Peut-on changer d’âme ?   
27/09/2006

 La ruée vers les indépendants constitue actuellement le fait politique majeur. Le PRDR va au pire (comme le fait déjà Mohamed Lemine Ould Chamekh ) disputer aux nouveaux indépendants, leur indépendance, en tentant de se transformer en parti républicain des indépendants, ou en ajoutant un «I» à son abréviation pour devenir PRDRI , (un nom qui sonne mieux, même s’il renvoie à un nom d’oiseau), que la dénomination PRDR



 Les partis de la CFCD connaitront eux aussi, leur secousse. Ceux parmi eux, qui sont facilement manoeuvrables ou que le CMJD a fait sortir des geôles de Ould Taya ne hausseront pas le ton. Ils n’ont pas le choix. Soit c’est ça, ou c’est le retour en arrière : Ouadnaga, Prison civile, Ouaga , Koutiala , Lemgheiti etc. Les grands partis de la coalition qui feront de la résistance et seront dans une inconfortable position. Ils auront à l’endroit du CMJD, le même discours que celui de l’aile nostalgique du PRDR. Le mouvement des indépendants évoluera vers un parti politique Il sera au mieux un grand parti politique soutenu par les militaires, au pire, un PRDS / Ere-Nouvelle.
Et le processus électoral pourra ne pas être compromis. Car avec un probable boycott des futures élections on trouvera toujours des participationnistes. Comme au bon vieux temps. Même s’il sera difficile que l’ingérence se manifeste lors de scrutins, en raison de la présence massive des observateurs étrangers. Mais ils étaient présents, ces bougres en 1992 !
Une levée de boucliers de l’ex-opposition radicale en exil est également en marche. Cette opposition électronique pour la plupart, dispose d’une grande capacité de nuisance. Elle a ses entrées dans de grands cercles de décisions en Europe et en Amérique et gère plusieurs sites forums et blogs sur internet. Et puis attendons voir la réaction des partenaires de la Mauritanie. Vont-ils continuer à soutenir le processus ? La présente visite du Chef de l’Etat en France prouve qu’il ne faut pas se faire d’illusions. Les Etats ont des intérêts. Ils n’ont pas de sentiments et puis cette farce américaine d’un projet de grand Moyen Orient est depuis l’invasion de l’Irak mise à rude épreuve.
Mais au delà du méli-mélo, la ruée vers les indépendants reflète avant tout l’état d’esprit dominant, fait de soumission à l’autorité .Les notables, les cadres qui viennent de se séparer du PRDR et d’autres partis qu’ils laissent tels des coquilles vides et dont certains l’étaient d’ailleurs, ont perpétué, une manière de faire de la politique, pratiquement toujours la même, depuis le colon, le PPM, les structures d’éducation des masses et l’ex-Prds. Une manière qui consiste à sonder les intentions ou le souhait du Prince du moment et l’y accompagner. Et que l’on ne se méprenne pas, si les dépositaires de cette culture qui se fendaient hier en initiatives et associations de soutien au guide éclairé, à la campagne du livre, à la lutte contre l’analphabétisme et contre l’obésité changent aujourd’hui de disque et entonnent vive l’indépendance. Peut-on changer d’âme ?
MAOB


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