Le défilé militaire du 25 novembre 2011 vient de démontrer que le pays se trouve, depuis août 2008, entre les mains de patriotes, nourris à la sève de la bravoure et décidés, avec un engagement sans limite , de porter la République au cortège des Nations souveraines.
Il faut avouer que le 51ème anniversaire de la création de l’armée nationale vient d’être célébré, pour la première fois, dans le faste et dans la vérité. Il constitue le signe du grand changement qui, en réforme arrêtée, balaie les recoins de la vie publique et rectifie, avec beaucoup d’assurance, les failles ancestrales de la Mauritanie indépendante.
Mohamed Ould Abd AL AZIZ, Président de la République, ne cesse d’exprimer, par les mots et dans les faits, son engagement à sortir le pays des sentiers de l’errance et le désir, très actif, de rompre avec les monotonies héritées des régimes déchus. Il ne serait alors point juste de réfuter les exploits de l’homme et de jouer, sous l’emprise d’une opposition nihiliste, le rôle malséant de l’eternel insatisfait.
Il ne serait pas nécessaire de décrire, dans les détails, cette journée de prestige et de puissance. Je ne reviendrai pas sur la beauté imposante des uniformes et ne commenterai pas, même si j’en ai l’envie, la vaillance de nos soldats ou la force, toute rassurante, des hauts officiers et des chefs de corps. Mais j’avoue, en toute honnêteté, que je demeure subjugué par la splendeur de la magnifique procession et je note surtout, personne n’en disconviendra, que la parade de ce 25 novembre est un déballage réconfortant et utile.
Rares sont ceux qui comprennent la pertinence de la revification de cette fête, déclassée depuis deux décennies au profit d’un 10 juillet qui, à proprement parler, n’est pas l’anniversaire d’une joie spécifiquement militaire. Plus, on doit même considérer que la Mauritanie de l’après août 2008 représente la remise de l’Etat sur les bons rails et parvient à renouer, par sa droiture et sa bonne gouvernance, avec la Mauritanie de l’avant juillet 1978. L’intervalle entre les deux grandes dates est une vallée que l’on enterrerait volontiers, en grande partie du moins, dans les poubelles, forcément salvatrice, de l’oubli définitif.
Mais faudra t il plutôt se tourner vers demain et faire l’effort d’assimiler, en ce 25 novembre 2011, les leçons de l’Histoire et de tirer, sans complexe, les bonnes conclusions.
A travers ce défilé militaire, grand déballage de puissance et parade de prestige, la Mauritanie vient de s’adresser aux autres, avec pondération et supériorité : Elle vient d’exprimer, avec beaucoup d’indépendance, son aptitude à préserver sa souveraineté et son intention d’évoluer, parmi les nations libres, avec la fierté d’un Etat respecté.
La Mauritanie, pour la première fois de son histoire, se dote d’un arsenal militaire dissuasif et dévoile, sans aucune équivoque, son choix de se protéger, en ces temps de turbulences, de tous les ennemis.
En 50 ans d’indépendance, le pays a existé dans la fragilité et cela, qu’on le veuille ou non, doit nous avoir valu l’étiquette de la petite nation « conquérable » ou du petit pays qui ne peut ni dissuader ni faire peur. On vient de répudier cette image, en ce 25 novembre 2011.
La Mauritanie, pour la première fois de son existence, possède une aviation de combat, un dispositif impressionnant d’artillerie antiaérienne, une incroyable logistique militaire….Les corps, sans aucune exception, sont armés de la manière la plus moderne et la plus redoutable.
Notre armée rompt définitivement avec les équipements de fortune et l’argent public, entre autres bonnes causes, sert à acquérir, en toute transparence et en toute utilité, les besoins vitaux de la nation moderne.
Que ceux qui, à un moment donné, ont douté de l’issue des fonds réservés à l’armée, trouvent réponse dans la procession qui vient d’étaler, sous les yeux de tous, l’arsenal, tout nouveau, des forces armées de la nouvelle Mauritanie.
Mohamed Mahmoud Ould Bah
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