L’opposition fourre tout   
21/04/2014

En 2010, alors qu’elle avait tout le temps et que la majorité présidentielle était disposée à discuter -sans tabou- de tous les sujets, y compris la possibilité d’une élection présidentielle anticipée, l’opposition radicale mauritanienne (RFD, Tawassoul, UFP…)



...avait décidé de boycotter le dialogue politique national, tout en jetant son dévolu politique sur le « Printemps » ; la suite est connue… Ce boycott n’avait pas empêché ledit dialogue d’avoir lieu, ni ses conclusions d’être intégralement mises en œuvre. A la veille des dernières élections municipales et législatives, l’opposition radicale mauritanienne s’était rappelée au bon souvenir de l’opinion publique, en réclamant un nouveau dialogue politique, histoire de « perturber » la tenue de ces élections. Aujourd’hui et à quelques semaines de l’échéance présidentielle, la COD récidive en exigeant un dialogue politique et des délais « suffisants » pour la mise en œuvre de ses conclusions hypothétiques ; aujourd’hui comme hier, l’unique objectif de la COD est d’éviter à tout prix le verdict (potentiellement désastreux pour elle) des urnes, pour pouvoir continuer à se bercer de l’illusion d’une « crise ». Un recul de la date des élections prochaines constitue une aubaine politique pour la COD, car elle aurait beau jeu d’invoquer l’argument puérile de l’illégalité de l’institution présidentielle.
Du point de vue de la COD, l’enjeu n’est pas de prendre part au scrutin présidentiel, mais d’installer le pays dans l’incertitude politique pour de vrai et d’espérer un « accident » susceptible d’être mis à profit pour accéder au pouvoir ou de le partager pour le moins… Affaiblie par une hétérogénéité politique, source de discorde permanente, la COD vient « d’en rajouter une couche », en impliquant à ses côtés, tenez-vous bien !, des syndicats, des membres de la société civile et des « indépendantes » ! Oui, oui, à la COD, on peut conjuguer Indépendance, syndicalisme et opposition radicale, sans sourciller. Ce « fourre-tout » politico-médiatique, confirme trois évidences :
1. La COD se sent affaiblie au point de « débaucher », en dehors de la sphère politique
2. Il existe, en Mauritanie, de faux syndicalistes (avis aux travailleurs !), de faux acteurs de la société civile et de faux indépendants
3. L’hétérogénéité politique au sein de la Cod a augmenté d’un cran.
En faisant ainsi feu de tout bois, sur le plan politique, la COD fait non seulement étalage de son incapacité à assumer, seule, ses responsabilités minimales, mais elle renforce l’impression (largement partagée en Mauritanie) de chaos qui règne en son sein ; un chaos dont les institutions de la république doivent être impérativement prémunies…
A en juger par le « timing » du dialogue en cours, de son « format » et de son « agenda », la COD persiste et signe : elle est en retard d’une élection. Elle doit par conséquent faire le deuil de l’accès au pouvoir démocratique, à moins d’un changement improbable de ses stratégies, de ses méthodes et de son leadership actuel.
Cheikh Elwely
Source : Maurisahel


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