Les militaires français qui affrontent les groupes jihadistes dans le Nord-Mali depuis janvier 2013 sont en train de changer de dispositif de lutte. Après les ratissages et les opérations de «contre-terrorisme», ils viennent de tester, semble-t-il, avec succès, un nouveau dispositif qui leur permet de neutraliser les menaces sans engager des troupes...
...au sol et de ne pas courir le risque d’enregistrer des pertes, dans un conflit qui s’annonce long et couteux . "Ce sont les drones que l’armée française a désormais sur place qui ont permis d’identifier des groupes en train de manipuler des roquettes, ce qui a permis une action coordonnée avec de la chasse et des Reaper", a déclaré le 6 mars à l’AFP le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian précisant qu’ une dizaine de combattants d’Aqmi ont été tués dans la nuit du 5 mars par des avions de combat et des hélicoptères français dans la vallée de l’Amettetaï (région montagneuse de Kidal). Parmi la dizaine de djihadistes tués figurerait Oumar Ould Hamaha arabe malien, beau père de Belmokhtar et chouchou des medias durant l’occupation du Nord-Mali en 2012. Grand «hâbleur», Ould Hamaha est lié à tous les groupes jihadistes auxquels il donne un cachet local, mais il est surtout très proche de Belmokhtar. Il est d’ailleurs apparu sur le dernier film d’ «Almourabitoune» intitulé : «l’aube éclatant» qui faisait l’apologie en septembre 2013, des «martyrs» d’Agadez et d’Arlit. Hécatombe chez les jihadistes La mort de Ould Hamaha après celle du mauritanien « Jouleibib» (photo) liquidé par les forces spéciales françaises en novembre 2013 alors qu’il visitait son épouse et son bébé, constitue une perte très dure, à supporter par Belmokhtar, qui a perdu en janvier 2013 à Ain Amenas (Algérie) son meilleur «général de brigade» : Abderrahmane Enijeri, dit «Abou Doujana».
Les drônes Reaper, qui ont repéré le groupe dans la vallée de l’Amettetaï sont basés à Niamey (Niger), les avions Mirage 2000 venaient de N’Djamena (Tchad) et les hélicoptères Tigres de Tessalit (Mali), rapporte une source du ministère français de la Défense. Il s’agit d’une action conjuguée des drones, des avions et hélicoptères, tous français, illustrant le nouveau dispositif utilisé, par les américains, en Afghanistan, au Yémen et en Somalie . Il n’y a pas eu d’intervention de troupes au sol lors de cette opération, a assuré à l’AFP le ministre français de la Défense, qui semblait vouloir rassurer. Une opération de "contre-terrorisme" avec des troupes au sol a été menée en janvier 2014 par des militaires français au nord de Tombouctou, au cours de laquelle 11 jihadistes auraient été tués, d’après des sources militaires malienne et française qui ont évoqué le bilan d’un blessé "léger", coté français. Parmi ces jihadistes tués au nord de Tombouctou il y a Beiba Ould Nava dont liberation par le Mali en février 2010 avait permis celle, de Pierre Camatte ainsi que Oumar Ould Ghoulam, deux mauritaniens de la katiba Elvourghane commandée également par un mauritanien Abderrahmabe Elliby dit «Talha». Dernier développement enfin « Abou Eddarda » qui pourrait être le mauritanien Cheikh Brahim, présenté comme un chef du MUJAO se serait rendu aux militaires français à une date non précisée, avant que ces derniers ne le livrent aux militaires maliens, ont rapporté le 16 mars des sources médiatiques. L’égyptien Assem Al Mouhajir un porte-parole d’ «Almourabitoune» (1) a déclaré le 2 mars dans un entretien avec ANI (2) que les militaires français au Mali maintiennent un blackout sur leurs pertes, indiquant que des combattants de son organisation ont mené en février, plusieurs attaques contre des positions françaises à Tombouctou et Gao. IOMS
1-Organisation dont la naissance a été annoncée en aout 2013 de la fusion des éléments fidèles à Belmokhtar et l’essentiel des groupes du Mujao. 2-Agence de presse privée basée à Nouakchott.
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