Télévision nationale : Le très affreux DHIB   
09/02/2006

Dans l’enfer des événements de 1989 à Nouakchott, certaines bandes de fous furieux, pour vérifier « la mauritaneité Â» des personnes rencontrées dans les rues, leur demandaient de prononcer « DHIB Â». Il en est qui ont payé de leur vie une prononciation défectueuse de ce mot que seuls les maures (blancs et noirs) ou ceux qui maîtrisent leur langue (le Hassaniya) peuvent énoncer correctement. Autant dire que ces bandes d’hallucinés ne cherchaient pas les mauritaniens mais les non-maures pour leur faire subir le pogrom.



17 ans après, la TVM a mis en scène des comédiens qui ne font pas rire et qui ont présenté un numéros resté en travers de la gorge de plus d’un. Dans cette scène, il a été demandé aux candidats à la nationalité mauritanienne de prononcer-comme en 89- le très affreux DHIB. Ceux qui n’y sont pas parvenus ont été « naturellement Â» rejetés.

Dans une autre scène, non moins choquante, un maure blanc nanti propose de naturalisé mauritanien son employé « Thiam Sandwich Â» ainsi que ses nombreux  enfants et femmes. D’abord, s’il y a des THIAM au Mali, au Sénégal, en Gambie et ailleurs, il y en a également à Kaédi, Rosso, Boghé, M’bagne…Ensuite, le cliché du nègre polygame avec beaucoup d’enfants, ça colle pas qu’aux étrangers.

Certains pensent que le but visé par ces scènes est de mettre à nu les discriminations ethniques et raciale dans notre pays. Ce n’est pas l’impression qu’ont eu les téléspectateur de Boghé, Kaédi, Sélibaby, Rosso… qui, transition aidant, avaient commencé à zapper TVM. Ils n’ont retenu de ces scènes qu’une certaine idée réductrice, terriblement appauvrissant et dangereuse de la Mauritanie. Pour qu’ils ne tournent pas définitivement le dos à leur télévision nationale, celle-ci doit s’expliquer sur ses véritables motivations.

Quant à ceux qui (partis politiques, Ong, personnalité…) qui ne cessent de pavoiser : unité nationale, unité nationale) leur silence après la diffusion de cette comédie fait pitié.

Brahim Dia


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