Le Président Aziz est en France pour soins depuis le 14 octobre et le conseil des ministres ne se tient plus depuis son absence. Son retour maintes fois annoncé a été maintes fois reporté. Les juristes sont finalement montés au créneau, qui, pour demander le transfert de certaines de ses prérogatives au Premier ministre, qui, pour souligner l’importance...
...de son bulletin de santé dans la perspective d’une saisine du conseil constitutionnel pour constater la vacance provisoire ou définitive du poste du Président. «Sans le bulletin de santé du Président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre doivent être considérés comme empêchés de saisir le conseil constitutionnel en violation de la constitution ou, s’ils ne le réclament pas, comme ayant renoncé à leur obligation constitutionnelle" a indiqué le Professeur Lô Gourmo Abdoul dans une interview accordée le 6 novembre au quotidien L’Authentique. Et d’ajouter : "C’est, au Gouvernement de prouver que le Chef de l’Etat n’est pas empêché à titre définitif mais seulement provisoire. La charge de la preuve incombe ici au Gouvernement supposé gérer ce dossier médical du Président. S’il ne le fait pas, il rend impossible toute saisine du conseil et donc viole la constitution ". En outre, Mohamed Lemine Ould Dahi juriste émérite, ancien Recteur de l’Université de Nouakchott, ex-directeur de cabinet du président du conseil militaire sous la transition 2005-2007 a préconisé dans un entretien accordé au Journal Sevir la délégation partielle par le Président Aziz de ses pouvoirs au Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Leghdaf. Il s’agira de "promulguer un décret présidentiel sur la base de l’article 32 de la loi fondamentale, attribuant au chef du gouvernement l’intérim temporaire" a-t-il proposé. Ould Dahi a précisé que la promulgation du décret de transfert des prérogatives exige le déplacement du Président Aziz vers les locaux de l’ambassade de Mauritanie en France pour respecter "le principe de la territorialité de la loi ". Par contre Me Takioullah Eidda présenté comme avocat et procureur ne partage pas les avis exprimés par Lô Gourmo et Ould Dahi. Selon lui, "la santé du Président de la République est une question purement de fait, qui ne devient une question de droit, qu’une fois objectivement qualifiée. Or, à ce jour, nous ne possédons aucun élément objectif qui nous permette de douter de la capacité du Président de remplir ses fonctions" a écrit Me Edida dans une tribune publiée sur le site Cridem. Il a indiqué : "Mieux, les institutions fonctionnent normalement et l’ordre public est bien établi et contrôlé. Aussi, aucune disposition légale n’oblige le Président de la République de publier un bulletin sur son état de santé. " Et de poursuivre : "Aux termes de la Constitution, l’incapacité ou l’empêchement provisoire du Président n’existe pas. Seul un empêchement définitif, constaté par le Conseil constitutionnel, est prévue, à la demande du Président lui-même (démission), du Premier Ministre et du Président de l’Assemblée Nationale. Aucune de ces personnalités n’a encore manifesté le moindre signe. Et Ould Eida de conclure : "Il convient de signaler que l’incapacité constitutionnelle du Président, découlant de sa santé, est d’abord et avant tout une question qui se rapporte à son état d’esprit pas à son physique. Je veux dire par là , son incapacité de porter de jugement, mais aucunement le fait qu’il ne peut marcher ou encore manger un steak!" En dehors des débats juridiques, et des rumeurs insistantes de «fuite organisée des capitaux en devises» non démenties officiellement, il y a aussi des lueurs d’espoir. Une source de la présidence mauritanienne nous a transmis le 7 novembre une information rassurante comme quoi le président Aziz a reçu dans sa résidence la visite d’un professeur français, général de son état. Voici l’info telle qu’elle nous est parvenue accompagnée d’une photo largement commentée par les internautes: "Le Pr François PONS, Général, Médecin en chef du service de chirurgie thoracique de l’Hôpital d’instructions des armées Percy, a rendu visite au Président de la République SEM Mohamed Ould Abdel Aziz, dans la résidence où son Excellence passe une période de convalescence, après l’opération chirurgicale suite à l’incident accidentel du 13 octobre 2012". Mais bien qu’émanant d’une source officielle l’information et la photo n’ont pas été relayées par les medias publics, ce qui a laissé planer un doute sur leur crédibilité. Mais le président Aziz aurait eu vendredi 9 novembre un entretien téléphonique avec Ethmane Ould Cheikh Ahmed Eby Elmaaly président en exercice de la Coalition des partis de la majorité (CPM) rapporte un communiqué signé par ce dernier. Le Président Aziz aurait rassuré Ould Eby Elmaaly par rapport à son état de santé le chargeant de transmettre ses salutations aux autres membres de la CPM. Le 10 novembre c’était le tour de Boidiel Ould Houmeid président du Parti El Wiam (opposition dialoguiste ou responsable, c’est selon) de parler au téléphone avec le président Aziz qui l’aurait également rassuré, sur son état de santé. "Durant cette conversation, le président de la République a évoqué aussi son retour attendu dés que son état de santé le permet" lit-on dans le communiqué du parti El Wiam transmis à notre rédaction Mais en attendant, les partis de la Majorité en dehors de certains cercles de l’UPR lorgnent depuis du coté de l’état-Major National, preparent leurs habituels communiqués de soutien et semblent avoir tourné la page du Président Aziz. Parmi ces partis et partillons il y en a, qui colportent en sous main les rumeurs les plus sordides avant d’ accuser l’opposition et même des tribus d’en être à l’origine. Eh oui, Il fallait s’y attendre quand les idiots font, eux aussi, la politique. Vivement donc la guérison totale et le retour rapide du Président Aziz. Des vœux exprimés par tous les Mauritaniens, de l’opposition d’abord, et de la Majorité ensuite. MAOB
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