Des personnes virtuelles, inspirées des modèles tunisiens et égyptiens s’activent depuis quelques jours sur "Facebook" promettant d’organiser une manifestation le 25 février à Nouakchott. Il y en a parmi elles, qui disent vouloir chasser le système politique démocratiquement élu en juillet 2009, d’autres s’en prennent à tout et rien : à des individus, à des groupes, et à des tribus.
La clameur virtuelle n’avance pas d’arguments se limitant à des slogans ressassés. C’est l’effet du mimétisme qui consiste à importer chez soi, les idées et les malheurs des autres. Sommes-nous privés d’innovation, condamnés à toujours imiter?
La manifestation prévue qui est un droit garanti par la Constitution, si elle respecte les formes prévues, trouverait bien justication s’il se trouve que nous partagions des similitudes avec les modèles invoqués. Si nous étions, par exemple, gouvernés par des potentats depuis des décennies, si nos prisons étaient remplies de prisonniers d’opinion, si l’économie était régentée par un clan, si la gabegie n’est pas combattue et s’il n’y avait pas de multipartisme et de liberté de presse et d’opinion chez nous.
Nous avons pourtant un contexte radicalement différent des pays frappés par la contestation. Et nous sommes ainsi appelés à refuser l’amalgame.
Doit-on demander aux Mauritaniens de conquérir l’espace parceque les Américains l’ont fait ? De faire une révolution parceque les Egyptiens l’ont réussi ? D’œuvrer au démembrement l’Etat parque les Somaliens y sont parvenus en 1991?
La médiocritié de la réflexion politique laissée à des courtisans sans vergogne et à des opposants sans dimension, fait que l’on peut entendre n’importe quoi.
Mais la sagesse innée des Mauritaniens parvient en dernier lieu, à faire la différence.
Tout pays à ses spécificités qui dictent son irréversible évolution à travers le contexte, l’encadrement et l’environnement. Des chefferies traditionnelles les Mauritaniens sont bien passés à l’Etat national, du monde rural vers les agglomérations urbaines, du monopartisme vers le multipartisme, du pouvoir des juntes à celui des urnes, des radios électriques à Internet.
C’est cette constante évolution qui a fait qu’en dépit de nos multiples crises, nous étions toujours parvenus à épargner à notre pays les modèles cambodgiens, rwandais sierra-léonais, ou libérien.
Les Mauritaniens qui exigent de leur Gouvernement d’œuvrer à l’amélioration permanente de leur cadre de vie et de respecter leurs libertés, sont rassurés par son bilan positif, et se savent à l’abri des convulsions.
Ceux qui pensent le contraire ont le droit de le faire!
Mais ils n’ont pas cette latitude par laquelle ils veulent nous faire croire que nous vivons un contexte qui n’est pas le notre. A base de slogans vagues, et de comparaisons maladroites.
TOB
Les opinions exprimées dans cette Tribune n’engagent pas nécessairement TAHALIL
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