Les Touaregs Maliens se disent en guerre contre le GSPC AlgĂ©rien   
08/11/2006

 Les touaregs du nord du Mali se sont dĂ©clarĂ©s jeudi "en guerre" contre les islamistes armĂ©s algĂ©riens du groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat (GSPC) qui piĂ©tinent leurs espaces sahariens.



Le GSPC, qui a fait allĂ©geance le mois dernier Ă  Al QaĂŻda, est le dernier groupe islamiste encore actif en AlgĂ©rie et l’on croit qu’il recrute un peu partout en Afrique de l’ouest des  hommes qu’il entraĂ®ne dans des camps itinĂ©rants au sahara.

En Ă©tendant ses activitĂ©s au nord du Mali, le groupe armĂ©  algĂ©rien est entrĂ© au contact des touaregs, les nomades de  tradition guerrière qui contrĂ´lent depuis des siècles les routes caravanières du sahara. Les "hommes bleus", qui se sont eux-mĂŞmes rebellĂ©s contre les administrations centrales Ă  dominante nĂ©gro-africaine du Mali et du Niger, dĂ©pendent en grande partie pour leur survie de tous  les trafics dont le Sahara est le théâtre propice. Ils craignent, dès lors, que l’intrusion des islamistes  venus d’AlgĂ©rie, d’abord tolĂ©rĂ©e, n’entraĂ®ne une immixtion
malvenue de l’Etat central dans leurs affaires. "Nous sommes obligĂ©s de les attaquer. Nous ne pouvons plus  diffĂ©rer les choses. Nous ne pouvons plus nĂ©gocier avec eux leur  prĂ©sence dans notre zone. Tout est fini. Nous sommes en guerre", a dĂ©clarĂ© Ă  Reuters le chef touareg Eglasse Ag Idar. Ag idar, contactĂ© dans son dĂ©sert par tĂ©lĂ©phone  satellitaire, reprĂ©sente l’alliance dĂ©mocratique pour le  changement (ADC), un front de tribus touaregs qui a repris en
mai dernier Ă  Kidal les armes contre le gouvernement central malien. Le mois dernier des guerriers touaregs ont affrontĂ©s les  fondementalistes, près de la frontière algĂ©rienne, tuant un  des lieutenants de Mokhtar Belmokhtar, le chef du GSPC  pour le  sud du Sahara, considĂ©rĂ© par les Etats-Unis comme une vĂ©ritable  danger pour la sĂ©curitĂ© de la rĂ©gion.  Le GSPC a ripostĂ© en lançant la semaine dernière une attaque  meurtrière contre les rebelles touaregs près d’Arouan, Ă  150 km  de Kidal, tuant une dizaine d’entre eux. "Aucun des deux camps ne va faire ses paquets et simplement  s’en aller", estime un haut responsable militaire amĂ©ricain.  "Les touaregs ont l’avantage d’être sur leur terrain, mais le  GSPC a un long passĂ© de marchĂ© noir, de trafic d’armes et ne va  pas se laisser bousculer comme ça." La dĂ©claration de guerre touareg au GSPC fournit aux  rebelles maliens une rare cause commune avec le gouvernement  malien et les Etats-unis, dont les forces spĂ©ciales forment les  armĂ©es des pays riverains du Sahara Ă  la contre-guĂ©rilla  islamiste.
Le responsable amĂ©ricain se fĂ©licite de "constater que les  touaregs ont entrepris de faire le mĂ©nage dans leur  arrière-cour". Les rebelles touaregs restent des hors-la-loi, convient-il,
mais, "il y a un intĂ©rĂŞt commun objectif dans ce cas prĂ©cis." Si une alliance entre touaregs et l’armĂ©e malienne est  exclue, Ag Idar envisage en revanche d’en nouer une avec l’AlgĂ©rie, pays sensible Ă  la cause touareg, qui s’est interposĂ©  plusieurs fois dans le passĂ© pour faciliter des accords mettant  fin aux rĂ©bellions des hommes du dĂ©sert. Ag Idar a prĂ©cisĂ© qu’il rencontrerait dans les jours Ă  venir  des responsables militaires et politiques algĂ©riens. "Notre
alliance dĂ©mocratique pour le changement a besoin de  partenaires. Nous avons besoin de l’aide et du soutien  algĂ©riens."L’AlgĂ©rie accueillera d’autant mieux cette requĂŞte, selon le
responsable amĂ©ricain, que le GSPC utilise sa logistique  malienne pour acheminer des armes vers l’agglomĂ©ration d’Alger oĂą deux attentats Ă  la bombe meurtriers ont Ă©tĂ© commis encore
mardi dernier. "Si on tarit cette source en rendant le nord du Mali  inhospitalier, alors on contribue aussi Ă  rĂ©duire la capacitĂ© du GSPC dans le nord de l’AlgĂ©rie. Le gouvernement algĂ©rien ne pourra, j’en suis sĂ»r, qu’en ĂŞtre reconnaissant", ajoute-t-il.
Nick Tattersall (Reuters)


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés