Procès des jihadistes: Des Talibans Mauritaniens ?   
24/06/2007

Le procès de 11 jihadistes mauritaniens s’ouvre le 25 juin devant la cour criminelle de Nouakchott. Deux d’entre eux: «Al Mouthena» et «Souheib» ont reconnu, selon l’enquête, avoir directement participé, en juin 2005, à l’attaque de Lemgheiti. Neuf autres prévenus ont, soit séjourné dans les camps du GSPC (dans le Sahara malien ou algérien), ou ont entretenu des relations avec des membres d’une cellule d’animation jihadiste, qui fournissait à partir de Nouakchott, des cartes d’identité falsifiées aux candidats au jihad.



Arrêtés pour la plupart en juin 2006 neuf détenus comparaissent au titre du dossier RP 751/06 Parmi eux 4 prévenus sont accusés de port d’armes contre la Mauritanie, de participation à un regroupement crée pour mener des opérations terroristes et d’avoir à cet effet suivi des entraînements militaires à l’étranger. Les cinq autres prévenus ont des accusations moins graves, dont la falsification, l’usage du faux ainsi que la fourniture d’expertise, et la protection d’individus recherchés par la police.
Les accusations ainsi retenues sont sanctionnées par les articles 67 du code pénal et les articles 2, 3 , 4 et 6 alinéa 1,2,5 et l’article 8 paragraphe 2 de la Loi 047/2005 du 26 /7/2005 relative à la lutte contre le terrorisme.
Un deuxième groupe de deux prévenus comparait quant à lui, au titre du dossier 1044/06. L’un d’eux (Ould Radhi) qui s’était rebellé contre le GSPC après avoir découvert que ce groupe islamiste traitait avec des trafiquants de drogue a été arrêté à Timbedra (Hodj charghi) en août 2006 avec un compagnon d’aventure (Mohamed Vall), lequel, été relâché dans des circonstances très, très mystérieuses. Il va être présenté avec un autre prévenu (Ould Sidne). Tous les deux sont accusés de participation à un regroupement crée pour mener des opérations terroristes et d’avoir suivi des entraînements militaires à l’étranger.
Le procès des jihadistes constitue un examen terrible pour l’Etat mauritanien. C’est le premier procès de l’islamisme où il y a réellement du concret. Mais c’est surtout le procès de l’aile radicale de l’islamisme, laquelle a partout ailleurs, résisté et survécu à l’option sécuritaire. Le procès intervient dans un contexte politique nouveau. La Mauritanie a en effet changé de président, de politique et de manière de voir les choses. Notre pays est parvenu à éteindre un foyer de tension dévastateur avec l’amnistie de septembre 2005 qui a profité aux cavaliers du changement et aux réformistes centristes et s’est tournée vers l’extinction d’un autre foyer de déstabilisation non moins dangereux avec le retour annoncé de nos compatriotes déportés au Sénégal et au Mali. Le 5 juin 2007 un autre pas important a Ã©té franchi à travers le traitement réservé par la justice au dossier des Salafistes détenus depuis mars 2005. 24 des 25 accusés maintenus en détention durant plus de deux années dont l’une, sous Ould Taya et la seconde sous Ely, ont été acquittés Un verdict qui traduit la latitude laissée aux juges, qui fut évidement, un cinglant désaveu pour les tenants de l’option sécuritaire et contribuera à dessécher l’oued du fondamentalisme jihadiste.
Un oued alimenté depuis mai 2003 par les arrestations arbitraires, la torture et l’alignement sans faille du régime de Ould Taya sur les thèses ultra-«conservatives» de l’administration Bush.
Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Sont-ils réellement des Talibans mauritaniens ? Est-il vrai que le GSPC planifiait de mener au milieu de l’année 2006 une opération spectaculaire à Nouakchott qui allait se traduire par un hold-up sur un fourgon de transport de fonds, la liquidation physique des policiers impliqués dans les tortures infligées à des salafistes lors de leur détention et la prise d’otages originaires des pays scandinaves dont les pays sont plus prompts à accepter de verser des rançons?
Pourquoi les camps du GSPC au nord du Mali et au sud de l’Algérie sont-ils subitement devenus une destination prisée pour une frange de notre jeunesse ? Dans quelles circonstances des mauritaniens ont-ils participé à l’attaque de Lemgheiti en juin 2005 ? Pourquoi El Hadj Ould Abdel Kader (Youssouf l’afgan), El Hasen Ould Khlil (Jouleibib), Sall Ousmane (Hassan), Sidina Ould Khatari (Abou Zeineb) sont-ils depuis quelques années dans les rangs du GSPC? Lisez notre édition qui paraîtra le mardi 26 juin 2007. Nous y publierons des révélations exclusives et inédites!
Isselmou Ould Moustapha

 

Les noms des prévenus jugés le 25 juin 2007:

1-Taher Ould Abdel Jelil: "Al Mouthenna"

2-Mohamed Lemine Ould Jiddou: "Hamam"

3-Tiyeb Ould Saleck: "Souheib"

4-Ely Cheikh Ould Ahmed Vall Ould Khawmany

5-Abdel Weddoud Ould Mohamed Salem Ould Ailal

6-Mohamed Salem Ould Mohamed Lemine: "El Mejlissi"

7-Mohamed El Moustapha Ould Abdel Wahab

8-Mohamed El Moustapha Ould Abdel Kader

9-Sidi Mohamed Ould Mohamed Abderrahmane

10-Ahmed Ould Radhi

11-Sidi Ould Sidné

 


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