L’UPR, combien de divisions?   
01/09/2012

L’Union pour la République (UPR-parti au pouvoir) est né en 2009 de la fusion de plusieurs segments qui se révélent difficiles à segmenter. Du coup, cette machine politique qui revendique 650.000 adhérents, clique à chaque départ et ne tourne jamais à plein régime. Sinon comment expliquer qu’elle fut...



...incapable ces derniers mois  –mĂŞme dans le cadre de la coordination des partis de la majoritĂ©- d’organiser des contre-manifestations de la taille de celles organisĂ©es par l’opposition?
Seules des rĂ©actions aux communiquĂ©s de l’opposition et des tribunes hagiographiques et m’as-tu vu,  donnent un semblant de vie  Ă  l’UPR. Pourquoi une telle lĂ©thargie ?  Les observateurs expliquent cela par la nature des groupes formant l’UPR  que  rien ne liait ou ne lie. Convient-il de rappeler que le premier segment de l’UPR vient des fameux indĂ©pendants suscitĂ©s par les militaires en 2006 lors de leur première transition.
En grande partie anciens membres du PRDS (parti au pouvoir entre 1992 et 2005) ces indĂ©pendants s’étaient organisĂ©s quand on le leur avait demandĂ©  car il avait Ă©tĂ©  dĂ©cidĂ© de dĂ©monter l’ex-Prds en  lui substituant une autre structure d’encadrement politique des populations,  susceptible de fournir une  nouvelle majoritĂ© parlementaire et municipale , qui sera fort prĂ©cieuse, on l’a vu, un mĂ©morable 6 aout 2008.
Ces indĂ©pendants  avaient  crĂ©Ă© ensuite le parti ADIL avant d’en dĂ©missionner lors de la fronde parlementaire animĂ©e contre notre «Pangloss»,  l’ex-prĂ©sident Sidi Ould Cheikh Abellahi que les militaires  avaient difficilement fait Ă©lire en mars 2007. A ces indĂ©pendants devenus majoritaires au parlement et aux  municipalitĂ©s (entre novembre et dĂ©cembre 2006) Ă©taient venus  s’ajouter des transfuges du RFD (principal parti d’opposition) qui ont vu que le rapport de force planchait quelque part,  et qui, en bons boutiquiers de la politique, ont  Ă©tĂ©  du  cotĂ© du plus fort. Ces transfuges auraient dĂ©veloppĂ© une quadrature dans l’allĂ©geance Ă  la fois envers le prĂ©sident de la RĂ©publique, son  directeur de cabinet, le Premier ministre,  enfin le prĂ©sident du parti.
Le troisième segment de l’UPR  est formĂ© lui,  par les cadres de l’administration qui veulent prĂ©server leur gagne-pain et celui de leurs enfants  en se montrant au bon endroit, des courtiers politiques et Ă©videment de  nombreux  honnĂŞtes citoyens principalement jeunes attirĂ©s par le discours et les rĂ©alisations du prĂ©sident Mohamed Ould Abdel Aziz, avec pour toile  fond la  rupture avec certaines idĂ©es reçues qui font que l’homme impressionne,  mĂŞme ces opposants.
 Enfin,  quatrième segment,  probablement le  moins visible mais le plus important Ă  l’UPR: celui  des islamistes. Cette catĂ©gorie  ne voulait pas  de Tawassoul  (s’il ne s’agit pas  d’un dĂ©doublement fonctionnel)  s’est rangĂ©e du cotĂ© du nouveau pouvoir, qui cherchait, Ă  avoir sous la main,  des islamistes dociles.
Ce sont ces islamistes-UPR  qui occupent aujourd’hui les postes sensibles au sein de  l’appareil du parti. On dit dans certaines chancelleries occidentales que leurs liens avec leurs amis de Tawassoul ne sont pas totalement rompus.
Ce serait  bien  eux  qui auront   jouĂ© un rĂ´le important dans des dĂ©cisions favorables au rĂ©gime prises par Tawassoul en 2009 quand ce parti a refusĂ© la candidature unique du FNDD incarnĂ©e par Messaoud Ould Boulkheir  puis quand ce parti a vite reconnu les rĂ©sultats de la prĂ©sidentielle de juillet 2009, et enfin  quand Tawassoul a nouĂ© une alliance Ă©lectorale avec l’UPR lors des sĂ©natoriales de 2010 . Celles de 2011 allaient ĂŞtre ajournĂ©es, car marquĂ©es par une fronde interne contre des choix plutĂ´t cocasses, faits par l’UPR qui tentera plus tard de faire avaler la couleuvre selon laquelle les sĂ©natoriales ont Ă©tĂ©  reportĂ©es Ă  la demande de l’opposition. Mais les islamistes de l’UPR sont prĂ©sentement dans une mauvaise passe,  car des figures en vue parmi eux envisagent de crĂ©er leur propre parti politique  qui ira dans le giron de la majoritĂ© soutenant le prĂ©sident Ould Abdel Aziz . S’agit-il d’une option  suscitĂ©e ? On ne sait. Mais ce que l’on sait par contre, c’est que  cette nouvelle donne affaiblira islamistes de l’UPR et ceux de l’opposition, Ă  la fois.
L’UPR est en fait une   mosaĂŻque relevant d’écoles politiciennes assez particulières, doublĂ©e d’une plĂ©thore d’initiatives de jeunes, de moins jeunes et de rassemblements familiaux,  tribaux et raciaux qui se sont retrouvĂ©s principalement par calcul dans ce parti.

« Rien ne lie tout ce monde,  en dehors du «Vive Aziz», qu’ils affichent au devant de la pancarte.  Au verso de celle-ci, il y a une autre histoire», affirme moqueur, un agent de l’Etat militant de l’UPR,  qui tient Ă  rester anonyme. Et d’ajouter : «Heureusement que les Ă©lections ont Ă©tĂ© reportĂ©es, on a Ă©vitĂ© une raclĂ©e».
IOM

 


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