Il doit y avoir une fin à tout. On ne peut continuellement à tribaliser et éthniser nos éternuements. C’est le fruit très amer de la médiocrité et de l’ignorance. Allah a voulu que nous ayons avec les années 80 des élites autoproclamées...
...qui ne produisent que des discours au rabais et des formulettes à 5 fcfa. Elles nous ont longtemps fixé sur les problèmes de l’identité, des langues, et de la peur de l’autre. Nous avons été conditionnés et empaquetés dans des emballages du communautarisme et du superficialisme. Ceux parmi nous qui ont refusé de jouer aux perroquets, sont sortis de ces sentiers battus : ils se considèrent citoyens quel que soit l’ordre républicain du moment, injuste ou juste. D’autres, restent figés et labellisés dans des perceptions dépassées refusant de se prendre en charge, s’ils n’ont peut être pas, choisi de mourir idiots. Qui n’a pas un moment ou un autre été victime d’arbitraire, d’injustice avec leur lot de rackets, de pillages, de viols et de meurtres, de la Seyba* à l’Etat nation, né avec l’assistance de la France? Un Etat qui du reste n’a jamais été le seul pourvoyeur de richesses et d’emplois. Tout comme la tribu et la famille, lesquelles, n’offrent plus avec la montée de l’individualisme que de maigres consolations. Et l’ethnie que l’on veut faire revivre? Elle est devenue assez vague avec les métissages, les calculs personnels et la révolution numérique. Inutile de continuer à jaser sur des clivages jaune et orange, chocolat ou fromage. Et d’y embarquer les incrédules. Une dispute entre deux citoyens à Kaédi début juillet a été vite habillée en problème intercommunautaire et des citoyens qui n’étaient pas partie prenante à cette dispute en ont souffert dans leurs biens et dans leur chair. Tout cela à cause du conditionnement et des emballages qui n’ont pas encore fait l’objet d’une campagne anti-Zazou. La victoire historique des Mourabitounes face aux Lions de la Teranga qui fut pourtant un moment de communion de la Nation, n’a pas empêché que soit posée la question de l’ethnicité. « Pourquoi l’équipe nationale s’appelle-t-elle Mourabitounes? Il faut réviser ce nom», ai-je lu sur un forum de grande audience sur lequel je suis intervenu pour rappeler que les Mourabitounes étaient aussi des noirs ! Faut-il rappeler que les "arabo-berbères" d’Aoudagost et des villes médiévales de l’Adrar furent à des moments des sujets du Royaume noir du Ghâna dont les vestiges sont à quelques dizaines de kilomètres de Timbedra. C’est d’ailleurs après sa chute que les autochtones allaient fonder Tichitt, Walata, Ouadane, Chinguitti, où l’on parlait principalement l’Azer (soninké). Les historiens attribuent la chute d’Azougui (à coté d’Atar) vers 1076 à un général Mourabitoune noir: «Wardiadio» ou «Waar Jaabi» pour d’autres . Après la mort de Aboubekr Ibn Amer c’est sont petit fils noir "Ibrahim Attakroury" (du Tekrour) qui prit le commandement dans le Sahara qui correspond à la Mauritanie actuelle. Autre apport indéniable des noirs, la victoire de Youssouf ibn Tachefine à Zallaga (1087) était -disent les chroniqueurs- due à deux facteurs: Les chameaux et les noirs. Les espagnols du roi Alphonse VI avaient eu peur parce que n’ayant jamais vu les deux. Conclusion : Les Mourabitounes sont bien un héritage commun aux Mauritaniens. IOMS * pagaille qui a régné dans les territoires de ce qu’est devenue la Mauritanie entre les années 1100 (décadence des Mourabitounes) et 1900 avec l’avènement de la colonisation française.
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