Les «onze partis» membres de la «Coordination de l’Opposition Démocratique», COD viennent de gratifier l’opinion publique mauritanienne, d’un spectacle inédit, à mi-chemin entre le sport et la politique; sous les paravents d’une relance de l’activité politique de la...
...COD, soumise à une sourde compétition politique interne, il a été décidé de trancher la question du leadership, en organisant des meetings séparés, du 23 au 27 février 2013, à Nouakchott. Des trois partis (seulement trois!) représentés au parlement, chacun se considérait la locomotive incontestable du groupe. Sachant qu’aucune proximité idéologique ne peut rapprocher les «Frères» (Tawassoul) des «Socialistes» (RFD), ni les «Communistes» (UFP) des «Frères», le seul terrain d’entente possible, entre les «onze-trois», est l’opportunisme électoral, avec en ligne de mire les futures élections générales. Il va sans dire que la présence des huit autres «partis» au sein de la COD, relève exclusivement de contraintes de décor médiatique, deux seulement parmi eux, ont eu la mauvaise idée de prendre part à la redoutable compétition interne. L’UFP, elle aussi, a jugé utile de déclarer forfait, pour des raisons que l’on peut «dialectiquement» imaginer: appréhensions d’échec populaire, malaise politique interne à l’UFP au regard de la «tribalisation» avancée du parti, malaise politique au regard de la cohabitation idéologique laborieuse avec certaines composantes de la COD (ex-Tayistes et «Frères») et malaise politique relatif au vain crédo antidémocratique de «Rahil», imposé par les «Frères». Sur les «onze partis», composant la COD, seuls quatre ont donc décidé de prendre part à la compétition; le 25 février, date anniversaire du mouvement mort-né du même nom, a été choisi comme «centre» de la période de cette compétition. Il s’agit là d’un ultime clin d’œil au Printemps arabe et à sa déclinaison en Mauritanie. Le meeting inaugural fut organisé par le parti de la «Convergence Démocratique», le 24 février 2013, place Ibn Abbass, avec environ trois cent participants ; c’était le baptême du feu politique pour ce parti. Ce jour-là , les chemins de la popularité ont décrit une «divergence» par rapport à la Place Ibn Abass. Ce parti en tirera-t-il les conclusions qui s’imposent? Qui vivra verra… La date anniversaire du «25 février » fut réservée, à tout seigneur tout honneur, au RFD, qui organisa un meeting, suite à une forte mobilisation avec les décibels à profusion. Résultat des courses: moins de quatre mille participants. Le lendemain, 26 février, ce fut le tour du parti Hatem, pragmatique, qui a préféré s’en tenir à un «rassemblement» -en guise d’excuse d’avance pour l’affluence «maigrichonne» prévisible-, au niveau de son siège central, avec environ deux cent cinquante participants… Sans commentaire. Le dernier meeting fut organisé par les «Frères», le 27 février, toujours Place Ibn Abbass. Sa préparation aura donné lieu à des gesticulations propagandistes, dignes de l’ère brejnévienne, en Union soviétique; les adhérents de l’Union Nationale des Etudiants de Mauritanie (UNEM) ont reçu des dossards, des brassards, des autocollants et bien d’autres menus objets, pour un quadrillage en règle de Nouakchott. Ce parti a du recevoir des entrées ffff…inancières significatives, pour étaler au grand jour tous ces signes extérieurs de richesse. Paradoxalement, l’affluence du meeting fut moins de quatre mille participants, ex aequo avec le RFD. En résumé, le tournoi politique de la COD, a vu le désistement de la majorité des participants potentiels, soit sept «partis » sur onze. Deux des quatre participants auraient mieux fait d’adopter la même stratégie que les sept abstentionnistes… L’opinion publique est à présent devant un dilemme kafkaïen; qui du RFD et de Tawassoul est le parti le moins marginal, au sein de la COD? Il me semble qu’un autre round de meetings politiques séparés, est nécessaire pour départager le RFD et Tawassoul, et en avoir ainsi le cœur net, de manière indiscutable, quant à leurs popularités relatives. Sidaty ould ahmed
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