Les élections municipales et législatives ont pris fin après la lutte âpre menées par les parties engagées dans un duel qui a fini par départager les prétendants à notre représentation sur l’échiquier politique régional et national. Assisterions-nous comme d’habitude...
...à la politique des sièges vides dans un parlement où les plus influents ont le dernier mot quant aux orientations des projets ? Ou participerions-nous une fois encore aux minables demandes de petits projets pour un petit village par là , un puits quelque part, des distributions de vivres pour quelques unes des «khaima» ou aux tentes éparpillées sur une superficie d’environ 36 000 km²(superficie de la Wilaya) ? Cette grande ville de kiffa continue de grandir, s’élargir, d’accueillir de nouveaux arrivants comme à l’accoutumée dans l’anarchie et dans une totale indifférence et insouciance de nos vaillants politiciens, qui se vantent d’entendre les éloges : cadres, hommes politiques, « woujeha » (je n’ai pas d’explication pour ce dernier mot je demanderai volontiers à tout en chacun de l’expliquer comme il le trouve). Pour rafraichir un tout petit la mémoire de certains d’entre nous, qui avaient voté par le passé pour des personnes censées représenter la Moughataa de Kiffa pour laquelle ils ont été élus même, si nous savons qu’en général, il y a un forcing de candidats potentiels pour certains partis politiques, nous avions assisté honteusement la plupart du temps à des députés et sénateurs cloués dans leurs fauteuils sans un mot et si rarement mot il y’avait, c’était juste pour demander certaines choses qu’eux-mêmes pouvaient financer par leur propres moyens (juste pour dire que c’était insignifiant). Aujourd’hui, notre Moughataa dispose de 3 députés au lieu de 2, n’est-ce pas, une occasion pour nous, de lever le ton, de ne plus accepter cette politique de suivisme, d’exposer les vrais problèmes de cette ville, la deuxième plus grande après Nouakchott, de les diagnostiquer et de trouver les solutions qui s’imposent ou me diriez vous que les problèmes ne sont pas identifiés ? Si cette question est posée je ne tarderais pas, à énumérer certains problèmes de cette ville : - Manque crucial d’eau - Absence d’infrastructures urbaines - Délabrement généralisé des infrastructures scolaires (écoles, collèges, lycées vétustes) - Augmentation de la Pauvreté à un degré très élevé (la plus grande partie de la population est réellement pauvre) - Destruction massive de notre culture (nous avons malheureusement par l’influence politique perdu nos valeurs culturelles qui autrefois faisaient notre fierté) - Insuffisance d’infrastructures routières (peu ou pas de goudron dans une grande partie de la ville), - Insuffisance voir inexistence de l’électricité (ne couvre pas la ville, l’éclairage public 1/20 (essayer de rentrer à kiffa pendant la nuit vous n’aurez même l’impression que vous êtes dans une ville), - Absence d’assainissement (ordures, canalisation pour évacuation des eaux) - Dégradation à une grande échelle des activités culturelles et sportives - Absence criant de lotissement de la ville (loin d’être l’image d’une grande ville) - Manque d’une politique agricole éclairée (grand potentiel en phoeniciculture non exploité et autres appuis agricoles insignifiant) - Expropriation d’une grande partie de places publiques - Hôpital régional vétuste et gangrené par la corruption (là aussi l’espace qui était censé réservé à l’hôpital a été en grande partie livré aux commerçants) - Le centre de santé et autres postes non fonctionnels (peut être à 65%) - Infrastructures pastorales insuffisantes voire inexistantes - L’anarchie et le manque d’organisation du secteur du transport. La liste n’est pas exhaustive, c’est juste pour dire qu’il y a assez de problèmes dans cette ville qui sont restés sans solutions depuis belle lurette. Le nouveau maire de la commune, qui n’est pas à présenter pour les citadins de la ville doit, avec l’appui de ses conseillers qui sont pour la plupart de la ville de Kiffa, s’atteler à donner un nouveau visage à cette ville qui en a tant besoin. Nos nouveaux députés fraichement élus, doivent s’engager à s’investir avec énergie à défendre l’intérêt de la ville mais aussi penser à la recherche de solutions aux problèmes. Ce travail doit, d’abord commencer par le rapprochement de ces derniers, des populations par l’ouverture de bureaux fonctionnels permettant de capitaliser les données et de recevoir les doléances des populations ciblées bien sur en priorité à des intérêts communs et non individuels. Kiffa ne doit pas être aussi désagréable, qu’on lui préfère des petits villages sortis du fond des dunes de sable. Nous ne pouvons passer un jour sans qu’on nous parle sur les médias publics et privés, des réalisations effectuées par ci par là , le lotissement pour la modernisation de tel ou tel village, l’extension de telle ville, l’adduction en eau des khaimas de telle zone, la construction d’un Hôpital dans une ville dont la population ne dépasse pas 20 000 hbts alors que dans l’une des plus petites villes de naissance et grande de population, aucun plan de développement n’a vu le jour ou du moins n’a été mis en œuvre . Cette ville a grandi de façon très rapide, ce phénomène n’est pas du au hasard, il est tout simplement du à l’afflux des populations venues de partout de la Mauritanie, fuyant les terribles sécheresses qui se sont succédées dans les années 70 et 80. Kiffa est la seule ville qui reflète réellement l’image de la Mauritanie. Le brassage ethnique est très développé en plus du métissage, nous avons une représentation je dirai de toutes les tribus de la Mauritanie : Idawaly, Messoume, Chratit, Sidi Mahmoud, Laghlal, Deiboussat, Tejekanet, Smassid, Kounta, Ideichili, Rgueibatt, une importante communauté de Ehel Gueble toutes tribus confondues il y a également les negro africains (Pular, Bambara, Wolof, Soninké, Mossi etc.) engloutis dans un tourbillon de positionnement identitaire : des enfants à père negro africain et de mère mauresque (blanche ou haratine) et vis-versa. Cette ville est parmi les premières qui avaient su lutter contre l’esclavage avant même la loi d’abolition de 1981. Tous ces atouts constitués ne sont-ils pas suffisants pour accorder de l’importance à ce type de cohésion sociale ? Mohamed Camara dit Elbane Email : mohdcamara@yahoo.fr Tel : 00 222 46 57 39 06 / 22 02 67 76
|