Mali: le nouveau gouvernement ne fait pas l'unanimité   
09/09/2013

Les avis étaient partagés lundi à Bamako sur le premier gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta, une équipe de 34 membres jugée pléthorique notamment par Soumaïla Cissé, son principal rival à la présidentielle et désormais opposant.



Les avis étaient partagés lundi à Bamako sur le premier gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta, une équipe de 34 membres qui a été présentée à la presse au siège de la présidence, près de Bamako, selon des journalistes de l’AFP.

M. Keïta, élu le 11 août et qui a prêté serment le 4 septembre, a rencontré son Premier ministre, Oumar Tatam Ly, et les ministres lors "d’une réunion de prise de contact" à Koulouba, a indiqué à l’AFP un responsable de la présidence.

Il a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un conseil des ministres qui, au Mali, se tient habituellement le mercredi.

Pour Soumaïla Cissé, chef de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et qui fut l’adversaire de M. Keïta au second tour de la présidentielle, le nouveau gouvernement "est pléthorique".

"Je constate également que les femmes (y) sont sous-représentées", étant au nombre de quatre sur 34, a affirmé à l’AFP M. Cissé, qui avait obtenu 22,38% des voix contre M. Keïta (77,62%) au second tour.

Il a rappelé que "plusieurs ministres étaient déjà aux affaires sous les présidents Alpha Oumar Konaré (qui a dirigé le Mali de 1992 à 2002) et Amadou Toumani Touré", qui a succédé à M. Konaré et a été renversé en mars 2012 par un coup d’Etat militaire.

L’équipe formée par le Premier ministre Oumar Tatam Ly comprend des ministres qui furent membres du précédent gouvernement, durant la transition, comme le général Moussa Sinko Coulibaly, reconduit à l’Administration territoriale (Intérieur) et Tièman Hubert Coulibaly, ex-chef de la diplomatie désormais en charge des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières.

D’autres furent ministres sous les régimes des présidents Konaré et/ou Touré, comme Soumeylou Boubèye Maïga (Défense), Mme Bouaré Fily Sissoko (Economie et Finances), Moustapha Dicko (Enseignement supérieur).

De nouvelles personnalités font leur entrée au gouvernement, dont l’avocat Mohamed Ali Bathily (Justice), ainsi que l’ex-chef rebelle des années 1990 devenu fonctionnaire international Zahabi Ould Sidi Mohamed, nommé ministre des Affaires étrangères. Il a par ailleurs été créé un ministère de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, confié à un diplomate, Cheick Oumar Diarrah.

Pour Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise Sangaré, candidat battu au premier tour de la présidentielle et qui avait appelé à voter Keïta au second tour, "l’équipe est bonne. Le président Keïta a mis sur pied une équipe selon son inspiration pour stabiliser le pays et préparer les législatives", prévues à une date non encore déterminée, a-t-il déclaré à l’AFP.

Il a ajouté qu’il continuerait "à soutenir évidemment l’action du président de la République", surnommé IBK.

Dans leurs éditions de lundi, plusieurs journaux maliens mettaient l’accent sur le retour des anciens ministres.

"La nouvelle équipe gouvernementale est composée de 34 membres dont 15 anciens ministres et de nouvelles figures connues à des degrés divers du grand public", détaille le quotidien pro-gouvernemental L’Essor.

"Nouveau gouvernement d’Oumar Tatam Ly: IBK fait du neuf avec du vieux", estime L’Indicateur du renouveau (privé), tandis que Nouvel Horizon (privé) parle de "déjà-vu, avec quelques gros calibres".

Les critiques étaient plus virulentes sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter où @Alkeydi ironise: "Le gouvernement Ly I est la rupture de la continuité dans la continuité de la rupture qui n’a pas rompu la continuité" tandis que @NenesatSY regrette la présence d’"anciens ministres en pagaille" et déclare: "Sentiment général sur la liste: pour la rupture vous pouvez repasser!".
AFP
Tv5


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