Les forces spéciales américaines mènent deux raids en Somalie et en Libye   
06/10/2013

Les forces spéciales américaines ont mené deux raids audacieux, l’un en Somalie et l’autre en Libye, visant deux chefs islamistes soupçonnés d’actes terroristes, dont l’un au moins a été capturé, selon des responsables à Washington. "Je peux confirmer qu’hier...



...le 4 octobre, des militaires américains ont été engagés dans une opération de contre-terrorisme à l’encontre d’un terroriste shebab connu", a indiqué samedi soir à l’AFP le porte-parole du Pentagone, George Little, à propos de l’attaque lancée en Somalie.
   Presque au même moment, la chaîne CNN, citant un responsable américain anonyme, indiquait de son côté que des forces spéciales américaines avaient également lancé une opération en Libye pour capturer Abou Anas al-Libi, un des leaders présumés d’Al-Qaïda, recherché par les ?tats-Unis pour son rôle dans les attentats de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya. Ce dernier a bien été capturé, selon les médias américains, qui ne donnent toutefois pas davantage de détails.
   "Il a été enlevé près de chez lui après la prière de l’aube par un groupe d’hommes armés", a toutefois assuré à l’AFP un de ses proches, sous couvert de l’anonymat.
   Abou Anas al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, 49 ans, était membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rallier le réseau d’Al-Qaïda.
   Il figure parmi les personnalités les plus recherchées par le FBI. Sa tête a été mise à prix pour cinq millions de dollars.
   En Somalie, l’opération a été lancée pour capturer un leader shebab "très recherché", a expliqué un responsable à Washington, précisant qu’aucun militaire américain n’avait été blessé au cours de l’attaque.
   Il s’agit de la plus importante opération américaine menée sur le sol somalien depuis que des forces spéciales ont tué il y a quatre ans un chef des islamistes shebab, Saleh Ali Saleh Nabhan. Elle survient deux semaines après l’attaque, revendiquée par les shebab, du centre commercial Westgate à Nairobi, et qui a fait au moins 67 morts.
   "Les militaires américains ont pris toutes les précautions nécessaires pour évier des pertes civiles dans cette opération et se sont retirés après avoir infligé quelques pertes aux shebab", a précisé ce responsable.
   Commandants shebab visés
  
    Les shebab ont de leur côté affirmé avoir été attaqués dans la nuit de vendredi à samedi par des forces spéciales britanniques et turques qui visaient une de leurs bases importantes dans le port somalien de Barawe (sud), qu’ils contrôlent toujours. Londres a cependant démenti samedi soir tout rôle dans cette opération.
   Un responsable local, Mohamed Abu Suleiman, a dit à l’AFP que "les ennemis d’Allah ont encore essayé de prendre par surprise les commandants moujahidines dans une attaque tard dans la nuit, en utilisant un hélicoptère militaire, mais on leur a infligé une leçon et ils ont échoué".
    "Il y a eu un échange de coups de feu (...) Les assaillants étaient occidentaux et nous révèlerons plus tard de quelle nationalité ils étaient", a poursuivi le responsable, refusant de préciser qui était précisément ciblé dans l’attaque.
    Egalement interrogé par l’AFP, le porte-parole shebab Abdulaziz Abu Musab a assuré, sans en apporter la preuve, que l’opération avait été conjointement menée par des "Britanniques et des Turcs", qui ont débarqué selon lui par bateau sur la plage. Le porte-parole a fait d’état d’un mort dans les rangs shebab et de "nombreuses victimes" parmi les forces étrangères.
   "L’opération ratée a été menée par des Blancs", qui ont accosté à bord de "deux petits bateaux partis d’une plus grande embarcation en mer (...) Un garde shebab a été tué, mais les renforts sont arrivés rapidement et les étrangers ont fui", a-t-il raconté.
   Des témoins ont de leur côté fait état d’intenses échanges de tirs dans la nuit.
   "J’ai été réveillé par le bruit d’un hélicoptère tournant autour du quartier et quelques minutes plus tard, des coups de feu ont éclaté et duré près de 10 minutes", a raconté un témoin sous couvert d’anonymat.
   "Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais c’était une attaque organisée visant une maison où se trouvaient des commandants shebab", a-t-il poursuivi.
   "Ce matin, on ne peut pas s’approcher du lieu de l’attaque, des shebab lourdement armés ont bouclé la zone", a indiqué un autre habitant, Mohamed Nune.
   Les shebab ont subi d’importants revers militaires dans le centre et le sud somaliens ces deux dernières années, infligés par l’armée éthiopienne et une force de l’Union africaine (Amisom) à laquelle participe le Kenya voisin. L’armée éthiopienne et l’Amisom interviennent pour soutenir les fragiles autorités de Mogadiscio.
    Mais les islamistes affiliés à Al-Qaïda contrôlent encore de vastes parties des zones rurales. Barawe est situé à quelque 180 km au sud de la capitale somalienne Mogadiscio. C’est un des rares ports encore contrôlés par les islamistes.
   Plusieurs opérations de forces spéciales occidentales ont été menées en Somalie dans le passé, notamment pour tenter de libérer des otages aux mains des islamistes ou de groupes de pirates.
   En janvier 2013, une opération commando française avait échoué à libérer l’otage Denis Allex, un agent des services français de renseignement. Denis Allex, probablement un pseudonyme, avait a priori été tué par ses ravisseurs. Un membre du commando avait également péri dans l’opération.
   En janvier 2012, les Navy Seals, soldats d’élite de la marine américaine, avaient libéré deux travailleurs humanitaires, une Américaine et un Danois, au cours d’une opération commando menée avant l’aube dans la région de Hobyo (centre) servant de repaire aux pirates somaliens.
   La Somalie est en état de guerre civile, livrée au chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991. (Afp)


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