Ces formulettes Ă  5Fcfa!   
24/07/2013

Il  doit y avoir une fin Ă  tout. On ne peut continuellement Ă   tribaliser et Ă©thniser nos Ă©ternuements. C’est le fruit très  amer de la mĂ©diocritĂ©  et de l’ignorance.  Allah  a voulu que nous ayons avec les annĂ©es 80 des Ă©lites autoproclamĂ©es...



...qui ne produisent que des discours au rabais et des formulettes Ă  5 fcfa.
Elles nous ont  longtemps fixĂ© sur les problèmes de l’identitĂ©, des langues, et de la peur de l’autre.
Nous avons été conditionnés et empaquetés dans des emballages du communautarisme et du superficialisme.
Ceux parmi  nous qui  ont refusĂ©  de jouer aux perroquets, sont sortis de ces sentiers battus :  ils se considèrent citoyens quel que soit l’ordre rĂ©publicain du moment, injuste ou juste.
D’autres, restent figĂ©s et labellisĂ©s  dans des perceptions  dĂ©passĂ©es  refusant de se prendre en charge,  s’ils n’ont  peut ĂŞtre pas, choisi de mourir idiots.
Qui n’a pas un moment ou un autre Ă©tĂ© victime d’arbitraire, d’injustice avec leur lot de rackets, de pillages, de viols et de meurtres, de la Seyba* Ă  l’Etat nation, nĂ© avec  l’assistance de la France?
Un Etat qui du reste n’a jamais Ă©tĂ©   le seul pourvoyeur de richesses et d’emplois. Tout comme la tribu et la famille, lesquelles, n’offrent plus avec la montĂ©e de l’individualisme  que de  maigres consolations. Et l’ethnie que l’on veut faire revivre?  Elle est devenue assez vague avec les mĂ©tissages, les calculs personnels et la rĂ©volution numĂ©rique.
Inutile de continuer à jaser sur des clivages jaune et orange, chocolat ou fromage. Et d’y embarquer les incrédules.
Une dispute entre deux citoyens Ă  KaĂ©di dĂ©but  juillet a Ă©tĂ© vite  habillĂ©e en problème intercommunautaire et des citoyens qui n’étaient pas partie prenante Ă  cette  dispute  en ont souffert dans leurs biens et dans leur chair. Tout cela Ă  cause du conditionnement et  des emballages qui n’ont pas encore fait l’objet d’une campagne anti-Zazou. La  victoire historique des Mourabitounes face aux Lions de la Teranga qui fut pourtant un moment de communion de la Nation,  n’a pas empĂŞchĂ© que soit posĂ©e la question de l’ethnicitĂ©. « Pourquoi l’équipe nationale s’appelle-t-elle Mourabitounes?  Il faut rĂ©viser ce nom»,  ai-je lu sur un forum de grande audience sur lequel je suis intervenu  pour rappeler  que les Mourabitounes Ă©taient aussi des noirs ! Faut-il rappeler que  les "arabo-berbères" d’Aoudagost et des villes mĂ©diĂ©vales de l’Adrar furent Ă  des moments des sujets du Royaume noir du Ghâna dont les vestiges sont Ă  quelques dizaines de kilomètres de Timbedra. C’est d’ailleurs après sa chute que les autochtones  allaient fonder Tichitt, Walata, Ouadane, Chinguitti,  oĂą l’on parlait principalement l’Azer (soninkĂ©).
Les historiens attribuent la chute d’Azougui (Ă  cotĂ© d’Atar) vers 1076 Ă  un gĂ©nĂ©ral Mourabitoune noir: «Wardiadio» ou  «Waar Jaabi» pour d’autres  .
Après la mort de Aboubekr Ibn Amer c’est sont petit fils noir "Ibrahim Attakroury" (du Tekrour) qui prit le commandement dans le Sahara qui correspond Ă  la Mauritanie actuelle. Autre apport indĂ©niable des noirs,  la victoire de Youssouf ibn Tachefine Ă  Zallaga (1087) Ă©tait -disent les chroniqueurs- due  Ă  deux facteurs: Les chameaux et les noirs. Les espagnols du roi  Alphonse VI avaient eu  peur parce que n’ayant jamais vu les deux.
Conclusion : Les Mourabitounes sont bien un héritage commun aux Mauritaniens.
IOMS 

 * pagaille qui a rĂ©gnĂ© dans les territoires de ce qu’est devenue la Mauritanie entre les annĂ©es 1100 (dĂ©cadence des Mourabitounes)  et 1900 avec l’avènement de la colonisation française.


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