L’algérien Said dit «Abou Moughatil» et le mauritano-libyen Aberrahmane dit «Talha» auraient été nommés respectivement émirs de Katibate Taregh Ibn Ziyad et de Seriyatt Al Fourghane, des groupes d’AlQaida au Maghreb islamique (Aqmi) a indiqué le 23 septembre, l’Agence Nouakchott d’information(ANI) qui cite...
...des «sources bien informées» et publie deux photos dont l’une revient en fait, au célèbre «Abou Khouzeim».
Les nouveaux émirs remplaceraient deux anciens chefs (l’intraitable Abou Zeid et le doctrinaire-combattant Mohamed Lemine Ould Hacen dit Abdellah Echinguitty) tués par l’aviation militaire française lors de l’opération «Serval» lancée en janvier 2013 pour freiner la progression des colonnes jihadistes sur le sud du Mali et détruire leurs potentiels. Said et Abderrahmane ont été membres de Taregh pour le premier, et d’Al Fourghane pour le second. Assez ordinaires, ils ont participé à toutes les opérations menées par les dits groupes armés ces cinq dernières années. Des groupes complètement affaiblis aujourd’hui, après avoir été écrasés et repoussés hors du Mali. Qui sont-ils? Il faut souligner qu’il y a à la fois une controverse autour de Said, car il en a plusieurs, ainsi que sur Abderrahmane le libyen , en fait un mauritanien, supposé être le libyen Talha Abou Ali. Des sources sécuritaires estiment qu’il s’agit deux personnes distinctes : Abderrahmane étant une, et Talha, une toute autre. Mais des milieux proches des "barbus" disent qu’il s’agirait en fait de la même personne. Toujours est-il que Abderrahmane le libyen que l’on connait en Mauritanie est natif des années 80 en Libye. Il s’est illustré dans la «Police Islamique» de Tombouctou lors de son occupation en 2012 par le duo Aqmi-Ansardine. Il est identifiable sur plusieurs films. Relativement ancien dans la mouvance, il fut membre de la cellule terroriste qui a assassiné les touristes français en décembre 2007 à Aleg. Il n’avait pas été associé au massacre parce qu’il convoyait au Mali des fonds générés par la vente des voitures volées à Nouakchott auquel il participait activement. Les fonds étaient acheminés au groupe de Belmokhtar dont il était membre avant d’appartenir plus tard à Al Fourghane au sein duquel il a participé à l’attaque de Tourine qui a couté la vie à 12 Mauritaniens en septembre 2008. En le responsabilisant à un tel échelon, lui, l’ex-voleur de voitures à la place du défunt Echinguitty (titulaire d’une maitrise de l’ISERI) Aqmi démontre qu’elle a un sérieux problème de ressources humaines, tout en restant dans sa logique d’implication des Mauritaniens et de ciblage de leur pays. Mais elle veut surtout le retentir, afin qu’il ne rejoigne pas ses anciens amis d’Almoulatahamoune devenus dissidents d’Aqmi et regroupés avec des éléments du Mujao (version Ahmed Ould Amer) dans une toute nouvelle organisation dénommée : Al Mourabitoune dont l’identité du chef reste tout un mystère. Said, lui, est algérien. Affabulé du pseudo Abou Moughatil , on ne sait rien d’extraordinaire le concernant, sauf qu’il fut un combattant sans faits d’armes particuliers à Taregh . Il est en tout cas beaucoup moins connu que les autres Said. Notamment Amy Said mort de soif en 2009 puis Said dit Abou Sariya tué par des militaires nigériens en 2010 et même le Saad, vétéran de Lemgheity et de Tourine, mort dans un attentat à la voiture piégée déjoué en février 2011 à Nouakchott. Avec l’annonce de ces nominations non confirmées par un communiqué de l’organisation, celle-ci tenterait de reconstruire un potentiel, on ne sait exactement où , probablement, dans les monts Chaambi en Tunisie, ou dans l’Erg Oubari en Libye. Traqués par des drones occidentaux, errant en permanence dans un très grand désert, les survivants des groupes d’Aqmi n’ont mené aucune action au Sahel depuis leur débâcle au Mali, début 2013.
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