Immigration : La solution est africaine   
04/06/2007

La problĂ©matique de l’immigration est si galvaudĂ©e que tenter d’en parler peut ĂŞtre perçu comme verser dans des lieux communs. Mais devant l’actualitĂ© de la chose et les dommages collatĂ©raux qu’elle occasionne, nous nous sentons interpellĂ©s, nous autres qui vivons sous les tropiques. Nul ne peut rester indiffĂ©rent devant les milliers d’embarcations qui prennent la mer pour terminer soit sur les cĂ´tes ibĂ©riques soit dans les abysses de l’ocĂ©an



Les europĂ©ens se retrouvent impuissants devant le flux continu des bateaux tandis que les gouvernants des pays d’ou partent ces galĂ©riens se fendent en des rĂ©solutions utopistes qui n’ont que le mĂ©rite tempĂ©rer la trouille des leaders du vieux continent. Ici et lĂ  on parle d’immigration choisie, de co- dĂ©veloppement et de politique concertĂ©e en matière d’immigration comme c’est le cas initiĂ© par les autoritĂ©s espagnoles au SĂ©nĂ©gal, grand pays d’immigration du reste, en Ă©tablissant des contrats de travail sur place et en pilotant le dĂ©placement des rĂ©cipiendaires vers les terres espagonles .C’est bien beau tout cela seulement, c’est loin d’être la solution. Il faut que tout le monde s’accorde sur le fait que la forme actuelle qu’a prise l’immigration est le fait des africains et ce sont eux qui en ont la solution. Les dĂ©cideurs africains doivent se rĂ©soudre Ă  soigner le mal Ă  la racine. Il faut qu’ils arrĂŞtent de mentir aux europĂ©ens car eux seuls connaissent les vĂ©ritables raisons qui jettent tous les bras valides sur les flots. L’africain est foncièrement ostentatoire. Les agents indĂ©licats de l’Etat ne se font pas prier pour Ă©taler leurs avoirs volĂ©s. PrĂ©sentement, les signes extĂ©rieurs de la rĂ©ussite sociale Ă©tant une belle villa, une ou deux voitures, il va sans dire que les 95 % des candidats Ă  l’émigration vous diront qu’ils s’expatrient pour honorer les leurs en bâtissant une demeure Ă  leur retour. La raison fondamentale est lĂ  ! Ils vous diront sans ciller qu’un tel ou un autre ressortissant de leur village ayant construit une villa il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent pas le faire Ă  leur tour. Le problème demande une approche africaine.Il y a du pain sur la planche. Les Ă©migrĂ©s africains oĂą qu’ils se trouvent doivent opĂ©rer un profond changement d’attitude. Ils doivent en finir avec ces faux airs de parvenus qu’ils adoptent dès l’instant oĂą ils foulent le sol africain. Ceci se manifeste par des billets de banques pour un oui ou un non, des costards chics, des gadgets dernier cri et j’en passe ! Ce qu’ils ne disent pas en revanche c’est que tout cet Ă©talage est le fruit de longues annĂ©es de privations et travail forcenĂ©. Aussi, au fil des ans cela devient de plus en plus dur pour eux , au point que certains en viennent Ă  passer de longues annĂ©es loin de leurs familles. A quoi bon de continuer Ă  entretenir des illusions ? Ils ne rendent pas service Ă  tous postulants au voyage. Quant aux dirigeants africains, il leur incombe de retenir leurs concitoyens en leur proposant des financements. Le micro-crĂ©dit a Ă©tĂ© inventĂ© par un indien et mĂŞme si tous les habitants de Calcutta ne sont pas riches aujourd’hui, il a fait ses preuves. Beaucoup de jeunes africains ne demandent pas plus qu’un fonds de dĂ©part. Les asiatiques qui n’étaient pas mieux lotis que les africains il y a seulement un quart de siècle les ont largement dĂ©passĂ©s. Il faut en finir avec cette philosophie biaisĂ©e qui fait de l’émigrĂ© le symbole de la rĂ©ussite alors que le vrai visage de l’émigration est moins reluisant. Il faut Ă©galement revoir Ă  deux fois le message contradictoire que certains mĂ©dias officiels vĂ©hiculent. En effet, comment veut-on retenir sur place des jeunes gens si au mĂŞme moment on fait passer en boucle Ă  la tĂ©lĂ©vision des Ă©missions entièrement conçues Ă  l’intention des Ă©migrĂ©s ou des rĂ©alisations faites par ces derniers. Si cela ne s’appelle pas pousser tout le monde dans les barques ! Il n’est nullement question de jeter une pierre sur les Ă©migrĂ©s, seulement cette histoire est la nĂ´tre et chacun doit apporter sa pierre pour la rĂ©solution de cette saignĂ©e. Il est grand temps de se parler vrai. Par ailleurs cette frĂ©nĂ©sie migratoire porte prĂ©judice Ă  tout le monde finalement. Aujourd’hui les portes de l’Europe sont fermĂ©es pour tous. Pourtant, ce ne sont pas tous les africains qui rĂŞvent d’aller s’incruster en Europe. De la mĂŞme façon qu’un occidental voudrait venir boucaner sa peau sous le soleil tropical, l’africain peut Ă©prouver l’envie d’aller voir Ă  quoi ressemble la neige. Sauf que si c’est sans difficultĂ©s pour l’un, c’est hors de question pour l’autre. C’est normal ça ? De ce cĂ´tĂ©-lĂ , les occidentaux doivent revoir la politique d’attribution des visas. Il est tout simplement inacceptable que l’on ne puisse pas aller en congĂ© Ă  Rome ou Barcelone sur la simple base qu’on est un clandestin potentiel. Nous avons le droit d’être des touristes et rien que des touristes !
Biri Ndiaye


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