Menace terroriste: Les forces mauritaniennes de sécurité en alerte   
20/10/2006

L’état d’alerte  maximal est décrété depuis plusieurs jours au niveau des services mauritaniens de sécurité. Des informations fournies par «un service occidental» font état de l’infiltration en Mauritanie à la faveur de la tumulte liée à la préparation de la future campagne électorale, d’éléments du  Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC algérien), maître d’œuvre de la sanglante attaque de Lemgheiti en juin 2005.



Le GSPC affilié à Al Qaida a recruté depuis 2003 des dizaines d’islamistes  mauritaniens membres du mouvement salafiste national.Ses principaux symboles sont en prison depuis mars  2005. Huit, parmi ces prévenus  ont été libérés  par la justice,  tandisque trois autres, jugés irréductibles: (Ould Semane, Ould Khayou et Ould Ghoth)  s’étaient évadés en avril 2006  et sont supposés avoir rejoint les camps du GSPC,  qu’ils  connaissent d’ailleurs bien. Dans le sillage des recherches entamées à l’époque  pour retrouver les évadés, les enquêteurs  étaient tombés sur une cellule salafiste dont les éléments avaient  participé à l’attaque de Lemgheiti. Ainsi plusieurs raisons peuvent justifier l’alerte actuelle, et laisser  supposer que  le GSPC  veuille de nouveau s’attaquer aux autorités mauritaniennes. Un, le maintien en détention et l’arrestation de salafistes mauritaniens impliqués dans l’attaque de Lemgheiti peut à lui seul, constituer un mobile pour les talibans du désert, surtout si l’on sait qu’en juin 2005,   le GSPC avait attaqué  l’armée du «Karzaî de Mauritanie» (entendez par là, Ould Taya) pour  «venger les frères arrêtés». Deux, après la période de grâce, les autorités de la transition qui ont déposé le 3 août 2005 «le Karzaî de Mauritanie» peuvent être visées pour les motifs avancés contre le régime de l’avant 3 août. Elles ont maintenu ses options politiques et diplomatiques : pas  d’autorisation pour  la création d’un parti islamiste et pas de remise en cause  non plus, des relations diplomatiques avec Israël. Enfin, le GSPC pourrait également  avoir une autre cible chez nous.  Dhawahiry le numéro deux d’AlQaida n’a-t-il pas récemment demandé  au GSPC de s’attaquer  aux intérêts  de la France dans la sous-région ?
Fondé en 1998 par Hassan Hattab, le GSPC a été  créée par les islamistes algériens pour prendre le relais  du  Groupe Islamique Armé (GIA algérien). Son émir national  Nabil Sahraoui a été abattu par les services de sécurité algériens en juin 2004, et la loi sur la concorde nationale en Algérie a débauché l’essentiel de ses troupes. Son très controversé numéro deux Abderrazak «le Para» a été capturé par des rebelles tchadiens en mars 2004  et livré aux autorités algériennes. Auteur de multiples attentats sanglants en Algérie et du kidnapping  entre février et août 2003 de touristes  européens, des révélations troublantes concernant le GSPC  ont été publiées par «Le Monde Diplomatique » dans son édition de février 2005, sous le titre : Enquête sur l’étrange «Ben Laden du Sahara». Abderrazak «le Para» a été  présenté dans cette enquête, plus comme un outil de la raison d’Etat, que du Terrorisme.  Après l’affaire du «Para», un deuxième groupe affilié au GSPC a pris le relais. Ce groupe  fait du Nord du Mali sa base. C’est ce groupe qui a attaqué le poste militaire de Lemgheiti en juin 2005 avant d’affronter l’armée algérienne à Borj El Moctar en juillet 2005. Cette phalange du GSPC  est  dirigée par Moctar Bel Moctar alias Khalid Abou Al Abbass alias  Bélaouar (le borgne).

IOM


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