Tir de barrage mobile ou aveu d’échec ?   
06/02/2014

Tout le monde vous le dira, un tir de barrage mobile n’a de chances d’être efficace que si …les troupes d’assaut suivent de près;  l’ignorance de cette règle élémentaire, est à l’origine de l’échec cuisant de l’opposition maximaliste mauritanienne.



L’opinion publique nationale  est aujourd’hui  abreuvée de  littérature acrimonieuse  rédigée par un triumvirat de vieux politiciens, qui,  faute d’avoir  anticipé la vigueur  et la vitesse  des changements sociétaux, en est aujourd’hui  réduite à l’idolâtrie «communicante».  En effet,  les media privés mauritaniens  font l’objet de pressions fébriles  de la part de vieux hommes politiques aigris, en vue  de publier ou de diffuser  des pamphlets contre l’actuel président de la République. Il s’agit de l’opposant «tous azimuts» Ahmed Ould Dadah, du diplomate «virulent» Ahmedou Ould Abdalla et  l’ex-ministre de la santé «décontenancé»  Cheikh Sid’Elmokhtar Ould Horma. Ces trois hommes  se plaisent, en ce moment,   à rabâcher des sornettes  éculées sur la gabegie supposée des pouvoirs publics actuels.
Quand le Dr Ould Horma  décide d’imaginer des scenarii fantaisistes au sujet de la gabegie, il convient de l’écouter très attentivement, lui qui a failli faire dérailler la nouvelle politique publique en matière de santé, à coups de surfacturations, de procédures de «gré à gré», de réceptions d’équipements  médicaux  défectueux ou  non conformes, de recrutements abusifs, d’usages privés d’équipements publics, de voyages dispendieux et d’approvisionnements  directs  en  argent liquide, auprès des régisseurs financiers du département de la santé. Toute la Mauritanie se rappelle, comme si c’était hier,   des accents panégyristes  du Dr Ould Horma, alors ministre de la santé,  à l’endroit du président Aziz, au cours de cérémonies de pose de première pierre ou de réception d’hôpitaux publics ; à la décharge du docteur, il faut admettre qu’il  était, sans doute,  enivré par  l’importance des commissions occultes liées aux activités en question!  A l’hôpital d’Oncologie, le docteur avait  frisé l’arrêt cardiaque, gênant au passage son illustre hôte et toute l’assistance,  en prenant «l’Histoire»  et la planète entière comme témoins de ses louanges hystériques!  Il avait cependant oublié qu’avec le président mauritanien actuel, les ardeurs laudatrices  ne sauraient servir d’excuses à la gabegie avérée.  Les innombrables apparitions «souriantes» au siège central  de l’UPR,  n’ont pas suffi à adoucir les traits prévaricateurs du docteur. Privé de candidature aux dernières élections, il décide, à présent,  de jouer son va-tout,  en s’en prenant arbitrairement au président de la république, symbole de la légitimité démocratique et de la dignité publique,  avec le risque que le docteur s’immole  politiquement et moralement, à la fournaise de ses propres invectives acerbes.  L’ex-ministre de la santé ne sait peut-être pas que rares sont les Mauritaniens qui ignorent  ses démêlées judiciaires en terres étrangères  et la disparition prématurée de son parti TEMAM, pour des raisons peu avouables…  Avec un tel chapelet de «casseroles» et vu son âge, l’impopulaire ex-ministre  aurait mieux fait de se faire oublier de l’opinion publique nationale et régionale…
Le diplomate «arabizarre»,  Ahmedou Ould Abdalla est ulcéré par l’idée qu’un Mauritanien, autre que lui, puisse obtenir la moindre reconnaissance sur la scène diplomatique  internationale; que le président Aziz puisse  assumer la  présidence de la république auréolée de la «cerise» de l’Union africaine,  une année durant, fait perdre à notre «diplomate» son flegme. Aujourd’hui très remonté contre le président Aziz, Ould Abadalla se tenait  pourtant ostensiblement aux côtés du chef de l’Etat, pas plus tard que le 29 décembre dernier,  au Palais des congrès de Nouakchott, lors du «forum de la diaspora» ; le président a-t-il, depuis,  commis l’irréparable aux yeux du diplomate ou le diplomate est-il  déçu de n’avoir pu obtenir ce qu’il espérait auprès du président? Les citoyens de ce pays ne sont  pas dupes.  A l’issue du premier tour  des dernières élections présidentielles au Mali, notre «diplomate» a été à l’origine d’une grande gêne pour l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), en parlant de «gâchis», au sujet de l’organisation d’un second tour. Il est vrai que quand on ne maîtrisée  qu’une conception désuète  de la diplomatie,  que l’on est «fâché» avec les langues vivantes et que l’on raffole des «projecteurs», il est difficile  d’échapper aux dérapages verbaux irréversibles. Dans le contexte sécuritaire et   diplomatique très sensible au Mali voisin, la Mauritanie a pâti politiquement et médiatiquement de ces dérapages verbaux, uniquement en raison de la nationalité de leur auteur. Notons au passage que le seul «fait d’armes»  dont Ould Abadalla pourrait légitimement se prévaloir sur la scène diplomatique internationale, est celui d’avoir enfoncé davantage  et au nom de l’ONU, la pauvre Somalie dans son cauchemar existentiel.  En réalité,  les accusations gratuites du diplomate contre le président Aziz, ne font que reprendre des affabulations et rumeurs  régulièrement véhiculées par de mièvres  officines  à la solde de  l’opposition radicale mauritanienne. Le timing de l’orchestration par le diplomate de ces rumeurs absurdes contre le président, n’est nullement dû au hasard, car cette orchestration  avait précédé  de quelques jours, la cérémonie d’investiture d’un nouveau président en la personne du chef de l’Etat mauritanien, à la tête  de l’Union africaine, à Addis-Abeba. Elle était concomitante avec la désignation  d’un  autre Mauritanien à la tête de la mission de l’ONU en Libye.   Le tort d’une telle orchestration  politicienne est de s’en prendre à l’image de marque de la Mauritanie, pour la simple raison que cette image de marque était  sur le point d’être valorisée par un président dont le «diplomate» ne partage ni le style, ni les convictions.  Le président du C4S (pourquoi tant d’S pour une seule «coquille»,  vide de surcroît?) ferait mieux de réduire drastiquement la voilure en terme de prétentions présidentielles, car «sa» Mauritanie maladivement  à l’affût d’une légitimité extérieure, a fait long feu, au profit d’une Mauritanie forte, démocratique, respectée et confiante en ses capacités internes …
Il est imprudent de succomber à la tentation de déposer le passé à la consigne et de  vouloir aborder des sujets complexes avec une candeur feinte de débutant.  Mr Ahmed Ould Daddah, a pris un excellent départ dans la vie,  en raison  notamment des sacrifices de son demi-frère, feu Mokhtar Ould Daddah, au service de l’Etat mauritanien; il avait, à priori, tous les atouts pour devancer tous les Mauritaniens, feu Mokhtar compris. Une indicible guigne l’a mystérieusement pris en chasse, depuis 1978, pour ne plus lui donner de répit. En 1992, porté par une unanimité politique transcendante et servi par un contexte international exceptionnellement  favorable, il échoua lamentablement à détrôner un dictateur honni à l’intérieur de la Mauritanie et décrié à l’extérieur. Rappelez-vous les tergiversations post-présidentielles et le boycott absurde des élections législatives!  En un peu de temps, il réussira la «prouesse» de défaire un front unitaire pour la démocratie, sans égal dans l’histoire moderne de la Mauritanie. Lors du coup d’Etat de 2005, Mr Ahmed Ould Daddah, candide ou irréfléchi, décide  d’appuyer le pouvoir militaire, notamment lors de la campagne référendaire  sur la constitution de l’époque, espérant être récompensé  par la «facilitation»  de son accès à la magistrature suprême, lors des échéances présidentielles suivantes. Une conception bien curieuse de la démocratie, n’est-ce pas?  Au second tour des élections présidentielles de 2007, il a dû se résoudre à prendre son mal en patience, coiffé sur le poteau par  un Sidi Ould Cheikh Abadallahi, pourtant à sa portée, du moins sur le papier...  Lors du coup d’Etat du 6 août 2008, il récidive, en qualifiant ce coup d’Etat de «Rectification », sur les antennes de la télévision publique mauritanienne, avec toujours l’idée que cela pourrait lui «faciliter» ultérieurement  l’accès à la magistrature suprême. Toujours une  même conception de la démocratie et une obsession maladive du fauteuil présidentiel!  Après les péripéties des fameux accords de Dakar, il décide de prendre part aux élections de 2009, pour finir dans les profondeurs du classement, largement devancé par son concurrent immédiat, Mr Messaoud Ould Boulkheir.  Le cirque médiatique superstitieux  au sujet  de la lettre «B» en arabe, une lettre qui  «sauterait» d’une case à une autre, sur les bulletins de vote,  au profit du candidat Aziz, n’a fait qu’accélérer le discrédit politique de celui qui occupait le poste très pompeux  et suffisamment lucratif de Leader de l’opposition démocratique. A la faveur du «Printemps» des malheurs arabes, Mr Ahmed  Ould Daddah décide d’emboîter le pas aux extrémistes islamistes de Tawassoul, dans leur projet de mettre le pays à feu et à sang, au service d’un agenda sectaire. Confiant  en les capacités  des Frères musulmans locaux  de le porter -enfin!-  au pouvoir, via la rue, il s’obstinera à rejeter catégoriquement les offres de dialogue politique, avancées par le pouvoir et certains segments de  ses alliés au sein de l’opposition de l’époque. Lors des élections générales de novembre dernier, il se révéla plus maximaliste que ses alliés révolutionnaires, les Frères musulmans,  qui ont décidé de ranger aux vestiaires de l’échec politique leurs utopies puériles et de se «frotter», sans succès notable,  aux suffrages des citoyens de ce pays. Aujourd’hui isolé et insignifiant du point de vue institutionnel, Mr Ahmed Ould Daddah, compte sur des ONG occidentales, telle Sherpa de William Bourdon, et sur l’Internationale socialiste, pour maintenir  un niveau de nuisance médiatique minimal contre le président Aziz, appréhendant le moment, sans doute très proche, où lui et son parti  seront  passés par pertes et profits, politiquement s’entend.
Les gesticulations concomitantes de  l’opposant «tous azimuts», celles du diplomate «virulent»  et celles  du docteur «décontenancé»,  relèvent d’un tir de barrage mobile, exécuté  par des «pieds» et destiné à minimiser les brillantes percées diplomatiques, économiques et sécuritaires  du président Aziz ; ces gesticulations résonnent comme un aveu d’échec et d’impuissance d’hommes politiques irrémédiablement  desservis par  les récentes accélérations de l’actualité nationale. 


Cheikh Elwely



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