l’opposition après la fête du Id El-fitr (12 octobre), pour marquer leur position sur l’Africom et sur d’autres problèmes.
Les présidents des cinq partis d’opposition (RFD, UFP, HATEM, RNRD et l’AJD/MRN) ont à cet effet décidé, mardi 16 octobre à l’issue d’une réunion, d’organiser une série de manifestations en guise de protestation devant "la détérioration de la situation politique et sociale dans le pays et le recul de la démocratie ".
"Les points de vue des chefs de partis étaient identiques au sujet de l’attitude à adopter pour faire face à cette situation", a déclaré Saleh Ould Hanenna, président du HATEM.
Une commission a été mise sur pied pour déterminer, la forme, la date et le lieu des mouvements de protestation. Cette commission aurait proposé, la tenue d’un meeting populaire à Nouakchott le 31 octobre 2007. L’annonce de l’organisation de ce meeting a été faite au cours d’une conférence de presse organisée le 20 octobre par Ahmed Ould Daddah chef de l’opposition démocratique qui s’exprimait à la fin de deux journées de réflexion organisées par le RFD sur les problèmes socio-économiques et politiques de la Mauritanie.
"Nous allons manifester notre opposition à ce qui ne va pas, mais nous allons suivre les voies légales, prévues dans tout système démocratique" a indiqué Ould Daddah, réfutant catégoriquement l’intention que l’on prête à l’Opposition de chercher la violence, il a précisé :"Nous n’allons pas accepter la provocation, nous sommes mûrs et nous avons toujours privilégié le dialogue".
MAOB


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