L’Assemblée nationale a adopté mardi 5 janvier à l’issue de houleux débats, des amendements à la loi antiterroriste adoptée en juillet 2005. Ces nouveaux amendements vont dans le sens du durcissement en autorisant les écoutes téléphoniques et cybernétiques (déjà mises en œuvre depuis quelques années, dit-on ), ainsi que les perquisitions à toute heure de nuit.
Les nouveaux amendements prolongent à 4 ans la détention préventive, et suppriment la prescription en matière de terrorisme. Les députés de l’opposition ont dénoncé une «dérive dictatoriale» et exprimé leur crainte de voir les amendements «instrumentalisés à des fins politiques». Sur les 95 députés de l’Assemblée nationale seulement 35 étaient présents lors du vote du texte. Le règlement de l’Assemblée n’exigeant pas une majorité absolue, vingt députés ont voté pour, et 15 contre. Le ministre mauritanien de la Défense M. Hamadi Ould Hamadi a indiqué que les nouveaux amendements permettront de combler les lacunes constatées dans la loi de 2005 laquelle n’a pas permis «d’éradiquer ni de faire face efficacement au terrorisme ». "Le ministre a donc l’intention de lutter contre les brigades d’AlQaida qui opèrent en Mauritanie à partir du Mali par un texte", a commenté de son coté, un observateur.
Les actions terroristes se sont multipliées en Mauritanie depuis octobre 2007 avec deux attaques contre l’armée, deux braquages, une attaque armée contre une ambassade, un meurtre, une opération kamikaze, et deux enlèvements.
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