Il a fallu que le Président le demande !   
19/02/2012

Ce n’est pas la première fois que le président Aziz exprime son mécontentement du gouvernement ou de l’un de ses ministres. On a encore à l’esprit sa mémorable colère publique, il y a quelques mois, contre les ministres de l’environnement et celui...



...du développement rural, à cause des plants de la ceinture verte.
Autant dire, que cette colère n’a pas été suivie d’effets. Sauf, par une médiocre campagne de communication sur la manière de fixer les plants.

Les ministres savonnés sont restés ministres et ont même gagné du galon.

Le président Aziz a exprimé une nouvelle fois son mécontentement lors du conseil des ministères du 15 février.

Il a tenu des propos jugés sévères à l’encontre des ministres qui seraient sans initiatives, attendant toujours des ordres ; lesquels, s’ils viennent ,sont mal exécutés et s’ils ne viennent pas, justifient l’attentisme.

Le communiqué du conseil des ministres publié par l’Agence publique (AMI) a parlé de dysfonctionnement dans l’administration et de directives en termes de lutte contre l’absentéisme, de traitement des dossiers, de proximité, de suivi des programmes, d’obligation de résultats et enfin de lutte contre le trafic d’influence. Des directives nouvelles ? Oui semble-t-il, car juste après, les ministres se sont mis à la tache  entamant des visites au sein de leurs départements, tenant des réunions pour expliquer les directives du président de la République. 
Grands artistes de la théâtralisation, nos ministres proposeront bientôt d’organiser des meetings, des tables rondes  et des missions d’explication sur «la portée et de la dimension des directives historiques et éclairées» du Président, à l’intérieur du pays et pourquoi pas, auprès des nos compatriotes vivant à l’étranger.

Pour l’assiduité au travail, il a donc fallu attendre que des directives viennent d’en haut.

Alors , les lecteurs ont eu droit à des séries d’articles avec titres-bateaux comme : «Le ministre des affaires islamiques exhorte le personnel de son département à davantage de sérieux et de respect de l’horaire du travail» .
«Le ministre de la communication visite la radio et la télévision» .
«La ministre de la fonction publique visite des directions relevant de son département» .
«Le ministre des transports explique au personnel de son département les instructions du Président de la République Â».
«Le ministre délégué chargé de l’environnement explique à son personnel les instructions du Président
».

Et Blablabala…
Des titres qui  rappellent le bon vieux temps de Ould Taya où ce genre d’instructions étaient données à chaque conseil des ministres, expliquées, à la maniére de Mohamed Said Sahaf, par Hamoud Ould Abdi, pour être oubliées, 3 secondes après.  On dit que la présidence ne veut rien céder et les ministres et directeurs ne veulent rien assumer, surtout dans ce contexte, où ils peuvent être traités de «Lehoueych Â», de «Mneyadem Â» ou de «El mel’oune» sinon envoyés à Dar Naim avant ou après, le contrôle d’un médiocre auditeur.

Trop d’autoritarisme tue l’initiative et cultive soit l’allégeance aveugle  sinon la rébellion. Et parce que l’allégeance chez nous est toujours circonstancielle et ne fait pas tourner la machine, nos ministres se concentrent donc sur l’essentiel : faire de la politique avec l’UPR, insulter les opposants et s’en prendre aux parents de ces derniers qui tombent sous leurs mains, petites et molles.

Pour le reste, Mahou Mouhim ! Il faut juste informer le présidence du moindre détail : (achat d’un pneu, mutation d’un planton, présence d’un opposant dans le département, ou publication d’un article sur le Calame, Taqadoumy ou Al Akhbar) .

Les salaires, émoluments et marchés acceptés en haut lieu courent et rétribuent cette nonchalance et la somnolence dans laquelle se complaisent les limités d’un gouvernement  jugé inexistant.

En fait, pourquoi réfléchir et innover quand on a un Danube de la pensée qui le fait à votre place  doivent se dire nos ministres?

L’administration l’a bien compris : faire l’idiot met à l’abri et l’inaction est salutaire. Ces attitudes sont intelligentes,  car elles masquent avant tout, les faiblesses et l’incompétence des «cadres» à références et moralité douteuses.

Un ainé me disait en 2007, que la Mauritanie a deux problèmes majeurs : l’alternance pacifique au pouvoir et l’audit de ses véritables ressources humaines. Inutile de rêver, on y parviendra pas, en ce XXI eme siècle!

IOM
Isselmou Ould Moustapha


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