La Banque pour le Commerce et l’Industrie (BCI) s’est engagée le 27 juin dans les opérations islamiques avec l’ouverture d’une agence bancaire islamique dans la moughataa d’ El Mina à Nouakchott. L’ouverture d’une deuxième agence islamique est prévue....
...dans les plus brefs délais au Marché de la Capitale avant la généralisation des opérations islamiques à tout le réseau BCI, tant en Mauritanie qu’au niveau des pays de la sous-région. La cérémonie supervisée par M. Isselmou Ould Tajidine Président Directeur Général de la BCI s’est déroulée en présence d’éminentes personnalités religieuses dont M. Ould Mballa président du Haut Conseil des Fatwas, Cheikh Hamden Ould Tah, Cheikh Mohamed El Hacen Ould Dedew, Cheikh Mohamed El Moctar Ould Bah, des représentants du Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) et de nombreux invités et patrons du monde de la finance et des affaires, ainsi que des cadres et agents de la BCI. Cette cérémonie a été marquée par trois allocutions prononcées respectivement par M. Isselmou Ould Tajidine, Cheikh Hamden Ould Tah et Cheikh Mohamed El Hacen Ould Deddew.
«Nous sommes particulièrement honorés par votre présence aujourd’hui pour la cérémonie d’ouverture de notre première agence pour les opérations islamiques qui intervient après une décade et demi de travail au cours de laquelle la BCI a gagné la confiance de ses clients et partenaires, renforcé sa position financière, développé son réseau qui couvre tout le territoire national et étendu ses activités aux pays de la sous-région avec deux banques au Mali et en Guinée», a déclaré le PDG de la BCI devant ses invités.
Il s’agit, a-t-il précisé, d’un choix que nous traduisons dans les faits partant de notre conviction que les opérations islamiques deviennent une nécessité impérieuse. Et de poursuivre : « l’agence pour les opérations islamiques que nous ouvrons à El Mina offrira aux usagers touts les services, transactions et opérations suivant le modèle bancaire islamique. Une deuxième agence islamique sera ouverte dans les plus brefs délais au Marché de la Capitale».
Dans une seconde phase, nous généraliserons les opérations islamiques à toutes nos agences en Mauritanie et au niveau de nos banques dans la sous-région (Mali, Guinée, Sénégal, Cote d’ivoire) et ce, grâce à des expertises nationales dont le mérite revient à nos respectables Oulémas, a-t-il révélé. Je vous remercie pour votre présence et votre participation à cette cérémonie de lancement de l’agence d’El Mina a conclu M. Ould Tajidine, avant d’annoncer : «Je confirme notre engagement et ma volonté personnelle et celle du groupe d’aligner nos transactions sur les opérations islamiques et je souligne que notre banque au Mali qui dispose d’un agrément unifié (pour les pays de la CEDEAO, ndlr) a déjà créé un service des opérations islamiques. Il en sera de même dans les prochains jours pour notre banque en Guinée.» Cette évolution de la BCI vers les opérations islamiques a été saluée par Cheikh Hamden Ould Tah un grand érudit qui allie l’aisance du verbe en arabe et en français , la culture et la connaissance de la religion, à la finesse et au raffinement : «Les banques usurières sont en crise, car ni le client, ni le banquier ne sont convaincus de la justesse de ce qu’elles font» a-t-il dit après avoir annoncé qu’ «une idole de la laïcité dans son aspect usurier est tombée aujourd’hui dans notre pays. Nous félicitons le Président Directeur Général de la BCI pour cette décision courageuse». « A travers la finance, vous suivez la voie de vos ancêtres qui diffusaient l’islam avec le verbe. Vous empruntez aussi la voie de votre aïeul, le prophète Mohamed (PSL) qui avait interdit l’usure après le pèlerinage de l’adieu en commençant par son oncle El-Abbass» a ajouté Cheikh Hamden en soulignant avec son tact qui ne laisse pas indifférent les mérites des opérations bancaires islamiques, notamment la «Mourabaha» et le «Seleme». Dans une seconde allocution prononcée à l’insistance de son «oncle maternel» (allusion à M. Ould Tajidine), Cheikh Mohamed El Hacen Ould Deddew l’un des plus grands érudits du monde musulman en ce XXIe siècle a dit qu’il ne voulait pas s’exprimer, son médecin le lui ayant interdit, suite à l’intervention chirurgicale qu’il vient de subir, et indiqué que l’évolution d’une grande banque comme la BCI vers les opérations islamiques constitue un événement important. «Nous sommes là pour soutenir cette première mesure, le Président Isselmou nous l’avait promis et vous savez qu’il tient ses promesses» a dit Cheikh Deddew. Il y a des garde-fous à respecter par les agences islamiques a-t-il poursuivi : elles doivent être indépendantes. La tutelle doit se limiter à celle du président de la banque dont elles relèvent et il faut qu’il y ait séparation entre les caisses des agences islamiques et celles de la banque mère afin d’éviter le mélange des flux. Cheikh Deddew a donné un aperçu magistral sur les operations islamiques : Mourabaha, Istisna et Seleme ainsi que leurs fondements et conditions suivant le Chafi’isme et certains Malékites comme El Gharavi, encourageant à s’engager davantage dans les opérations islamiques compte tenu des fondements religieux et de l’expérience acquise avec les banques qui ont déjà mis en œuvre le modèle. «C’est la tradition des Al-albayt : le président Isselmou ne peut pas être gêné de se voir appliquer ce qui l’a été sur son oncle El-Abbass ibn Abd Almoutalib», a dit le Cheikh Deddew. Cet échange d’allocutions a été suivi par la coupure du ruban symbolique du siège de la nouvelle agence islamique et l’invitation a été faite à l’assistance de visiter des locaux flambants neufs et bien équipés. O.S
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