Les islamistes somaliens d’Al Chabaab ont promis lundi de ne pas en rester là à Mogadiscio, au lendemain d’une série d’attentats qui ont fait au moins 30 morts et révélé la vulnérabilité d’une capitale où la situation semblait pourtant s’améliorer.
"Les explosions d’hier ont dissipé le rêve du gouvernement fantoche. D’autres attentats meurtriers viendront", a affirmé le cheikh Abdiassis Abou Moussab, porte-parole du mouvement joint par Reuters. Dimanche, un attentat à la voiture piégé suivi de plusieurs attentats suicides ont été commis devant le Palais de justice, puis des hommes armés y ont fait irruption et ont ouvert le feu. Deux heures plus tard, une autre voiture piégée explosait prés de l’aéroport. Le Palais de justice était une cible symbolique. Le nouveau gouvernement, décidé à restaurer la crédibilité des pouvoirs publics, a fait de la réforme de l’appareil judiciaire l’une de ses priorités. Chassés de Mogadiscio en août 2011, les Chabaab se sont en outre retirés en septembre de Kismayo, leur dernier grand bastion, et beaucoup les pensaient défaits sur le plan militaire. Les attentats de dimanche montrent qu’ils sont encore suffisamment organisés pour s’infiltrer à nouveau dans la capitale et pour s’en prendre é des cibles d’envergure. Dans l’administration somalienne comme dans les chancelleries occidentales, on redoute qu’ils ne cherchent à reprendre pied durablement dans la capitale. "Il sera pratiquement impossible d’éliminer Al Chabaab. Ils vont se regrouper et continuer à commettre des attentats", a affirmé é Reuters le député Mohamed Farah Jimale. La Grande-Bretagne, qui abrite une importante communauté somalienne, avait fait état la semaine derniére d’un risque d’attentat à Mogadiscio. Elle redoute en outre que des activistes formés en Somalie ne passent à l’action sur son propre territoire. Les attentats de dimanche "prouvent que nous avons besoin de l’aide de pays amis pour améliorer les capacités des services de sécurité é Mogadiscio et ailleurs", a déclaré é Reuters le ministre somalien des Finances, Mohamoud Hassan Souleiman.
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