La missive du Capitaine Sid Ahmed Ould Sidha   
29/08/2007

C’est avec des phrases pleines de sens, que le Capitaine Sid’Ahmed Ould Sidha a introduit l’article qu’il a envoyĂ© Ă  notre rĂ©daction. «Je fais de mon mieux de rester superficiel dans la divulgation de certaines choses, bien que je tiens á ma possession des documents, photos et donnĂ©es qui peuvent dĂ©montrer et d’une façon inĂ©quivoque le stade de dĂ©gradation que souffre notre ArmĂ©e Â» a-t-il soulignĂ© dans le prĂ©ambule de son article, ajoutant que «le devoir de rĂ©serve, la responsabilitĂ© et l’intĂ©rĂŞt suprĂŞme de la Nation m’empĂŞchent de les rendre public».



«Je vous resterai très reconnaissant, en acceptant de publier cet article -et si possible d’autres dans le futur- pour pouvoir attirer l’attention de nos dirigeants ainsi que notre classe politique sur les enjeux de cette situation» a-t-il indiqué.

«Ceci par la langue de la raison et du dialogue qui profite á tous et non par la langue des armes qui n’instaure que haine et malheurs» avait-il conclu.
Voici l’intégralité de l’article.


          De ce que l’on vous cache au sein de l’ArmĂ©e


Suite Ă  la lettre ouverte que j’ai adressĂ© Ă  son Excellence Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique et l’interview accordĂ© au journal LE CALAME, un tapage a Ă©tĂ© orchestrĂ©, par les services de renseignements, via leurs canaux bien rodĂ©s de la propagande hĂ©ritĂ©s des annĂ©es d’asservissement de l’ArmĂ©e, allant de la discrĂ©ditation de mon action, aux menaces directes et indirectes, jusqu’à dĂ©sorienter mon action vers une direction politico-tribale afin de m’intimider. Dans ce sens, je prĂ©fère mettre au point quelques concepts et donnĂ©es de cette affaire.


En adressant la dite lettre, j’ai tenu à ne traiter que les points essentiels de la situation de l’Armée nationale sans trop rentrer dans les détails, sauf que l’état d’une composante, très importante théoriquement, absente pratiquement, ne faisait pas partie des composantes honorées par leur présence dans cette liste. Dans l’entre-ligne de la lettre et pour ceux qui ont une petite culture générale sur l’Armée, on pouvait lire facilement la déperdition des services de renseignements de notre Armée nationale. Une déperdition qui ne date pas d’aujourd’hui, et non due à l’incompétence de certains des ses membres, mais à la tentation des chefs de cette composante à se faire prévaloir auprès des détenteurs du pouvoir.


Que les services de renseignement prennent mon cas en main, qu’ils cherchent à me localiser rien de nouveau ou de rare dans ce cas, sauf que la manière de réagir était tout à fait des plus inadaptées et inappropriées. En me menaçant d’une part par un tribunal militaire pour violation du devoir de réserve et d’une autre part par le fait de m’avoir localisé et qu’ils arriveront à moi, là où je suis, ne me fait qu’insister sur la continuité de mon action et au rythme et à la manière que je juge adéquates, comme c’est le cas depuis toujours.


Ceci dit, il est nĂ©cessaire de rappeler aux responsables de ces services, et si la dĂ©ontologie militaire leur tient Ă  cĹ“ur, de bien vouloir vĂ©rifier la vĂ©racitĂ© de mes rĂ©vĂ©lations, de sanctionner les responsables de cette situation et de trouver des solutions rĂ©elles qui peuvent emmener notre armĂ©e Ă  l’état qu’elle mĂ©rite. S’ils pensent qu’ils peuvent Ă©touffer cette action comme ont l’habitude de faire ou de continuer de cacher l’amère rĂ©alitĂ©, alors ils se trompent, et comme dit le proverbe : «on ne peut cacher le soleil avec un tamis».
Pour m’avoir accusĂ© de violation du devoir de rĂ©serve et divulgation du secret militaire, j’aimerai bien les demander quelle Ă©tait leur rĂ©action sur un manque de prudence sur une affaire de l’étĂ© 2005 ?
En effet, et suite Ă  un accord avec les forces armĂ©es d’un pays frontalier visant l’approvisionnement de notre Marine Nationale en Habillement, accord qui jusque-lĂ  reste dans le cadre du normal.
Dans ce genre d’accords, les commandes peuvent être faites soit par tailles standards soit par mesures individuelles de chaque personne, dans ce dernier cas les tailleurs de l’Armée s’occupent de la tache. Contrairement à toute attente, et tout esprit militaire ou de réserve, une équipe de cette armée étrangère a parcouru toutes les unités de la Marine Nationale en vue de prendre les mesures de tout le personnel de cette direction pour s’envoler non seulement avec les mesures sinon avec la liste complète par Noms, Prénoms, Grades et Matricules de tout le personnel ainsi que l’impression que tout militaire attentif prendra de la visite des unités d’un corps d’une autre armée qui n’est pas la sienne, question de réflexe.
Cette imprudence est passée comme si rien n’était, j’aimerai savoir en quoi nos services de renseignements étaient occupés pour ne pas empêcher une telle situation ou prendre des mesures contre ce genre de négligences.
En ce qui me concerne, je ne cherche pas la réponse de leur part, car je sais qu’ils sont occupés par tout sauf ce qui se passe à l’intérieur de l’Armée et sous leurs nez. Leurs seuls soucis sont de bien servir ceux qui à leurs connaissances peuvent les protéger ou leur offrir une promotion, le dernier cas de ce genre ne date que de deux mois.
En juin 2007, la troisième région militaire a connu une mutinerie au sein de l’une de ses unités, une mutinerie qui fût contrôlée après l’intervention du commandant de région.
Une enquête fût ouverte pour éclaircir les circonstances de cet événement. Après le contrôle de la situation, le commandant d’unité est mis immédiatement en permission et remplacé par un nouveau, il est à savoir que cette permission lui fût refusée quelque jours avant, bien qu’il venait de perdre sa mère, sous prétexte de nécessité de service.
L’enquête, menée par nos services de renseignements, conclut que la cause de la mutinerie est une simple dispute entre les militaires sur LE CHOIX DU MENU.
ÉvĂ©nement consommĂ©, il est Ă©vident que le rĂ©sultat de l’enquĂŞte et la rĂ©alitĂ© des choses font deux choses diffĂ©rentes. La cause principale vient d’une Alimentation mĂ©diocre et de misĂ©rables conditions de vie, mais jouissant d’une protection totale, d’une Ă©ventuelle prĂ©paration Ă  un poste plus sensible, le commandant de rĂ©gion renvoie l’enquĂŞte avec une conclusion en sa faveur et insolente Ă  l’égard d’une institution militaire.
Pour nos services de renseignements, garder cet événement au secret est un devoir, mais aussi il est de leur devoir de déterminer les responsabilités de chacun et de tenir à ce que des sanctions exemplaires soient prises à l’égard des coupables.


Les exemples dans ce sens ne manquent pas, les rĂ©actions de nos services sont chaque fois plus modestes et mĂ©diocres. Le moment oĂą ces services prendront leurs responsabilitĂ©s en main et exerceront leurs devoirs avec toute dĂ©votion et loyautĂ© Ă  la Mère Patrie, je me soumettrai Ă  leurs dispositions pour faire de moi ce que bon leur semblent. D’ici lĂ , la machine continuera Ă  tourner et avec une puissance de plus en plus croissante.


Comme j’ai promis Ă  certains de mes compatriotes, et en rĂ©ponse aux questions Ă©voquĂ©es avec bonne ou mauvaise intention sur deux points essentiels : pourquoi ne pas avoir agi au temps de mon cousin (Taya)? Ai-je obtenu l’asile politique en France et pourquoi ?


En rĂ©ponse Ă  la première question, j’aimerai dire que je ne nie aucun lien parental avec l’ex- PrĂ©sident de la RĂ©publique ou avec toute autre personne Ă  laquelle je suis liĂ© par un lien de parentĂ©, d’amitiĂ© ou professionnel. Mais pourquoi ne pas se poser la question autrement, pourquoi ne pas l’avoir fait après le coup d’état du 03/08/2005, ou après les arrestations du 19/06/2006 ? La rĂ©ponse est aussi simple que ça, et comme j’ai dĂ©jĂ  dĂ©clarĂ©, c’est depuis 2000 que j’ai commencĂ© Ă  dĂ©noncer la mauvaise situation que vivait notre armĂ©e, en suivant une logique dans la forme et d’une façon croissante, qu’à mon avis arriverait Ă  l’objectif dĂ©sirĂ©.
D’autre part, j’estime que la question était peut être destinée à un ex- Premier ministre, un ex- ministre, un ex-chef d’état Major, un ex-directeur de la Sûreté ou pourquoi pas à un ex- responsable de la sécurité de l’ex-Président.
En ce qui concerne la deuxième question, j’affirme que jusqu’à l’instant d’écriture de ces mots, je n’ai demandé l’asile politique aux autorités de n’importe quel pays, alors c’est à ceux qui propagent cette information de confirmer leur information.
 Capitaine Sid Ahmed Ould Sidha
Direction de la Marine Nationale



Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Commentaires
breme
mourid05@yahoo.fr
2010-04-14 16:25:20

je me demande comment

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