Maghreb arabe: Un Ramadan sous la menace d’Al Qaida ?    
25/09/2007

Selon des sources journalistiques occidentales le Maghreb regarde avec «anxiété» l’arrivée du mois sacré du ramadan, placé cette année sous la menace d’Al-Qaïda, après deux attentats meurtriers en Algérie. La Branche Al-Qaïda au Maghreb Islamique (BAQMI, ex-GSPC), qui a revendiqué les attentats suicide de Batna (22 morts - 6 septembre) et Dellys (30 morts - 8 septembre), dans l’Est algérien, semble décidée –selon les mêmes sources- à relancer ses attaques armées en Algérie.



La BAQMI, qui s’est aussi manifestée en 2007 en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie, est affiliée depuis septembre 2006 à la nébuleuse d’Oussama Ben Laden.
Elle veut unifier sous sa bannière les groupes islamistes du Maghreb (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie) et du sahel (Niger, Mali).
Après les attentats de Batna et Dellys, les autorités algériennes, inquiètes, ont annoncé un renforcement du dispositif sécuritaire sur l’ensemble du territoire pendant le mois de jeûne.
Le Maroc a mis depuis le 6 juillet l’ensemble de ces forces de sécurité en état d’alerte maximum pour contrer une "menace terroriste avérée" émanant de la branche maghrébine d’Al-Qaïda, selon les autorités.
Le 11 mars, et les 10 et 14 avril 2007 six kamikazes s’étaient fait exploser à Casablanca et un septième a été abattu par la police avant d’actionner sa ceinture d’explosifs.
théâtre d’affrontements sanglants en décembre-janvier 2007, près de Tunis, entre forces de sécurité et éléments salafistes infiltrés d’Algérie, la Tunisie observe une vigilance tous azimuts.

La BAQMI cherche à tisser sa toile

Selon les spécialistes, la BAQMI , qui a revendiqué les récents attentats suicide en Algérie, a pour objectif d’unifier sous sa coupe les mouvements islamistes au Maghreb et dans le Sahel,. Dirigée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mouss’ab Abdelwedoud qui s’est donné pour modèle le jordanien Abou Mouss’ab Al-Zarqaoui tué en Irak par l’armée américaine, la BAQMI a introduit l’attentat suicide jamais utilisé jusque là par les groupes armés islamistes en Algérie. Elle a revendiqué successivement les opérations kamikaze contre le palais du gouvernement au centre d’Alger et un commissariat de la banlieue Est (11 avril, 30 morts), puis l’attentat, le 11 juillet, contre une caserne de l’armée à Lakhdaria (ex-palestro - 10 morts), ainsi que les missions suicide de Batna (6 septembre - 22 morts) et Dellys (8 septembre - 30 morts). L’organisation a par ailleurs revendiqué plusieurs dizaines d’autres attentats et opérations "classiques" contre les forces de l’ordre et des établissements étatiques, civils et militaires. Selon des experts algériens de l’antiterrorisme, la BAQMI aurait changé de mode opératoire en constituant récemment un commando de kamikazes formé de jeunes recrues puisées dans les quartiers pauvres des grandes villes, où les islamistes restent actifs, fournissant un soutien logistique aux maquis. Ces nouvelles recrues, souvent des exclus du système scolaire, sans expérience et sans formation politique, sont endoctrinées et placées directement sous l’autorité d’émirs" tout puissants dans les maquis. Les autorités algériennes, qui ont manifesté leur inquiétude face à ce nouveau phénomène, peine à trouver une parade efficace pour mettre en échec ces actions suicide. Elles appellent à la collaboration et à la vigilance de la population. Le ralliement de l’ancien Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) à la nébuleuse d’Oussama Ben Laden, avait été annoncé en septembre 2006 par Ayman al-Dhawahiri, le numéro 2 et idéologue d’Al-Qaïda. "Oussama Ben Laden m’a demandé d’annoncer aux musulmans que le GSPC a rejoint Al-Qaïda", avait-il dit, à l’occasion de l’anniversaire de l’attaque terroriste contre le World Trade Center de New York.
Le GSPC a changé officiellement de nom en janvier 2007 et s’est lancé depuis dans une série d’attaques meurtrières, en élargissant son action à la Tunisie, au Maroc, à la Libye, à la Mauritanie, ainsi qu’au Niger et au Mali, où il soutiendrait la rébellion touareg.
Il s’est également vu attribuer par Al-Qaïda, la France - où réside une forte communauté maghrébine issue de l’immigration - comme zone d’intervention. Les menaces de ce groupe contre le territoire français sont prises très au sérieux par les services de l’antiterrorisme à Paris. Le GSPC est né d’une dissidence de l’un des groupes les plus sanguinaires du mouvement armé islamiste algérien, le Groupe Islamique Armé (GIA), responsable notamment entre 1994 et 1998 de plusieurs massacres de civils et de l’assassinat des six moines trappistes du monastère de Tibehirine (Médéa, sud ouest). Abelmalek Droukdel qui a succédé en 2004 à Nabil Sahraoui a étendu son hégémonie à tous les chefs de la BAQMI, en éliminant progressivement, politiquement ou physiquement, ceux des "émirs" issus du GSPC, notamment ceux qui voulaient déposer leurs armes dans le cadre de la réconciliation nationale prônée depuis 1999 par le président Abdelaziz Bouteflika. Cette politique consiste à accorder le "pardon" et la grâce présidentielle aux repentis.


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