Les investisseurs canadiens qui ont financé la Mine de cuivre (et d’or) d’Akjoujt sont en train de plier bagages et l’avenir des 1600 employés de cette Mine serait incertain au septième jour d’un mouvement de grève entamé suite à un licenciement et en dépit des avancées...
...dans les négociations.
La grève lancée le 21 décembre avait pour cause un problème d’intérim d’un expatrié confié à un agent mauritanien moins gradé que son compatriote du même service.
Ce dernier a été licencié suite à son refus de fournir des rapports parce qu’il a argué ne pas être intérimaire.
Ses collègues se sont solidarisés avec lui et ont lancé la grève pour la suspension de la mesure et adopté d’autres revendications par la suite: arrêt de la suppression de certains postes, réintégration d’anciens licenciés et une gratification de 6 mois de salaires.
Des avancées ont été enregistrées lors des négociations parrainées par l’Administration locale à Akjoujt sur plusieurs points, sauf sur celui de la gratification de 6 mois.
D’ailleurs un procès verbal devait être signé le 26 décembre et mettre fin à la grève, mais les choses se sont compliquées par la suite.
Le point relatif à la gratification de 6 mois de salaires, en plus de la latitude laissée par les forces de l’ordre aux grévistes, d’empêcher les non grévistes d’accéder à la Mine ont fortement mécontentés les investisseurs étrangers et leurs représentants à Akjoujt. « MCM va plier bagages, car n’importe qui peut maintenant arrêter notre travail. Et grêver sans préavis. Nous ne nous sentons plus en sécurité» a affirmé le 27 décembre sous le sceau de l’anonymat un expatrié travaillant à la Mine d’Akjoujt, située à 250 km au Nord de Nouakchott.
"Il n’est pas question de fermer la Mine et l’Accord parrainé par l’Administration sera signé le 28 décembre" a néanmoins affirmé une autre source mauritanienne, au sein de MCM. Mais sur les 200 expatriés vivant à Akjoujt il n’en resterait plus qu’une dizaine dans cette ville.
Selon plusieurs témoignages concordants, les équipes de "West Africa Drilling Services" sont partis avec leurs équipements, le personnel du sous-traitant "BME" qui s’occupe des explosifs est également parti. Les indonésiens qui s’occupent de la construction ainsi que les géologues et une dernière vague de 30 expatriés doit quitter Nouakchott dans la soirée du 27 décembre.
Ces développements interviennent alors que le très mauritanien M. Merlin "Général Manager" de MCM en Mauritanie est en vacances et que le "Big Boss" Philippe Pascal est difficilement joignable en Zambie. «Cette grève a été politisée par la CGTM. Une campagne pareille avait été menée par le RFD sous prétexte de cyanure. Et voila, le résultat. La menace plane sur 1600 familles mauritaniennes. C’est vraiment un très bon cadeau à l’occasion du nouvel an !» affirme Mohamed Ould Abidine fédéral de l’Union pour la République (UPR) en Inchiri.
La Mine d’Akjoujt créée en 2004 est le fruit d’un partenariat entre la société canadienne First Quantum Mineral (80%), la firme émiratie Wadi Arrawda (19%) et l’australienne General Gold International (1%). Elle produit annuellement 120.000 tonnes de concentré de cuivre, renfermant plus de 60.000 onces d’or - environ deux tonnes - pour un investissement d’environ 100 millions de dollars US (près de 70 millions d’euros).
MAOB
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