Mali: Vers la levée par Bamako de mandats d'arrêt contre des chefs de groupes armés   
13/10/2013

Les autorités maliennes préparent la levée de mandats d’arrêt lancés en février contre certains chefs de groupes armés ayant leurs bases dans le nord du Mali et aujourd’hui engagés dans des discussions de paix avec le gouvernement, a annoncé le ministre malien de la Justice samedi.



Le ministre Mohamed Ali Bathily, qui s’exprimait à l’antenne de la télévision publique malienne ORTM captée à Dakar, n’a cependant pas fourni de calendrier.

Il n’a pas non plus clairement indiqué combien de personnes pourraient être concernées par la levée des mandats d’arrêt qui, a-t-il précisé, vise à redonner leur "liberté de mouvement" à des responsables de certains groupes armés pour leur permettre de négocier avec Bamako en vertu d’un accord de paix signé en juin à Ouagadougou entre leurs entités et les autorités maliennes.

"Lever le mandat, c’est restituer la liberté de mouvement, mais ce n’est pas exonérer ou dédouaner la personne des charges qui peuvent peser sur elle. Donc, l’instruction continue, les enquêtes continuent", a précisé M. Bathily, un avocat.

L’accord de Ouagadougou a été signé le 18 juin par le gouvernement malien de transition, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, touareg), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, touareg) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, arabe).

Un peu plus de quatre mois plus tôt, le 8 février 2013, le parquet de Bamako avait rendu publics une trentaine de mandats d’arrêts notamment pour "sédition" et "terrorisme" contre des chefs du MNLA et d’autres groupes armés dont des jihadistes d’Ansar Dine et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Tous ces groupes s’étaient emparés des grandes villes du Nord malien, qu’ils ont occupées, après une offensive contre l’armée malienne déclenchée en janvier 2012 par le MNLA.

Les jihadistes, qui s’étaient rendus maîtres du terrain en évinçant leurs ex-alliés rebelles touareg, avaient été chassés à partir de janvier 2013 par une intervention militaire franco-africaine, toujours en cours.

"Au début des événements du Nord" en janvier 2012, "certaines personnes ont été identifiées comme étant les chefs politiques, les responsables politiques de ces mouvements, parmi lesquelles six députés, qui ont donc déserté l’Assemblée nationale pour aller se retrouver du côté des mouvements", a déclaré le ministre Bathily, sans citer de noms.

Les mandats d’arrêt ont été lancés contre eux "à bon droit" par les autorités de transition maliennes - remplacées en septembre par un pouvoir élu - mais, "depuis, les choses ont évolué à la fois sur le terrain et politiquement. On est entré dans un cycle de négociations sous l’égide de la communauté internationale", a-t-il expliqué.

"S’il faut négocier avec" certains responsables de groupes armés visés par les mandats d’arrêt, "si ce sont eux qui représentent les éléments politiques susceptibles de faire les démarches pour construire le retour à la paix, il faudrait créer les conditions dans lesquelles ils peuvent assumer ce rôle de négociateurs et ça, ça permet à la communauté internationale de veiller à ce que les négociations soient conduites dans les conditions qu’il faut", a-t-il poursuivi.

Pour autant, "tout est négociable, sauf l’intégrité territoriale" du Mali, a-t-il précisé, rappelant que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, élu en août et investi en septembre, a exclu toute séparation ou toute autonomie du nord du pays.
(AFP)
AFRIQUINFOS


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