Entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la presse : les journalistes placés sous la coupe des magistrats   
03/10/2006

 Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, le ministère mauritanien de l’intérieur, des postes et télécommunications a transféré lundi 02 octobre, ses compétences en matière de presse au ministère de la justice, au cours d’une cérémonie organisée au palais des congrès, en présence de MM. Cheikh Ould Ebbe et Imam Ely Ould Cheikh, respectivement, ministre de la communication et  conseiller du Premier ministre chargé de la presse, ainsi que de plusieurs journalistes.



Ce transfert  de compétences intervient après l’adoption, en juillet 2006 , de la nouvelle ordonnance relative à la liberté de presse, élaborée dit-on, en concertation entre  les journalistes et la commission nationale consultative chargée de la reforme du secteur de la presse et de l’audiovisuel.
Me  Mahoudh Ould Bettah le garde des sceaux (notre photo), a indiqué que le nouveau texte consacre deux points essentiels : la liberté et la responsabilité,  qu’il élargit la liberté de la presse et  consacre le régime déclaratif en lieu du système de récépissé qui était en vigueur.
La nouvelle loi garantit, pour la première fois (article7), selon  Me Bettah, le droit du journaliste de bénéficier du soutien financier de l’Etat.
Dans le cadre de cette  reforme,  une loi créant une nouvelle haute autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA) a déjà été adoptée en conseil des ministres et passera incessamment  devant le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie qui tient lieu d’organe législatif durant la transition..Mais au delà des éventuels bienfaits de la nouvelle loi et qui se limitent pour le moment à la suppression du dépôt légal devant la ministère de l’intérieur, et de l’article 11 qui permettait à ce département  de saisir des journaux (une mesure qu’il ne prend plus, depuis 2004), les journalistes se retrouvent maintenant  placés sous la coupe des magistrats.  Espérons que les journalistes ne vont pas regretter ce changement de tutelle ! En effet, si le ministère de l’intérieur pouvait les  bâillonner,  le ministère de la justice peut maintenant les expédier en prison, en fonction de la nouvelle loi  plus  répressive que la précédente, il faut le dire. D’ailleurs, les journalistes s’en rendront compte bientôt.


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