Boko Haram revendique l’attentat d'Abuja   
19/04/2014

Le groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué l’attentat à la bombe qui a fait au moins 75 morts lundi dernier à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, dans un enregistrement vidéo obtenu samedi par l’AFP. Par contre, le chef du groupe...



...Abubakar Shekau, n’a pas dit un mot sur l’enlèvement de 129 lycéennes le même jour dans le nord-est, attribué à Boko Haram. Depuis, 44 adolescentes ont réussi à s’échapper mais 85 restaient portées disparues samedi.
   "Nous sommes ceux qui ont organisĂ© l’attentat d’Abuja", a dĂ©clarĂ© Shekau dans l’enregistrement de 28 minutes, ajoutant Ă  l’attention du prĂ©sident nigĂ©rian Goodluck Jonathan: "Nous sommes dans votre ville mais vous ne savez pas oĂą".
   L’attentat le plus meurtrier ayant jamais touchĂ© la capitale, qui a Ă©galement fait 141 blessĂ©s, a frappĂ© une gare routière bondĂ©e de banlieusards, Ă  une heure de pointe, Ă  quelques kilomètres du centre-ville.
   Une kalachnikov appuyĂ©e sur l’épaule gauche, en uniforme militaire, le chef des insurgĂ©s s’exprimait en arabe et en haoussa, langue dominante dans le nord du Nigeria.
   L’essentiel des violences imputĂ©es Ă  Boko Haram se concentre dans le bastion du groupe, dans le nord-est oĂą l’armĂ©e mène depuis 11 mois une offensive.
   L’attentat d’Abuja souligne la capacitĂ© des islamistes Ă  frapper n’importe oĂą, dans le pays le plus peuplĂ© et la première Ă©conomie d’Afrique.
   Le prĂ©sident Jonathan, très critiquĂ© pour sa gestion de la crise, assure avoir durablement affaibli Boko Haram, malgrĂ© le scepticisme des experts qui estiment que l’option militaire seule n’arrĂŞtera pas l’insurrection.
   Les Etats-Unis ont promis une rĂ©compense de 7 millions de dollars (5,1 millions d’euros) pour la capture de Shekau.
   Quelques heures après l’attentat d’Abuja, des hommes armĂ©s avaient attaquĂ© lundi soir un lycĂ©e Ă  Chibok, dans l’Etat de Borno (nord-est), et kidnappĂ© 129 lycĂ©ennes.
   Au fil de la semaine, des dizaines d’entre elles ont rĂ©ussi Ă  s’enfuir. Les autoritĂ©s comme les lycĂ©ennes ont assurĂ© que Boko Haram Ă©tait derrière cet enlèvement.
   "Quatorze lycĂ©ennes de plus ont Ă©chappĂ© Ă  leurs ravisseurs", a dĂ©clarĂ© samedi Mallam Inuwa Kubo, responsable de l’éducation de l’Etat de Borno. "Nous avons dĂ©sormais 44 rescapĂ©es sur les 129 Ă©lèves" enlevĂ©es.
   Selon des rescapĂ©es, les jeunes filles ont Ă©tĂ© conduites par les islamistes dans la forĂŞt de Sambisa, sanctuaire de Boko Haram qui y a installĂ© des campements fortifiĂ©s.
   Certaines prisonnières ont rĂ©ussi Ă  sauter de camions qui les emmenaient, juste après le rapt. D’autres ont pu fausser compagnie Ă  leurs ravisseurs en demandant Ă  se rendre aux toilettes.
   MalgrĂ© les dĂ©clarations des autoritĂ©s, qui affirment avoir lancĂ© une opĂ©ration de grande envergure, les parents des victimes disent avoir perdu confiance dans l’armĂ©e, qui avait prĂ©tendu mercredi que seulement huit des lycĂ©ennes Ă©taient encore retenues et que les 121 autres avaient pu s’échapper.
   Devant l’impuissance des autoritĂ©s, des familles des otages ont entrepris d’organiser elles-mĂŞmes des recherches.
   Un père de famille a expliquĂ© avoir dĂ» faire demi-tour, après avoir Ă©tĂ© prĂ©venu par des habitants que les insurgĂ©s Ă©taient proches et dĂ©terminĂ©s Ă  abattre quiconque irait trop loin.
   "Si nous Ă©tions armĂ©s comme ils le sont, nous irions sĂ»rement les affronter", a assurĂ© Enoch Mark, dont la fille et deux nièces ont Ă©tĂ© kidnappĂ©es.
   Il a doutĂ© du sĂ©rieux des militaires Ă  retrouver les adolescentes.
   "Nous n’avons vu aucun soldat" lors des recherches menĂ©es par les parents pendant neuf heures jeudi sur une distance allant jusqu’à 100 km de Chibok, a-t-il dit, des informations confirmĂ©es par d’autres habitants.
   Boko Haram, dont le nom signifie "L’éducation occidentale est un pĂ©chĂ©" en langue haoussa, a souvent pris pour cible des Ă©coles et des universitĂ©s depuis le dĂ©but, en 2009, d’une insurrection qui a fait des milliers de morts.
   Une source sĂ©curitaire a expliquĂ© que par le passĂ©, les islamistes avaient dĂ©jĂ  utilisĂ© des femmes otages comme esclaves sexuelles.
   Le groupe a toujours rejetĂ© toute proposition de nĂ©gociation ou de cessez-le-feu, ce qui n’a pas empĂŞchĂ© M. Mark d’en appeler Ă  sa compassion.
   "Nous appelons Boko Haram Ă  relâcher nos filles, qui n’ont commis aucune offense envers quiconque", a-t-il dĂ©clarĂ©. (Afp)


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