Rentrée scolaire et universitaire 2007-2008 : La feuille de route de Madame la Ministre   
27/08/2007

Pour annoncer l’ouverture de l’année scolaire 2007-2008, le programme pour la rentrée ainsi les grandes lignes de la politique du secteur de l’Education , Madame Nebghouha Mint Mohamed Vall , Ministre de l’Education Nationale a reçu la Presse dans son bureau le 20 août dernier. Madame la Ministre, a d’emblée annoncé que le Ministère de l’Education Nationale (MEN) veillera au respect strict du calendrier scolaire, Ã  l’amélioration de la ré-allocation des ressources, la motivation des enseignants méritants et l’encouragement des enseignants et des élèves qui se distinguent.



La révision des mécanismes de gestion des examens nationaux, la réorganisation de l’enseignement privé, la formation des DREN et des IDEN sur l’élaboration et le suivi des plans d’actions et l’organisation des Etats Généraux de l’Education figurent au tableau des priorités du Département.
Madame la Ministre a, par la suite, répondu, dans son style -assez Thatchériste-, aux nombreuses questions des journalistes, relatives à l’amélioration des conditions de l’enseignement et de l’enseignant, à la rentrée scolaire Ã  Tintane, à la scolarisation des enfants des réfugiés et la réinsertion des enseignants déportés, aux cantines scolaires aux enfants empêchés de scolarisation, à l’assiduité des enseignants en classe , à la déperdition scolaire, au test d’évaluation et de recensement des enseignants et à la marginalisation de la langue arabe, soulevée par un journaliste.

Insistant la volonté de son Département d’assurer le strict respect du calendrier scolaire Madame la Ministre a indiqué que le MEN prendra toutes les mesures nécessaires pour que la rentrée scolaire se fasse effectivement le 01 octobre 2007. Les Directions Régionales de l’Education Nationale (DREN) prendront à ce titre, l’ensemble des dispositions nécessaires pour s’assurer que l’administration scolaire est en place au plus tard le 15 septembre 2007 précisant que, l’absentéisme des enseignants et des élèves sera combattu avec vigueur.
La Ministre a ajouté que l’exploitation en cours des résultats du recensement et du test, organisés par le MEN, permettra de disposer des informations nécessaires pour une allocation optimale des enseignants. Les affectations a indiqué Madame la Ministre, seront effectuées sur la base de critères préétablis et sous la supervision d’une commission paritaire composée des représentants du MEN et des syndicats des enseignants. De même, le Département définira et mettra en Å“uvre des normes de fonctionnement des établissements (nombre de surveillants par élèves, nombre de directeurs d’études par classes, nombre de personnel d’appui …) et procédera en conséquence, au redéploiement du personnel en surplus. Pour ce qui est des autres ressources, (manuels, tables bancs, constructions de salles de classes) les allocations envisagées permettront de corriger les disparités constatées entre wilayas et entre établissements.
Au niveau de la motivation des enseignants méritants le MEN a pris une série de mesures dont :

-La révision des mécanismes d’incitation du personnel des établissements scolaires pour privilégier le service effectué par l’enseignant dans la classe. A cet effet, il sera procédé à l’augmentation substantielle des primes de craie et du bilinguisme, qui devront passer, respectivement, de 3.000 à 15.000 et de 1.520 à 10.000 ouguiyas.

-L’établissement d’une carte professionnelle facilitant aux enseignants en service dans les établissements, l’accès prioritaire aux services administratifs ;

-La définition, en collaboration avec les syndicats, de critères de promotion et d’accès aux différents postes dans les établissements scolaires (directeur d’école, surveillant général, directeur des études, directeur d’établissement), basés sur le principe du mérite.

Le MEN compte également encourager les enseignants et les élèves qui se distinguent. A cet effet, il été instauré un prix national (prix du Président de la République ) qui sera attribué au meilleur élève (le premier du concours de la 6AF, le premier du Brevet, l’élève qui a la meilleure moyenne au Baccalauréat et à l’Université), au meilleur établissement (celui qui a le plus grand nombre d’admis aux examens nationaux), à l’étudiant mauritanien à l’étranger qui s’est le plus distingué dans ses études, aux meilleurs enseignants (ces derniers seront identifiés à travers la mise en place de mécanismes qui seront définis par le MEN). De même, des prix seront attribués au niveau de chaque wilaya pour les élèves, les enseignants et les établissements qui se distinguent.
La révision des mécanismes de gestion des examens nationaux est également envisagée au MEN pour assurer une plus grande transparence et une meilleure efficacité des examens nationaux. Ces mesures seront prises avant la fin de l’année scolaire 2007/08. Dans ce cadre, les textes organisant les examens seront révisés, des outils et des procédures appropriés seront définis et mis en place.
Le MEN compte entamer, dès la rentrée 2007-2008 , une réorganisation de l’enseignement privé en Mauritanie pour renforcer sa contribution dans l’effort national dans la mise en place d’une scolarisation universelle de qualité Ã  travers la conformité des enseignements qui y sont dispensés avec les programmes officiels ; la mise en place de normes pour son fonctionnement ; de fichiers élèves et enseignants ; la définition et la mise en place de mécanismes d’encadrement et de contrôle appropriés ainsi que de mécanismes d’incitation pour l’enseignement privé et la recherche de financement pour leur mise en place.
Selon Madame la Ministre, les DRENS et les Inspection Départementales de l’Education Nationale (IDEN) seront formés sur l’élaboration et le suivi de la mise en Å“uvre des plans d’actions régionaux : Cette formation sera organisée avant la rentrée 2007-2008. Les acteurs régionaux de l’Education (DREN, IDEN, …) seront donc dotés des techniques nécessaires pour piloter le système au niveau local, conformément aux objectifs nationaux.
Enfin, le Département de l’Education Nationale organisera au cours de l’année scolaire 2007-2008 des Etats Généraux de l’Education (EGE) qui permettront une perception commune des problèmes du Secteur, une détermination des solutions appropriées à ses problèmes et l’élaboration d’une stratégie cohérente et opérationnelle en vue de la rénovation et du développement du secteur éducatif à moyen et long terme.

 

Sans langue de bois, la Ministre répond aux questions (EXTRAITS)

 

L’amélioration des conditions de l’enseignement et de l’enseignant

«L’indemnité de craie est passée de 3000UM

 Ã  15000UM et l’indemnité de bilinguisme en vue d’encourager lesenseignants Ã  maîtriser une 

seconde langue va passer de 1520UM Ã  10.000UM 

et bien sûr cela va s’accompagner de l’étude de la révision des modalités d’attribution de toutes les indemnités pour que celle allouée Ã  l’enseignant qui enseigne effectivement dans les classes soit la plus attractive au niveau du MEN ce qui n’était pas le cas jusqu’à une date récente .
Des mesures sont envisagées aussi pour encourager les élèves et les mettre dans les conditions optimales de travail. C’est pourquoi, il est prévu de mener une opération de grande envergure pour équiper les écoles en table bancs, fournir les manuels scolaires entre les mains des enfants. Il faudrait que les parents d’élèves et toute la société civile aident le Ministère de l’Education Nationale (MEN) dans cette opération en s’assurant que les moyens mis à la disposition d’un établissement y sont maintenus.
L’autre aspect concerne l’organisation des Etats Généraux de l’Education. Nous envisageons de démarrer cet exercice avec la rentrée scolaire et universitaire. C’est un exercice qui devrait permettre à tous les mauritaniens de pouvoir se prononcer sur le diagnostic qu’ils feront de leur système éducatif, mais aussi, sur l’avenir de ce secteur, de ce qu’ils attendent de l’éducation. Donc c’est tout un processus qui va mobiliser beaucoup de moyens et de ressources humaines et qui au finish devrait permettre au MEN de disposer d’une stratégie et de plan d’action approuvé par la communauté, dans toutes ses composantes et qui sera la base de travail du MEN dans le futur.
L’objectif global du MEN est de s’insérer dans les orientations qui sont de nature à améliorer la qualité des apprentissages. C’est pourquoi cette année, nous ne prévoyons pas d’ouverture nouvelle d’établissements scolaires, ceci pour permettre au ministère d’axer son action sur ce qui existe déjà.»

 

A propos de Tintane
«Nous avons six écoles sous l’eau à Tintane. Le MEN avec en concertation ave les autorités, tente de trouver des sites provisoires à ces écoles qui seront établies sous des tentes. Bien évidemment il y aura des tables et les tentes seront de dimensions égales à une salle de classe . Nous essayerons de clôturer chaque site et en même temps, nous allons commencer la construction des nouvelles écoles sur le nouveau site qui sera choisi pour reconstruire la ville. C’est-à-dire qu’une fois le plan d’aménagement achevé et que seront définis les lieux où doivent se situer ces écoles, le MEN sera à pied d’œuvre pour leur construction. Il est évident que nous ne pouvons achever leur construction avant l’ouverture des classes et nous tenons à ce que l’année scolaire démarre normalement. Donc, il y a deux solutions ; d’un côté une réponse à l’urgence de la situation qui fait que nous travaillons sur solution temporaire qui permettra aux élèves de commencer l’année scolaire à l’instar des autres. Et en même temps, les travaux de construction de nouvelles écoles vont démarrer et qui vont remplacer les anciennes écoles dont l’emplacement était mal choisi.
Ceci, je ne considère pas comme la construction des nouvelles écoles mais c’est des écoles qui existaient et qui ne sont plus praticables et que nous allons remplacer par d’autres.»

 

Les enfants des réfugiés et les enseignants déportés
En ce qui concerne les enfants des réfugiés qui seront de retour au pays, ils seront dans des villages ou des villes où il y a des écoles. A l’heure actuelle, à notre connaissance, il n’y a pas une localité qui n’est pas dotée d’une école. Mais dans le cas où la situation requiert l’ouverture d’une nouvelle école dans une localité bien donnée, ce sera un cas exceptionnel et il sera traité en tant que tel. L’essentiel est que toutes les mesures seront prises pour la scolarisation de ces enfants qui reviendront au pays.
Pour les enseignants qui étaient déportés, ils sont en deux catégories : il y a ceux qui étaient revenus les années passées et ont déposé des demandes de réinsertion au Ministère et ces demandes sont présentement en étude au MEN en collaboration avec le Ministère de la fonction publique. L’autre catégorie, ceux qui sont à l’extérieur et qui veulent revenir au pays, quand ils reviendront, ils seront rétablis dans leurs droits.»

 

Cantines scolaires
« S’agissant des cantines scolaires, seront-elles, telles qu’elles sont où y aura-t-il des changements surtout à l’intérieur ? Pour vous, les cantines à l’intérieur du pays ne le sont que de noms. Il est prévu cette année une étude pour voir la possibilité d’ouvrir des internats. L’objectif est de limiter le nombre des petits collèges et limiter les pratiques actuelles qui sont à l’origine de beaucoup de dégâts au niveau de l’éducation et qui ont des effets collatéraux, notamment, sur l’unité nationale. Mais ce que nous ferons durant l’année scolaire, ce seront des études de faisabilité qui nous permettront de voir la voie à prendre ou pour apporter des améliorations.»

 

Sur les enfants empêchés de scolarisation
A une question sur les enfants qui travaillent sans aller à l’école et comment le ministère va s’y prendre pour les obliger à aller à l’école, Madame la ministre a déclaré :«Il n’y a pas que le MEN qui est concerné ; plusieurs facteurs et acteurs sont aussi concernés. Ce qui concerne le MEN c’est l’horaire des écoles lequel selon les endroits peut ne pas parfois être approprié. Nous avons les enfants dans les zones agricoles qui, à l’ouverture des classes ont des parents en pleine campagne agricole. Nous avons aussi des zones pastorales où les parents d’élèves ne peuvent souvent attendre la fin de l’année scolaire, transhumance oblige. Ceci dit, nous n’avons pas encore fait des études approfondies sur le calendrier scolaire pour tenir compte de la spécificité de chaque zone et lui dresser un calendrier qui sied à ses activités comme ça se fait dans certains pays où dans telle ou telle zone, les écoles ouvrent leurs portes à telle date et ferment à telle autre date etc»
Et en attendant que nous soyons en mesure de le faire ajoute Madame la ministre, ce que nous pouvons faire «c’est de donner des instructions à l’enseignant et à l’inspection de la moughataa pour tenir compte de la situation dans laquelle se trouve la zone. Si par exemple les parents occupent les enfants aux champs beaucoup plus le matin que le soir, il faudra augmenter les horaires de l’après-midi ainsi au lieu de la semaine de 5 jours, il y aura une semaine de 6 jours. Tout et ceci, pour permettre aux enfants de bénéficier du volume horaire prévu.
Comment obliger les familles à envoyer leurs enfants Ã  l’école ? A cete question Madame la ministre répond : «il y a déjà une loi qui statue sur ce cas , mais il est bon de sensibiliser les gens sur l’importance de l’instruction. L’enseignant est la personne la plus indiquée dans ce cas, car de par sa profession, il bénéficie d’un large Ã©ventail de contacts Ã  travers les parents d’élèves. Et la meilleure sensibilisation est de donner une image positive de l’école, car si l’enseignant s’acquitte convenablement de son travail cela est suffisant pour que les parents laissent leurs enfants Ã  l’école et que les réticents finissent par envoyer les leurs, aussi, Ã  l’école . Mais dans le cas où l’école est un foyer de laisser aller et que l’enseignant est absent ceci démotivera les parents qui garderont leurs enfants quitte Ã  les envoyer faire paître le troupeau ou toute autre activité, plus rentable Ã  leurs yeux Â».

 

L’assiduité des enseignants
«Les mécanismes pour garantir l’assiduité des enseignants mis Ã  notre disposition sont l’émulation pour les inciter à rester dans les classes et le cas échéant, les sanctions administratives prévues Ã  cet effet, et dans ce cas il n’y aura pas de complaisance»

 

La nouvelle classe 4 eme du Collège
«En ce qui concerne l’introduction de la nouvelle classe de 4e au collège, le redoublement n’est pas autorisé dans cette classe. Les élèves y subiront un examen Ã  l’issu duquel , leur sera délivré un diplôme sanctionnant le cursus du premier cycle secondaire, en même temps , sera organisé un concours d’entrée au lycée et ce pour limiter le nombre d’élèves au lycée. Donc au terme de ce concours, les Ã©lèves qui ont réussi auront leur diplômes et seront orientés vers des Ã©tablissements d’enseignement secondaires publics ou privés, les autres seront envoyés vers des Ã©tablissements d’enseignement technique et professionnel. Enfin une dernière catégorie suivra une formation professionnelle qui lui permettra d’être outillée en fin de cursus. Ce sont là les objectifs visés à travers ce concours qui n’est pas une mesure exceptionnelle du Ministère. Ce n’est qu’une étape dans un système qu’on ne peut le juger qu’a travers ses resultats via les Etats Généraux de l’Education.»

 

La déperdition scolaire
«Nous remarquons depuis plusieurs années que les enfants ne restent pas longtemps dans les écoles. Les études internationales et nationales ont montré qu’un enfant qui ne reste pas au moins six ans dans le système scolaire est un analphabète potentiel. Sur deux enfants qui accèdent à l’école primaire, l’un abandonne avant d’arriver en sixième année : c’est quelqu’un qui a toutes les chances de finir dans la catégorie des 20% des mauritaniens, les plus pauvres. Parmi les causes de cette déperdition, on peut en citer l’existence d’une multitude d’écoles incomplètes. Un enfant scolarisé dans une école incomplète a beaucoup plus de chances d’abandonner l’école qu’un enfant scolarisé dans une école complète : à titre d’exemple, nous avons 315 écoles à classe unique à un niveau, dont 215 sont distantes de moins d’un kilomètre. Elles sont petites parce que situées dans des endroits sous peuplés et la plupart du temps dans des communautés qui n’acceptent pas de se regrouper.
Il faudrait que ces communautés comprennent qu’il est de leur intérêt de regrouper ces établissements. Ainsi, le Ministère sera dans la possibilité de pouvoir compléter ces écoles et de mettre en place des mesures pour encourager les regroupements en ouvrant des campings scolaires, en construisant des salles de classe et en distribuant des fournitures dans ces écoles. Je pense que le rôle de la presse et de la société civile est extrêmement important dans ce domaine car la demande de regroupement doit émaner des communautés mais ne peut pas être imposée par le MEN.
Actuellement moins de 50% des enfants qui font l’école primaire arrivent en 6e année du primaire et sur ce nombre, moins de la moitié n’ atteint le collège et seulement 62% de ces derniers vont jusqu’en Terminale. Si vous prenez 100 Ã©lèves de ce groupe 98% parviennent jusqu’en terminale pour échouer au Bac . Certains pensent que l’examen du baccalauréat est fait pour limiter le nombre d’étudiants à l’Université tel n’est pas l’objectif du bac.

Il est vrai que l’enseignement supérieur fait face Ã  plusieurs problèmes , entre autres l’Université de Nouakchott, qui au départ, Ã©tait prévue pour recevoir 5000 étudiants en compte aujourd’hui 11000. La nouvelle Université n’est pas encore opérationnelle, il faut attendre encore 2 Ã  3 ans. Donc, il faut limiter le nombre d’étudiants mais cette disposition doit Ãªtre prise avant la Terminale de sorte que nous puissions garantir que les Ã©lèves qui arrivent en Terminale soient bien préparés et soit Ã  même de réussir l’examen du Baccalauréat. C’est en quelque sorte, des mécanismes pour garantir un enseignement de qualité.»

 

Le test d’évaluation et de recensement des enseignants
«Cette opération avait deux objectifs principaux , d’abord recenser le personnel actif car nous avons beaucoup de personnes dont nous ne savons ni où ils sont, ni leurs situations administratives . Grâce Ã  ce recensement nous pourrons faire une utilisation plus judicieuse de nos ressources humaines. Certains enseignants qui n’étaient venus que pour le test et sont repartis, ceux-ci le moment venu , s’ils ne rejoignent pas leurs postes, seront convoqués par communiqué et nous prendrons les mesures qui s’imposent. Le second objectif Ã©tait essentiellement centré sur le fondamental ; c’était pour avoir une première vue sur les différents niveaux . Malheureusement, il y’ a eu des lacunes au niveau de la préparation matérielle d’un coté , et de l’autre, des manquements graves , je ne dirai pas des manquements, car c’est moi qui ai donné instruction de ne pas renvoyer un enseignant quelque soit le motif, car un enseignant renvoyé d’une salle n’a plus de crédibilité, pour enseigner. Neanmoins , nous avons en notre possession toutes les informations sur le deroulement et l’attitude des enseignants concernés. il est vrai que le résultat de ces enseignants, est loin de refléter leur véritable niveau . Pendant l’année scolaire, nous prendrons des mesures qui nous permettront de mieux cerner les niveaux des enseignants d’une façon plus objective. Donc, c’est par le biais de l’évaluation classique que nous comptons pallier Ã  cette faiblesse. Et pour ce faire, nous aurons des inspecteurs formés à cet effet, que nous tacherons de mettre dans des conditions différentes de celles qu’ils ont connues jusque-là. Ainsi l’enseignant n’aura que la note qu’il mérite, abstraction faite de sa parenté ou de sa relation avec l’inspecteur.
Nous avons fini l’exploitation de ces données et les avons archivés , il reste un travail de vérification et d’identification ainsi que la comparaison au fichier , et les enseignants dont les fiches de renseignement sont manquantes seront convoqués pour complément d’informations.. L’objectif est d’avoir une banque de données fiable, où sont répertoriés tous les enseignants».


A propos de la marginalisation de l’arabe 
«L’arabe ne peut en aucun cas Ãªtre marginalisé car c’est la langue officielle du pays ; mais dans le cadre de l’enseignement, nous avons une reforme du système Ã©ducatif qui a introduit une seconde langue , et cette seconde langue ne peut nullement se substituer à l’arabe. Parmi les griefs que vous avez avancé, il y a le fait que les résultats du Baccalauréat ont été proclamés en français. Mais Ã  ce que je sache, il en est ainsi depuis 5 ans ! Et la cause en est que tout le système de gestion des examens est en français ; ce n’est pas une volonté délibérée du Ministère mais c’est dû à un retard dans l’installation du complément du système qui aurait permis de traiter dans les deux langues . L’autre grief avancé est le critère de bilinguisme pour les postes des DREN . A mon avis cela relève plutôt du pratique. Les DREN ne sont qu’au nombre de 14, et c’est sur eux que reposent le système Ã©ducatif. Ils sont appelés Ã  gerer un personnel aussi bien arabophone que francophone et sont amenés Ã  traiter avec des partenaires Ã©trangers, donc, la maîtrise d’une seconde langue est necessaire pour pouvoir mener Ã  bien leurs tâches. Il est vrai qu’il y a belle lurette que notre système Ã©ducatif a relegué le bilinguisme et que la majorité de nos cadres compétents sont unilingues. Mais nous voulons des cadres capables de travailler et de communiquer dans une seconde langue. Loin de nous l’intention de marginaliser la langue arabe mais comme je l’ai dit tantôt, c’est dans un souci pratique que nous avons défini ces critères. Le Ministère dispose d’autres postes, pour lesquels, la langue n’entre pas dans les critères de sélection.» .

 

L’enseignement supérieur
A la question : les textes ne sont pas mis en application, qu’attend-on ? La Ministre a répondu : Â« Le MEN est décidé Ã  mettre en Å“uvre tous les textes relatifs Ã  l’enseignement supérieur . Certains d’entre eux verront leur application avant le démarrage de l’année universitaire notamment en qui concerne le choix du recteur de l’Université. Déjà une commission est Ã  pied d’œuvre pour définir les critères et dès qu’ils auront fini nous diffuserons le communiqué et nous commencerons Ã  recevoir les dossiers de candidature. En ce qui concerne les textes qui régissent la gestion de l’Université et ceux relatifs Ã  la fonction publique des commissions planchent dessus depuis quelques temps . C’est pour vous dire que nous ne négligeons rien mais comme toute nouvelle loi ou reforme , il faut donner du temps entre la conception et la mise en Å“uvre»..

Faire du neuf avec de l’ancien ? 
« Il y a deux attitudes Ã  adopter : ou l’on choisit ses hommes qu’ils soit moins bons que leurs prédécesseurs, ou l’on garde tout le monde pour laisser chacun dévoiler ses compétences. Moi, j ai choisi la seconde pour me faire une idée moi-même de la compétence de chacun. Je ne peux concevoir qu’un fonctionnaire soit à priori mauvais. C’est plutôt l’environnement et l’ambiance du travail qui peuvent l’être. L’essentiel est de garder ses valeurs. Lorsque nous sommes arrivés au Ministère l’année scolaire Ã©tait largement entamée et il n’était pas indiqué de perturber le cours de l’année. Avec la fin des cours et notre priorité a été les DREN.»

 

La carte scolaire 
«Vous savez tous, que les affectations ainsi que les constructions des salles des classes n’ont jamais obéi jusqu’ici aux critères de la carte scolaire . Nous voulons que les critères visent la qualité de l’enseignement . Actuellement, les besoins des Ã©coles sont Ã©valués Ã  11 240 enseignants. Avec le recensement, nous avons déjà 14000 enseignants. Le problème qui se pose c’est plutôt en termes du nombre d’arabophones, de francophones et de bilingues.»

Compte rendu : IOMS et  NAA


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