La Mauritanie et l’UE échouent à conclure un nouvel accord de pêche   
15/12/2011

La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont échoué, jeudi 15 décembre, à s’entendre sur les termes d’un nouvel accord de pêche, à l’issue des dernières négociations avant l’expiration de l’actuel accord conclu en 2008, ont indiqué les deux parties à Nouakchott.



"Ce cinquième round des négociations devait être le dernier" mais il n’a pas permis de conclure un nouvel accord, a expliqué le négociateur mauritanien Cheikh Ould Ahmed.

"Sur la partie financière, nous ne sommes pas tombés d’accord, l’UE ayant trouvé la contrepartie exigée par la Mauritanie excessive et sa contre-proposition est en-deçà du minimum négociable", a-t-il expliqué.

L’actuel accord, qui arrive à terme le 31 juillet 2012, autorise des navires des pays européens à pêcher dans les eaux mauritaniennes en contrepartie d’une aide de 86 millions euros par an, outre d’autre sommes destinées à développer les ressources halieutiques du pays.

Notre désaccord se base sur l’évaluation que chaque partie fait de l’effort de pêche, mais nous avons l’opportunité d’y réfléchir davantage en vue de prochaines négociations", a déclaré à l’Afp Stefaan Depypere, un responsable à la Direction générale des Affaires maritimes et de la pêche à la Commission européenne. L’actuel accord, qui arrive à terme le 31 juillet 2012, autorise des navires des pays européens à pêcher dans les eaux mauritaniennes en contrepartie du versement d’une aide de 305 millions d’euros sur quatre ans au secteur de la pêche en Mauritanie, selon des sources européennes.

 Ce blocage intervient au lendemain de la rupture d’un accord de pêche entre l’UE et le Maroc, qui a contraint les navires européens à immédiatement quitter les eaux du royaume, au grand dam des Espagnols.

Le Parlement européen a en effet refusé mercredi de prolonger jusqu’en février prochain cet arrangement qui permet notamment à quelque 120 navires de onze pays de l’UE européenne d’opérer dans les eaux du Maroc, en échange d’une contrepartie financière annuelle de 36,1 millions d’euros et de redevances payées par les armateurs.

Les élus jugent notamment que l’accord ne prend pas clairement en compte les intérêts de la population du Sahara occidental, annexé par Rabat en 1975, et qui jouxte la Mauritanie. Mauritaniens et Européens ont refusé de révéler leurs propositions financières, mais ont dit s’être entendus sur d’autres points, devant constituer l’ossature de prochaines discussions.

Selon eux, ces points de convergence concernent notamment le transbordement des prises au port de Nouadhibou (nord-ouest), le débarquement au même port des produits de la pêche de fond.

Ils stipulent aussi que les marins travaillant sur les bateaux européens autorisés dans les eaux mauritaniennes devraient comprendre 60% de Mauritaniens, et que 2% de leurs prises pélagiques (de haute mer) devraient être destinées aux poissonneries nationales.

Les deux parties ont également convenu de "reculer à 20 milles au lieu de 13 actuellement (32 km au lieu de 21) la zone de pêche et de créer des zones tampon pour protéger la ressource", a indiqué Cheikh Ould Ahmed.

 


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