Déclaration des partis de l’opposition mauritanienne   
27/11/2009

Le comportement et les actes du pouvoir issu de l’élection contestée du 18 juillet 2009 se caractérisent par une dangereuse dérive totalitaire consistant à violer systématiquement la constitution, les lois et règlements et à pervertir le système électoral, prolongeant ainsi le régime d’exception.



Ces actes se manifestent notamment par de graves concessions au détriment de la souveraineté nationale ainsi que par la négation de l’Etat de droit, l’intimidation de l’élite politique administrative et économique, les règlements de comptes, la marginalisation totale de l’opposition et le non respect de ses droits.
Une telle gestion des affaires publiques provoque de plus en plus un profond désarroi et une grande indignation doublée d’une grave préoccupation pour l’avenir même du pays qui vit déjà une crise politique, économique, financière, sociale et de valeurs sans précédent face à laquelle le général Mohamed Ould Abdel Aziz improvise des solutions démagogiques, populistes et manifestement sans lendemain.
A cela s’ajoute l’insécurité grandissante, les activités terroristes, l’implantation de réseaux mafieux internationaux, l’isolement international et l’incapacité de regagner la confiance des partenaires au développement et des investisseurs déconcertés par  l’instrumentalisation de la justice et les vexations et extorsions de fonds en dehors des procédures légales dirigées de façon sélective contre certains hommes d’affaires, agissements de nature à décourager les investissements et à compromettre ainsi l’économie nationale.
Les partis de l’opposition, préoccupés au plus haut point par cette situation, mus par des sentiments patriotiques, loin de tout calcul politicien et persuadés que la majorité actuelle est incapable de faire face à elle seule aux multiples défis, estiment que pour sortir de cette impasse, préserver les acquis démocratiques ou ce qui en reste et assurer la survie et la stabilité du pays, il est impératif d’instaurer un dialogue politique apaisé entre tous les acteurs politiques, pour aboutir à un mode de gestion concertée des grands problèmes auxquels le pays fait face.

Ce dialogue, prévu dans le cadre de l’accord de Dakar, permettra de :
-sauvegarder la souveraineté du pays et restaurer ses rapports équilibrés avec les grandes puissances et les pays voisins,
-préserver et consolider les acquis démocratiques en mettant l’accent sur la défense des libertés individuelles et collectives et les droits humains,
-mettre un terme définitif à l’intrusion de l’institution militaire dans la vie politique et définir sa place et son rôle dans l’édification d’une Mauritanie démocratique,
-réviser de façon concertée le système électoral pour garantir aux élections la crédibilité et l’équité nécessaires et assurer les chances d’une alternance politique véritable, comme préalable à toute nouvelle échéance électorale, conformément à l’esprit et à la lettre de l’accord de Dakar,
-définir et mettre en œuvre en y associant toutes les forces politiques, les acteurs économiques et la société civile une stratégie efficace de lutte contre la corruption et la mauvaise gestion, dans la transparence, le respect du droit et loin de tout règlement de comptes, contrairement à l’attitude du pouvoir qui constitue une réelle menace pour la cohésion nationale et la paix sociale,
-mettre sur pied une administration saine dont l’objectif est de promouvoir le développement du pays et son progrès, en procédant à une étude globale sur de l’état de la nation axée sur le rendement et l’efficacité et mettant un terme à la léthargie dans laquelle se trouve actuellement l’appareil administratif.
-améliorer, loin de toute démagogie et de politique-spéctacle, les conditions de vie des populations par la maîtrise des prix, la création d’emplois, la mise en œuvre de mécanismes de solidarité nationale et la promotion de politiques cohérentes visant le développement des secteurs productifs notamment l’élevage, l’agriculture et la pêche,
-organiser un débat national serein autour de thèmes d’importance capitale tels que les moyens de renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale, la promotion d’un meilleur système de santé, la reforme de l’éducation, l’amélioration de la sécurité des citoyens et la promotion de relations extérieures garantissant la souveraineté et les intérêts supérieurs du pays.
A l’occasion de la commémoration du 49ème anniversaire de l’indépendance nationale, en considération à notre mémoire collective, les partis de l’opposition s’inclinent par respect et reconnaissance aux Femmes et Hommes valeureux et patriotes qui ont conduit la Mauritanie à l’indépendance et à l’édification d’un Etat fondé sur une unité nationale solide qui occupe une place honorable dans le concert des nations.

Nouakchott, le 26 Novembre 2009.
Les Partis et forces politiques signataires :


-Alliance Populaire Progressiste – APP
-Alliance pour la Démocratie en Mauritanie – ADEMA
-Le Parti de l’Alternative
-Avant-garde des Forces du Changement Démocratique – AFCD
-DEKAALEM – Rassemblement Démocratique pour le Renouveau de la Mauritanie
-Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice – IMEJ
-Parti National pour la Démocratie et le Développement – ADIL
-Parti pour la Liberté, l’Egalité et la Justice – PLEJ
-Rassemblement des Forces Démocratiques – RFD
-Rassemblement du Peuple Mauritanien – RPM
-L’Union des Forces de Progrès – UFP
-L’Union Nationale pour l’Alternance Démocratique – UNAD

 

Source: Communication RFD


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