L’indispensable 3 août dans les partis politiques   
28/06/2006

En ce jour fatidique du 25 juin 2006, les Mauritaniens ont voulu tourner la page de 46 années de pouvoirs despotiques. Ironie de l’histoire, c’est en la personne d’un militaire putschiste que le pays aura connu une constitution assurant l’alternance démocratique. Pourtant, l’homme taciturne et réservé ne se prêtait guère aux jeux controversés et ingrats de la politique. Pendant plus de vingt ans, on ne le verra que très rarement s’afficher publiquement. Aucun mauritanien ne prédisait un avenir politique à cet héros de la guerre du Sahara, sauveur du président Maaouya d’une mort certaine, un 16 mars 1981.



Mais c’était compté sans la providence, ou du moins sans cette fée magique qui veille sur la Mauritanie et ses enfants. Encore une fois, le pays le plus décrié par son originalité et son excentrisme échappera de justesse à la déconfiture. Par la faute de mauritaniens ! Ely Ould Mohamed Vall homme né riche, aurait pourtant pu pantoufler dans son poste mirifique de DGSN à l’ombre de l’intraitable Ould Taya. Il a choisi de franchir le Rubicon, d’aller au sauvetage de son pays par un projet politique rédempteur et réformateur. Le plébiscite que les mauritaniens ont réservé le 25 juin aux amendements constitutionnels en dit long sur leurs attentes et leurs ambitions.  Néanmoins, comprendront-ils également que l’avenir des peuples n’appartient qu’aux nations aptes à survivre dans un monde tourmenté, qui ne pardonne aucune erreur de parcours ? A cet égard, la Mauritanie a certes tourné la page de la dictature d’Etat mais réussira-t-elle à tourner la page de la dictature des partis?

La question se pose avec ces hommes politiques pères fondateurs de partis politiques qui sont encore là en dépit du changement et qui continuent à supputer sur leurs chances de succéder à Ould Taya. Les mauritaniens se limiteront-ils à une telle alternance que la providence a facilitée. N’est-il pas légitime de tourner également la page des partis politiques dirigés par des pères fondateurs qui payent les cotisations à la place des membres, qui utilisent les militants comme des sujets figurants pour perdurer à la tête des partis politiques, contre vents et marrées. Il est temps de susciter un véritable renouvellement de la classe politique en incitant les partis politiques à se donner du sang neuf, du sang propre, du sang digne de confiance. Aux USA, dite première démocratie du monde, cela se passe à travers des Primaires. Les partis politiques doivent en effet organiser des primaires pour mériter la confiance du public, donner une plus grande chance au plus grand nombre de candidats susceptibles de postuler au poste de premier magistrat de la république. Il est temps d’organiser des primaires au sein des partis politiques pour donner le signal indispensable que tout le monde consent à se remettre en cause. Les militaires du CMJD et les membres du gouvernement de transition se sont remis en cause en décrétant qu’ils ne sont candidats à rien dans les futurs enjeux électoraux. Qui seront ces hommes politiques qui auront le courage et l’altruisme de se déclarer inaptes à diriger?

IOM


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