Quel personnage mauritanien, sportif, artiste, écrivain, penseur, politicien, intellectuel, engagé socialement, technicien cadre, participe au rayonnement de notre pays? A l’instar de 99% des pays du monde, qui ont un personnage mondialement connu, ou au moins reconnu dans son domaine d’action. Vous aurez beau fouillé, vous ne trouverez pas. A part quelques ersatz politiques, ou des intellectuels de seconde catégorie tout juste bons à réciter les mêmes démagogies. C’est d’autant plus inquiétant que le monde est entré de plain pied dans l’ère de la communication. Qu’avons-nous actuellement, à ces niveaux sus cités à communiquer et faire valoir au reste du monde ? Prenons la musique par exemple, qui est un des arts les plus "consommés" et qui rendent un pays tout de suite plus visible sur la carte du monde. Qui avons-nous de connu dans la sous région? Personne. Nous n’avons pas un Youssou N’Dour ou un Ali Farka Touré dans nos rangs. Ceux-là donnent une belle image de leurs pays.
Quant à la culture littéraire ou théâtrale, le constat est encore plus désolant. Le livre est en Mauritanie, ce que l’ours est aux Pyrénées actuellement: un genre indésirable. Très peu de productions, et quand elles sont bonnes, ne reçoivent pas le support nécessaire de la part des médias. De "l’intelligentsia" locale, ou des autorités publiques ? Le ministère chargé de ces domaines a failli depuis bien longtemps. Ont-ils tenté d’élever une stèle pour la culture mauritanienne ? Pouvons-nous nous targuer d’avoir un Kateb Yacine, un Sembène Ousmane, un Tahar Benjelloun, un Ken Saro-Wiva ou un Youssef Chahine? Là encore, toujours nada… Continuons avec le sport !! Dans les discussions autour du "ataya", on se demande toujours, quand est-ce que ce pays aura une politique sportive digne de ce nom permettant à un jeu collectif populaire, comme le football, de participer à des phases finales, au moins continentales! L’Angola, qui a traversé plus d’une décennie de guerre civile, a présenté cette année une bonne équipe en coupe du monde, loin d’avoir été ridicule. Les talents sont là , mais les politiques en sont indifférentes. Or, de nos jours, on ne peut ignorer les qualités mobilisatrices (même l’espace d’un moment!) du football. On pourrait continuer ainsi sans fin à propos de la peinture (de bons peintres mais qui ne sont pas soutenus), de la philosophie, de la mode etc. Tout cela nous ramène à un cruel manque de références pour la jeunesse (10 à 25 ans) qui compose 60% de ce pays. On se demande sur quelles bases et à partir de quels référents socioculturels et historiques pourraient-ils bien se projeter dans l’avenir?? Sur la base de quelles motivations? Hélas, en plus de l’éducation nationale en faillite, on aurait peut-être là une esquisse d’explication au taux de réussite cauchemardesque du bac. Encore une fois, cette année 2006 ne fera exception dans les annales.
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