Putsch du 8 juin 2003 : Eclairages sur la trajectoire de Ould Hannena et ses amis   
30/01/2005

Nous savons maintenant  assez sur la conception et la mise Ă  exĂ©cution du putsch manquĂ© du 8 juin 2003. Tout  rĂ©cemment nous avons suivi  l’arrestation de deux,  des  principaux dirigeants de ce putsch infiltrĂ©s en Mauritanie Ă  la mi- septembre 2004. 
Ce qu’on ne savait  pas, c’est  ce qui s’était  passĂ© après les folles journĂ©es du 8 et 9 juin 2003. Comment les principaux  auteurs de ce  putsch avaient-ils  fui ?  Quel trajet avaient-ils empruntĂ© ? Qui avait organisĂ© leur fuite ? OĂą s’étaient-ils  regroupĂ©s ? Comment se sont-ils rĂ©organisĂ©s ? Que comptaient- ils faire ? Et pourquoi sont-ils revenus en Mauritanie?



Sur la base des recoupements faits depuis l’arrestation de l’ex-Commandant Ould Hannena et du Capitaine Ould Mini, et   des informations qui parviennent depuis lors, des milieux  gĂ©nĂ©ralement bien informĂ©s ou en relation avec  l’enquĂŞte, close depuis le 21 octobre 2004, nous pouvons maintenant rĂ©pondre Ă  toutes ces interrogations. Retour sur  des zones d’ombre jusque-lĂ ,  non Ă©claircies!

 

                     Du 8 juin 2003  au  8 octobre 2004
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«Ils sont ici parmi nous!  Non, ils sont au Nord du Mali !,  Ah Non ,  Ils sont au Nord du Niger!,   Pas du tout, ils sont devenus boutiquiers en CĂ´te d’Ivoire ou en Angola !»  Depuis le 10 juin 2003, telles Ă©taient  les assertions assĂ©nĂ©es  sur un ton catĂ©gorique aux mauritaniens.
Depuis octobre 2004, ces assertions ont Ă©tĂ© balayĂ©es comme d’un revers de main. La vĂ©ritĂ© finit toujours par se manifester. Et le puzzle a fini par se reconstituer, non pas sur la prĂ©paration du putsch de juin 2003, la rĂ©partition des rĂ´les,  mais aussi sur l’après putsch, sur ce qu’étaient devenus les putschistes eux mĂŞme, au-delĂ  de leur projet mis en Ă©chec. Des informations qui rĂ©lĂ©vaient jusqu’ici, de l’énigme.

 

Chronique d’une fuite

Jusqu’à la mi-septembre 2004,  bien après l’accusation officielle Ă  l’endroit du Burkina et de la Libye d’abriter et d’encadrer les putschistes en fuite, seule les informations  sur  la fuite du Capitaine Ahmed Salem Ould Kaabache Ă©taient connues. Ayant fui Nouakchott par la Route de l’Espoir après l’échec du putsch,  le Capitaine Ould Kaabache Ă©tait parti tout naturellement chez lui, dans les environs de  Kiffa. Ses frères lui  ont aussitĂ´t pris un vĂ©hicule de transport et l’ont amenĂ© en direction de TENAHA, localitĂ© mauritanienne de la rĂ©gion de l’Assaba  frontalière avec le  Mali. C’était le 18 juin 2003.  De retour Ă  Kiffa ses frères  ainsi que  le chauffeur  avaient Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s et ne furent libĂ©rĂ©s qu’au cours du mois de juillet 2004.
 Pour le restant des putschistes  de juin 2003, on en Ă©tait Ă  des suppositions. Mais après l’arrestation de Ould Hannena et Ould Mini,  la minute de cette fuite  pour certains d’entre eux,  est enfin revelĂ©e. Une fuite Ă  la «chacun pour soit» pour certains fugitifs, tout en Ă©tant  organisĂ©e,  Ă  ce qui s’est vue,  pour les dirigeants du putsch.
 Contrairement Ă  une autre  idĂ©e rĂ©pandue, le putsch du 8 juin 2003 n’a pas Ă©tĂ© mis en Ă©chec le 10 juin 2003, mais  bien    le 8 juin 2003 ! Après l’infructueux assaut contre la PrĂ©sidence de la RĂ©publique et le dĂ©sastreux assaut contre l’Etat Major des Forces ArmĂ©es, les putschistes se sont rendus  compte de l’échec de leur action. Bien avant la vigoureuse contre offensive des forces loyalistes. C’est la raison pour laquelle Saleh Ould Hannena le principal instigateur du putsch a dĂ©laissĂ© le bataillon blindĂ© (BB) dans l’après midi du 8 juin 2003 pour se rĂ©fugier  dans une gazra abandonnĂ©  situĂ©e dans le voisinage du BB, qu’il quittera pour une autre cache Ă  «Bouhdida», puis une autre Ă  «Mzeilga», puis une autre  au «Carrefour». C’est après deux semaines qu’il rencontra le Commandant Mohamed Ould Cheikhna, le deuxième cerveau de la tentative de putsch. Et c’est aux alentours  du 22 juin 2003 que les deux cerveaux  du putsch allaient quitter Nouakchott, aidĂ©s en cela par Sidi Mohamed Ould Mohamed (dĂ©jĂ  !) et d’autres personnes, dans ce qui ressemblait Ă  une exfiltration  très bien planifiĂ©e. Les fugitifs emprunteront la Route de l’Espoir jusqu’à Kiffa, rusant avec les postes de contrĂ´le, marchant pour les contourner et pour ĂŞtre rĂ©cupĂ©rĂ©s par la suite par le vĂ©hicule conduit par Sidi Mohamed Ould Mohamed.
Arrivés à Kiffa, un deuxième véhicule les prendra en charge jusqu’ à Tintane. De Tintane les deux fugitifs sont allés à Khayes (Mali).
Le trajet empruntĂ© par les deux cerveaux du putsch de juin 2003 est donc diffĂ©rent de  celui empruntĂ© par le  Capitaine Ould Kaabache et  celui utilisĂ©  par le Capitaine Ould Mini dans sa fuite.
Après l’échec du putsch de juin 2003,  Ould Mini a fui par taxi en direction de Rosso. Il a traversĂ© le fleuve SĂ©nĂ©gal par pirogue .Du SĂ©nĂ©gal il est parti Ă  Khayes (dĂ©cidĂ©ment !), puis de cette ville malienne,  il est rentrĂ© en CĂ´te d’Ivoire oĂą il est restĂ© plus d’un mois avec un parent Ă©migrĂ© dans ce pays. Entre temps,  il a pu contacter Ould Hannena en CĂ´te d’Ivoire  dont il a pu obtenir les coordonnĂ©es, qui lui a dit de se diriger vers les zones occupĂ©es par les rebelles ivoiriens .De lĂ -bas ils est allĂ© Ă  Ouagadougou oĂą il a retrouvĂ© ces amis du 8 juin 2003.
Le regroupement
Ould Cheikhna et Ould Hannena  se sont installĂ©s dĂ©s le dĂ©but du mois de juillet 2003 Ă  Ouagadougou oĂą ils ont Ă©tĂ© accueillis par Moustapha Ould Limam Chavi’i qui les a logĂ©s dans le quartier Ouaga 2000, une citĂ© rĂ©sidentielle financĂ©e par la Libye. Quelques semaines après avoir rencontrĂ©  le leader de la rĂ©bellion ivoirienne, Guillaume Soro,  ils partaient en  CĂ´te d’Ivoire prĂ©cisĂ©ment Ă  BouakĂ©. Une fois Ă  BouakĂ©, les deux chefs de file des putschistes ont commencĂ© Ă  battre le rappel de leur troupe. C’est ainsi qu’ils ont Ă©tĂ© contactĂ©s Ă  BouakĂ©  (après qu’ils aient donnĂ© leurs coordonnĂ©s aux familles en Mauritanie de leurs camarades), par les Capitaines Ould Kaabache,  Ould Mini et Ould Saleck. Ces derniers venaient eux aussi  de dĂ©barquer Ă  Ouagadougou oĂą ils furent  hĂ©bergĂ©s  par Moustapha Ould Limam Chavi’i dans un quartier populaire de Ouagadougou. Le regroupement  est intervenu dĂ©but aoĂ»t 2003. Les putschistes se sont rencontrĂ©s avec un groupe de civils comprenant Sidi Mohamed Ould Mohamed, Yehdhih Ould Ebnou et d’autres. C’est Ă  Ouaga qu’ils  fondent Ă  la mĂŞme pĂ©riode l’organisation armĂ©e : «Les Cavaliers du Changement».
Le projet
Avant la crĂ©ation de cette organisation, ses dirigeants avaient eu des contacts par le canal  de Ould Chavi’i avec des officiels burkinabĂ©s et un Ă©missaire des services spĂ©ciaux libyens.
L’argent disponibilsĂ©e pour cette organisation  provient de la Libye. La partie du territoire ivoirien occupĂ©e par les Forces Nouvelles (rĂ©bellion ivoirienne) servait de base d’entraĂ®nement. Après plusieurs contacts avec des reprĂ©sentants de l’opposition en exil : Conscience et RĂ©sistance, les Flam, des organisations de rĂ©fugiĂ©s, l’Alliance patriotique et avec des responsables politiques nationaux de l’Opposition LĂ©gale ainsi que d’autres contacts avec des officiers au niveau de l’ArmĂ©e Nationale , la direction des «Cavaliers du Changement» dĂ©cide en janvier 2004, et c’est un  signe d’échec de leur  tentative de constituer un front politique ou militaire avec de vrais ramifications au pays,  de recruter des guĂ©rilleros civils  Ă  partir de la Mauritanie. C’est la mise en place de la «Filière de Koutiala», un centre d’entraĂ®nement  dans la zone de BouakĂ©.
La formation   des nouvelles recrues sera confiĂ©e Ă  un groupe d’instructeurs comprenant le  Capitaine Abderrahmane Ould Mini, le   sergent Ely Ould M’Hamed  (Frère de Didi Ould M’hamed), Hamoudi Ould Baba et  un certain Vithiou des Forces Nouvelles (RĂ©bellion ivoirienne).
Il s’agit  d’une  formation de 15 jours par un groupe de 10 guĂ©rilleros. Cette formation quoique sommaire Ă©tait intensive. Elle comportait la condition physique,  le maniement des armes individuelles et collectives, les opĂ©rations de sabotage et le maniement des explosifs.
Le 10  FĂ©vrier  2004, le groupe d’instructeurs  est allĂ© Ă   Zegwa une ville malienne frontalière avec la CĂ´te d’Ivoire oĂą ils ont rencontrĂ© un groupe de recruteurs et de recrues en provenance de Tintane. Ce groupe   comprenait Sidi Mohamed Ould Mohamed, Moustapha Ould Sid’Ahmed, Brahim Ould Kherchy,  Sid’Amar Ould Cheikhna, Mohamed Mahmoud,  Hamoudy  Ould Siyam,  El Hor Ould Mohamed El Abd, Sidi Ould Cheikh,  Moulaye Ould Brahim, Mohamed Ould Hmeidy, et Mohamed Dicko.
Après la fin de leur formation,  les  recrues se sont introduites en Mauritanie le 20 mars 2004, ont reçu une première cargaison  d’armes  le 20 juillet 2004 et s’apprĂŞtaient Ă  recevoir une seconde, le 26 septembre 2004. Le jour «J» ayant Ă©tĂ© fixĂ© au 2 octobre 2004. Cependant,  il est impensable que les «Cavaliers du Changement» aient estimĂ©  pouvoir dĂ©stabiliser le rĂ©gime en place en Mauritanie avec des recrues ayant subi une formation sommaire. Apparemment, les «Cavaliers»  comptaient en dehors de ces recrues, sur des sympathisants prĂ©sents Ă  Nouakchott. On parle Ă  ce sujet, d’un groupe de militaires dirigĂ©s par le Capitaine  Ahmedou  Ould Mbareck au sein de l’ArmĂ©e, d’un groupe de nĂ©gro mauritaniens  et de l’enrĂ´lement après leur libĂ©ration.des 131 prisonniers militaires de OuadNaga. 
Pourquoi sont-ils revenus?
Pour justifier le retour inattendu des putschistes les analystes avancent plusieurs raisons. La première est que la campagne mĂ©diatique et diplomatique mauritanienne a fini par exaspĂ©rer les parrains burkinabĂ©s qui se savent de plus en plus surveillĂ©s. Ces derniers  auraient finalement demandĂ© aux putschistes mauritaniens de tenter une ultime action. Ensuite  il y a  la parfaite mĂ©connaissance des rĂ©alitĂ©s du pays. Comme toutes les oppositions en exil, les «Cavaliers du Changement» ont fini par cultiver les prĂ©jugĂ©s  que «la Mauritanie est une RĂ©publique Bananière ou tout peut se faire et qu’avec l’argent  l’on peut tout se permettre». Ensuite,  les putschistes ont commis la bourde monumentale de prendre  pour argent comptant les messages envoyĂ©s par leurs  sympathisants en Mauritanie, comme quoi la situation est chaotique, le peuple n’attend que des sauveurs, que  leur  popularitĂ©,   l’engagement de leurs sympathisants  sont au paroxysme, et qu’ils seront accueillis en Mauritanie en libĂ©rateurs.
Et c’est ainsi que le 16 septembre, le Capitaine Ould Mini, Saleh Ould Hannena et Hamoudi Ould Siyam se sont introduits en Mauritanie via Rosso en venant de Khayes (Mali).
Quelques jours après ils se rendent compte que la mobilisation n’est pas aussi grandiose qu’on leur a fait croire. 
Le 25 septembre  le Capitaine Ould Mini  fut   tirĂ© de son sommeil et arrĂŞtĂ© dans une villa au Ksar Ouest. Saleh Ould Hannena  qui Ă©tait dans la mĂŞme villa est parvenu Ă  monter sur le toit de la villa pour sauter sur celui d’une villa voisine et se terrer. Au crĂ©puscule de la journĂ©e du 25 Septembre il se faufile entre les murs du quartier Ksar Ouest avant d’être rĂ©cupĂ©rĂ© au niveau du «Carrefour Ould Mah» par Yehdhih Ould Ebnou. De caches en caches, Ould Hannena retrouve  le Capitaine Ould Mbareck, officier de renseignement en fuite. Ils  prendront Ă  pied, la route de Rosso le 3 octobre, longeant  le  cotĂ© de celle-ci, faisant face au  littoral et  faisant parfois de l’auto-stop. Parvenus Ă  Rosso le 8 octobre ils y seront arrĂŞtĂ©s le 9.

Remonter le moral, après le coup fatal

L’arrestation  du prĂ©sident de l’organisation  armĂ©e «Cavaliers du Changement», de son bras droit Ould Mini, du chef de l’aile civile ainsi que  de plusieurs  membres de cette  organisation (crĂ©Ă©e par des ex-officiers ayant Ă  leur  actif plusieurs tentatives de putsch) a Ă©tĂ© incontestablement un coup fatal  pour  cette organisation.
Coup sur coup,  elle  a perdu son chef militaire et  le chef de  son aile civile, Sidi Mohamed Ould Hreimou.  Après de tels coups assĂ©nĂ©s,  les observateurs s’interrogent dĂ©jĂ  sur  sa capacitĂ© de nuisance et surtout son  programme d’avenir.
Arafat Ould Ahmed, un ingĂ©nieur Ă  la CommunautĂ© Urbaine de Nouakchott  membre de l’aile civile de  cette organisation, arrĂŞtĂ© rĂ©cemment a Ă©tĂ© catĂ©gorique au cours de son audition devant les enquĂŞteurs: «Tous nos plans sont tombĂ©s Ă  l’eau, c’est fini pour nous !». Faut-il donner du crĂ©dit Ă  tels propos ? Pas du tout !
Rien que  le  27 Octobre, le nouveau prĂ©sident de l’organisation, l’ex- Commandant Mohamed Ould Cheikhna dans une «interview» sur le site de l’ Organisation Contre les Violations des Droits Humains (OCVIDH) a martelĂ©  que son organisation «maintiendra le cap, procèdera Ă  une recomposition de ses forces et promet Ă  l’ennemi une dĂ©faite cuisante ». Cette «interview» rĂ©alisĂ©e on ne sait oĂą,  par Sy Mamadou Saidou et Kebe Almouda est-elle authentique? Probablement, oui,  mĂŞme si les propos de Ould Cheikhna dans cette  interview sont trop marquĂ©s par les tournures et le style d’un Jemal Ould Yessa.  AuthenticitĂ©  probable, aussi, parce que l’OCVIDH et le Flamnet sont les vitrines de communication privilĂ©giĂ©es pour les dirigeants des «Cavaliers du Changement».
On rappelle que le 26 septembre 2003, l’ex-Commandant Ould Hannena avait justement choisi l’OVCIDH pour sa deuxième sortie, après celle, rĂ©alisĂ©e  sur le site des Flam:
Après l’arrestation des dirigeants de l’organisation tels que Ould Hannena,  Ould Mini, le dĂ©mantèlement des ailes militaire et civile, la saisie des armes, des moyens de communication, l’identification de la filière de recrutement, du mode opĂ©ratoire pour introduire les armes et pour le passage  Ă  l’action, mais aussi,  après  les pressions que le Burkina aurait exercĂ© sur Moustapha Ould Limam Chavi’i  le mentor des «Cavaliers du Changement» (injoignable Ă  Ouaga depuis quelques jours)  pour que ses protĂ©gĂ©s quittent le territoire burkinabĂ©, cette sortie mĂ©diatique  Ă©tait attendue, pour remonter le moral et les enchères. Seulement  elle est venue confirmer la relation  de l’organisation avec des cercles extrĂ©mistes de l’opposition en exil. Et confirmer la complicitĂ©   revelĂ©e au cours de l’enquĂŞte, de ces cercles, Ă  la fois au terme des aveux (spontanĂ©s ou non !) du  chef de l’aile civile de l’organisation Sidi Mohamed Ould Hreimou et du  Capitaine Ahmedou Ould Mbareck.
Nouvelle menace
 Â«Nous serons Ă©conomes dans l’usage de la parole et agirons !» a menacĂ© Ould Cheikhna dans cette  «interview» fleuve. C’est la première interview après la dĂ©bâcle du 25 septembre et les dĂ©veloppements qui l’ont suivis. Les sorties qui l’avaient prĂ©cĂ©dĂ© au nom de l’organisation sur le succès de la deuxième cavale de Ould Hannena s’étaient revelĂ©es sans fondement. L’interview est en quelque sorte un programme, mais elle  est avant tout   destinĂ©e Ă   faire croire que l’organisation a survĂ©cu  Ă  l’onde de choc. Surtout que l’organisation est censĂ©e avoir des cartes Ă  jouer avec   le groupe d’officiers (Ould Kaabache, Ould Saleck, Hamoudi Ould Baba), son   logisticien Mohamed Ould Taleb alias Mohamed Ould Alweimine ou Mohamed Diko, sa  filière Oumar El Kenti pour la livraison d’armes et de combattants Azawadis , ses activistes  de l’aile civile qui ont rĂ©ussi Ă  fuir (Ould Ebnou, Ould Siyam, Moulaye Ould Brahim , Ahmed Ould Hmeidy, Brahim Ould Khirchi), ainsi que  plusieurs civils formĂ©s Ă  Koutiala en FĂ©vrier 2004 et non arrĂŞtĂ©s jusqu’à prĂ©sent. L’organisation pourra Ă©galement  compter sur  la centaine de  combattants nĂ©gro mauritaniens radiĂ©s de l’ArmĂ©e, la fin des annĂ©es 80. Ces derniers devaient participer au putsch prĂ©vu le 2 octobre 2004. Leur contact Ă©tait un certain «Yero» qui logeait dans un appartement non loin de l’Ambassade de  France. Il a Ă©tĂ©  Ă©vacuĂ© le 25 septembre juste  après l’arrestation de Ould Mini par Moustapha Ould Sid’Ahmed,  Ă  El Mina, d’oĂą il s’est volatilisĂ©.
Cependant,  l’organisation n’a pas que des potentialitĂ©s. Plusieurs contraintes pèsent sur elles. D’abord Bye Bye, l’effet  surprise. L’alerte au niveau des forces de sĂ©curitĂ© mauritaniennes restera maximale pour longtemps encore. MĂŞme si rien n’indique que tel est le cas !  Ensuite, l’organisation est obligĂ©e de changer de bases arrière  et il est certain que ces bases resteront en terre ivoirienne sous contrĂ´le  des Forces Nouvelles (rĂ©bellion ivoirienne). Seulement  avec des bases de repli situĂ©es Ă  BouakĂ©, toute opĂ©ration  en Mauritanie exigera  le passage par deux pays: le Mali et le SĂ©nĂ©gal et exposera Ă©videment Ă  des risques.
Et d’ailleurs s’il est très probable  que le restant des amis de Ould Hannena soit toujours en territoire ivorien sous la protection bienveillante d’un Guillaume Soro, il n’est pas exclu  qu’ils aient quittĂ© la rĂ©gion de BouakĂ©. La deuxième vague comportant Ould Cheikhna devait en effet, venir en renfort en Mauritanie, après l’entrĂ©e de Ould Hannena Ă  Nouakchott le 17 septembre dernier. Cette deuxième vague Ă©tait-elle  dĂ©jĂ  au SĂ©nĂ©gal ou au Mali au moment de l’arrestation de Ould Mini ? Si oui, y est-elle restĂ©e ?  Il est difficile d’admettre  en tout cas que ce groupe ait songĂ© Ă  s’infiltrer en Mauritanie après l’arrestation de leurs amis Ă  Nouakchott. Sont- ils donc restĂ©s dans les pays de transit (Mali, SĂ©nĂ©gal) ? Sont- ils revenus au Burkina ? Sont- ils revenus Ă  BouakĂ© ? Des questions auxquelles le temps rĂ©pondra !

De curieuses accointances
La relation entre l’organisation armĂ©e et les milieux de l’opposition en exil  s’est concrĂ©tisĂ©e, selon les milieux de l’enquĂŞte, juste après la fuite des cerveaux du putsch de juin 2003. C’est Ă  Ouagadougou que les bases d’une telle relation  ont Ă©tĂ© jetĂ©es  avec Kane Saidou notamment, un historien ex-membre des Flam. Et parce que «l’ennemi de mon ennemi est mon ami »,  les relations des  «Cavaliers» ne se sont  pas limitĂ©es Ă  l’opposition radicale : (Conscience et RĂ©sistance, Flam , Alliance Patriotique). Des contacts ont bien eu lieu avec des dirigeants de l’opposition lĂ©gale. Au nom de quoi y avait-il   toute cette convergence ? Evidement au nom du seul dĂ©nominateur commun: la haine de Ould Taya.
Un dĂ©nominateur partagĂ©, dans l’exil,  et aussi paradoxal que cela puisse paraĂ®tre par  le nationaliste arabe et nĂ©gro-mauritanien sectaires tous les deux, qui auront mis  au placard Ă  l’occasion leurs profondes divergences sur «la question nationale», un dĂ©nominateur partagĂ© Ă©galement par  des nostalgiques des ères rĂ©volues qui ne croient plus aux urnes, et  des ex-humanistes reconvertis Ă  la guĂ©rilla urbaine!
Seulement,   la haine n’est pas un programme politique. Les dirigeants de la rĂ©sistance afghane l’ont su .CimentĂ©s par la haine contre l’occupant russe, les dirigeants des factions afghanes se sont retournĂ©s l’un  contre l’autre, après  le dĂ©part de ce dernier. Finalement, au milieu des annĂ©es 90,  les talibans sont venus s’imposer par le feu et le sang et ramener l’Afghanistan Ă  une ère mĂ©diĂ©vale.
La Presse épinglée par les «démocrates»

Avec  les dĂ©veloppements qui ont accompagnĂ©s l’arrestation de Ould Hannena et son groupe, la Presse indĂ©pendante  se retrouve  de plus en plus indexĂ©e par des tĂ©nors de l’opposition locale et en exil,  comme Ă©tant un relais  des  services de renseignement. Sans vouloir donner la rĂ©ponse du berger Ă  la bergère, Ă  nos « dĂ©mocrates» chantres de l’approfondissement de la dĂ©mocratie et de l’alternance pacifique, la Presse pouvait  rĂ©torquer Ă  certains opposants qu’ils sont eux, des relais des «Cavaliers du Changement». Les services de sĂ©curitĂ© sont une source officielle  que les journalises ne doivent nĂ©gliger. Par ailleurs,  la Presse a toujours couvert les activitĂ©s de l’opposition lĂ©gale et a toujours voulu exploiter la littĂ©rature de l’opposition en exil. Mais cette production  ne rĂ©siste jamais  aux vĂ©rifications. Par exemple Un jour on  nous confirme la mort du Lieutenant Didi Ould M’hamed sous la torture. On s’apprĂŞte Ă  balancer l’information «à la Une», le lendemain on nous le prĂ©sente vivant. Un jour, on nous affirme que Ould Mini est mort, lui  aussi, sous la torture.  Le lendemain on le dĂ©couvre vivant. Hier on nous disait sur les sites de cette Opposition que Ould Hannena est sain sauf et qu’il s’adressera bientĂ´t aux mauritaniens. Quelques jours après, on le retrouve Ă  Satara. En fait, le problème de  la Presse c’est son refus de la manipulation. Son refus de se prĂŞter aux mensonges d’oĂą qu’ils viennent (du pouvoir et de l’opposition) et son refus de  recevoir des leçons de la part de ceux qui ont le plus grand  besoin.

Les raisons de l’échec
Ils sont restĂ©s huit jours Ă  Nouakchott (du 17 au 25 septembre) sans Ă©veiller de soupçons, ils ont rĂ©ussi Ă    introduire deux cargaisons d’armes, le 20 juillet et le 23 septembre, ils ont  maintenus le contact après l’Affaire du 8 AoĂ»t et durant une semaine Ă  Nouakchott   avec l’aile militaire et  civile impliquĂ©e dans l’opĂ©ration et, malgrĂ© tout, ils ont finalement Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s avant le passage Ă  l’action, prĂ©vu le 2 octobre 2004. Une action  baptisĂ©e « opĂ©ration jour «J» 2 Octobre. Ils, ce sont les ex-officiers putschistes : Ould Hannena et Ould Mini.
L’action prĂ©vue  allait se traduire par des attaques simultanĂ©es sur la PrĂ©sidence de la RĂ©publique , les centres de commandement de l’ArmĂ©e,  la Radio, la TĂ©lĂ©vision, les centrales Ă©lectriques et les centraux de communication. La première opĂ©ration devait ĂŞtre menĂ©e Ă  Ouad Naga dans l’objectif de libĂ©rer les 131 militaires dĂ©tenus depuis juin 2003, après la tentative de putsch. Ces militaires devaient ĂŞtre enrĂ´lĂ©s dans cette  opĂ©ration.

Mais avec le recul et vu la facilitĂ© avec laquelle les initiateurs d’un tel projet ont Ă©tĂ© neutralisĂ©s, on se demande s’ils n’avaient pas Ă©tĂ© «menĂ©s en bateau» ? S’ils n’ont  pas Ă©tĂ© entraĂ®nĂ©s dans un traquenard ? Ou s’ils n’ont Ă©tĂ© plutĂ´t victimes d’une assurance injustifiĂ©e et du mĂ©pris qu’ils ont pour le rĂ©gime en place ?
Une   hypothèse retenue dans divers milieux. MĂŞme si on souligne ici et lĂ ,  que le hasard a Ă©tĂ© un contributeur fondamental. On parle Ă  ce titre, de l’apport capital fourni  par un «officier parent de Ould Mini», que ce dernier avait contactĂ© le vendredi 24 septembre et qui a aussitĂ´t rendu compte de sa prĂ©sence Ă  Nouakchott,  Ă  la hiĂ©rarchie militaire. Cela est d’autant plus vrai que dĂ©s le dĂ©but de la soirĂ©e du 24 septembre les recherches avaient commencĂ© pour le retrouver. Mais comme les forces de sĂ©curitĂ© n’avaient comme  indication  le concernant, que la Toyota Karina noire qu’il conduisait, ils ont du patauger avant de dĂ©couvrir aux alentours de 4 heures du matin du 25 septembre, la Toyota en question  stationnĂ©e devant la baraque d’un charretier au Ksar Ouest.
Ce dernier absent, son Ă©pouse ne savait oĂą logeait le recherchĂ©. Ce qui a amenĂ© la Gendarmerie Ă  faire une descente assez bruyante, dans un  domicile qui faisait face au  lieu de stationnement de la voiture. Ce domicile n’abritait pas Ould Mini, mais un Ould Nouegued !
Excuses et palabres, tout en gardant Ă  l’œil,  la Toyota Karina! DĂ©s 7 heures du matin, la Police entre en action. Fouilles de plusieurs domiciles et enfin, aux environs de 9 heures, la mĂŞme matinĂ©e, Ould Mini et Ould Hreimou sont rĂ©veillĂ©s par les bruits de bottes et menottĂ©s. Ould Hannena prĂ©sent dans les lieux passe entre les  mailles du  filet et se terre. La suite, vous la connaissez !
Un grand tournant
 Le grand tournant dans  cette affaire, aura donc Ă©tĂ© incontestablement l’arrestation de Ould Mini. L’édifice,  comme on le verra, allait s’écrouler comme un château de cartes. Première rĂ©vĂ©lation : Ould Hannena Ă©tait bien dans le domicile oĂą fut arrĂŞtĂ© Ould Mini ! Branles bas et retour en force, des Gendarmes et  des Policiers. Aucun  rĂ©sultat ! Pourtant, Ould Hannena Ă©tait tapi dans une maison en chantier, Ă   deux mètres de celle  oĂą il est censĂ© ĂŞtre ! Mais lĂ  n’est pas l’essentiel. Pourquoi ?
Parce que qu’on se rend compte en fait, que tout l’édifice se basait sur Ould Mini. Pourtant, plusieurs groupes Ă©taient engagĂ©s dans l’opĂ©ration. Mais ni l’aille militaire vraisemblablement dirigĂ©e par Commandant Habib Ould Abou Mohamed et le Capitaine Ahmedou Ould M’bareck, ni  l’aile civile pas tout Ă  fait dĂ©capitĂ©e après l’arrestation de Ould Hreimou, car Ould Siyam, Ould Ebnou, Ould Brahim et Ould Hmeidy  Ă©taient en libertĂ©,  ni la cellule de Conscience et rĂ©sistance comprenant Jemal Ould Yessa avec pour nom de guerre : «Zir Salem El Mouhelhel» et un Ould Sneiguel, ni le groupe de combattants nĂ©gro-mauritaniens coordonnĂ© vraisemblablement  par «YĂ©ro» et encore moins  le groupe de Mohamed Ould Cheikhna qui Ă©tait pratiquement Ă  la frontière du pays, ne parviendront Ă  faire quoi que ce soit : Comme le 9 juin 2003, c’est la dĂ©bandade,  de nouveau!
Les ingrédients de l’échec
L’unique action menĂ©e par la nĂ©buleuse putschiste aura Ă©tĂ© le mitraillage de la façade du domicile du directeur de la sĂ»retĂ© de l’Etat, la soirĂ©e du 3 octobre. Dans son audition devant les enquĂŞteurs, Saleh Ould Hannena a Ă©tĂ© formel. Elle est l’œuvre, selon lui, de «Conscience et RĂ©sistance» qui avait auparavant publiĂ©e  un  posting sur Internet portant : Avertissement aux Forces de SĂ©curitĂ©. A part ce mitraillage, la tendance gĂ©nĂ©rale Ă©tait : Prendre le large.
Cette absence d’engagement surtout que Ould Hannena a pu ĂŞtre rĂ©cupĂ©rĂ© par l’aile civile, la mĂŞme soirĂ©e du 25 septembre, aux abords du «Carrefour Ould Mah» ne traduit –il pas un dĂ©ficit  d’esprit  de sacrifice et probablement de confiance au sein mĂŞme de la nĂ©buleuse ? Et n’amene t-il pas Ă  s’interroger  sur le rĂ´le rĂ©ellement jouĂ© par chacune des parties.
D’ailleurs, Ould Mini et Ould Hreimou l’ont reconnu. L’évaluation de la mobilisation des diffĂ©rentes parties engagĂ©es,  Ă©tait très en deçà des attentes.  Des parties engagĂ©es dans l’opĂ©ration avaient  promis des apports qui se sont revelĂ©s fictifs. Ces promesses sont –elles Ă  inscrire dans le cadre d’une manipulation des putschistes pour les entraĂ®ner dans un traquenard? Ce n’est pas exclu !
Il semble Ă©galement  qu’au niveau de l’aile militaire, le Capitaine Ahmedou Ould M’Bareck n’était pas favorable  Ă  la prĂ©cipitation et Ă  engager le groupe negro-mauritanien dans l’aventure, soulignant Ă  ce sujet,  qu’il est  une «arme Ă  double tranchant». D’ailleurs, dĂ©s le 23 septembre,  Ould Mbareck (un officier de renseignement)  est entrĂ© en clandestinitĂ©, bien avant l’arrestation de Ould Mini. Il ne sera arrĂŞtĂ© que le 9 octobre Ă  Rosso avec Ould Hannena. En plus, il est quasi certain qu’une rivalitĂ© de leadership sur la direction de l’organisation «Cavaliers du Changement» et que des divergences de vues opposaient Ould Hannena et Ould Cheikhna. Cette divergence de vues concernait-elle l’opĂ©ration engagĂ©e?
Ensuite, il semble que l’attitude du Gouvernement burkinabé aurait évolué. A la veille de tenue du sommet de la Francophonie le 26 et 27 novembre prochain à Ouagadougou, les autorités burkinabés qui font des mains et des pieds selon l’Hebdomadaire burkinabé «Sanfinna» pour amener la Mauritanie à participer à ce sommet, auraient demandé aux putschistes et à Moustapha Ould Limam Chavi’i de se faire discrêts, ou carrément de partir.
En outre, le rĂ´le jouĂ© par Oumar El Kenti, le fournisseur des cargaisons d’armes ainsi que celui jouĂ©  par un autre touarègue «Rkakda»  dĂ©nommĂ© «DEM» qui a accompagnĂ© Ould Mini et Ould Hannena jusqu’à la frontière sĂ©nĂ©galo-malienne reste inconnu.
Dans le monde obscur du mercenariat, la casquette d’agent double  est une qualitĂ© assez rĂ©pandue. Si on y ajoute que la coopĂ©ration sĂ©curitaire sous rĂ©gionale a du jouer, on peut deviner que les autoritĂ©s mauritaniennes peuvent ne pas ĂŞtre aussi surprises qu’on le pensait.
D’ailleurs, on avance de plus en plus que l’organisation «Cavaliers du Changement» a Ă©tĂ© elle aussi, noyautĂ©e par les services de sĂ©curitĂ© mauritaniens. Beaucoup d’ «opposants» Ă  la verve incendiaire, mais sans Ă©tats d’âme, et Dieu sait qu’ils sont lĂ©gion,  ont rĂ©ussi  en effet, Ă  Ă©tablir un contact avec elle.  Preuve  de ce noyautage,  nous n’avons  pas attendu, concĂ©dons–le,  l’arrestation de Ould Mini, pour apprendre les multiples changements de rĂ©sidence des putschistes au Burkina, l’argent libyen, le plan de dĂ©stabilisation, le camp de Koutiala, le parrainage offert Ă  nos fugitifs par la rĂ©bellion ivoirienne,  l’implication de Ould Chavi’i, et  l’ordre donnĂ© aux putschistes de s’infiltrer en Mauritanie. A l’époque, certains d’entre nous, y avaient perçu un semblant de dĂ©lires. HĂ©las ! Ce n’était pas le cas.
                                                                                                              IOM

Mode de recrutement de la filière putschiste

Avec les interrogatoires du  groupe du Capitaine Abderrahmane Ould Mini arrĂŞtĂ© le 25 septembre Ă  Nouakchott,  les informations sur la nature de ce  groupe, son mode de recrutement, d’entraĂ®nement, ses soutiens et son projet commencent Ă  ĂŞtre enfin dĂ©voilĂ©es.
Sur le projet  de dĂ©stabilisation et  les soutiens aux putschistes en fuite, nos lecteurs sont maintenant suffisamment Ă©difiĂ©s  après  la dĂ©couverte de caches d’armes et l’arrestation de l’un des cerveaux de cette recente tentative de putsch manquĂ©. C’était le  mode de recrutement qui restait mĂ©connu. Aujourd’hui, il ne l’est plus.  De sources gĂ©nĂ©ralement  bien informĂ©es et en relation avec  l’enquĂŞte, c’est suite Ă  rĂ©union tenue Ă  Ouagadougou entre un reprĂ©sentant du gouvernement burkinabĂ©, assistĂ© de Moustapha Ould Limam Chavii et Saleh Ould Hannena qu’un  cadre de recrutement et de formation  au profit des sympathisants  des putschistes du 8 juin 2003 avait Ă©tĂ© dĂ©fini.
Au cours de cette rĂ©union, Saleh Ould Hannena qui n’avait pas confiance  aux forces de sĂ©curitĂ©  mauritaniennes, avait privilĂ©giĂ© la formation de groupes de jeunes mauritaniens qu’il fallait importer du pays.
Leur formation  sera confiĂ©e Ă  un groupe d’instructeurs comprenant le  Capitaine Abderrahmane Ould Mini, le   sergent Ely Ould M’Hamed  (Frère de Didi Ould M’hamed), Hamoudi Ould Babab  et  un certain Withiou des Forces Nouvelles (RĂ©bellion ivoirienne).
Il s’agit  d’une  formation de 15 jours par groupe de 10 personnes. Cette formation quoique sommaire Ă©tait intensive. Elle comportait la condition physique,  le maniement des armes individuelles et collectives, les opĂ©rations de sabotage et le maniement des explosifs.
Fin janvier 2004, Ă  bord d’un vĂ©hicule Mercedes 190 D immatriculĂ© 11KK0732 le groupe d’instructeurs  avait quittĂ© Ouagadougou  pour un camp d’entraĂ®nement situĂ© Ă  30 Kilomètres de Koutiala. Un camp oĂą il y a des rebelles diverses nationalitĂ©s dont notamment des guinĂ©ens.
Deux semaines plus tard,  soit  le 10  FĂ©vrier  2004, le groupe d’instructeurs  s’est dirigĂ© vers Zegwa une ville malienne frontalière avec la Cote d’ivoire oĂą ils ont rencontrĂ© l’un des groupes recruteurs de mauritaniens. Un  groupe de recruteurs de trois personnes comprenant Sidi Mohamed Ould Mohamed Ould Hreimou, Moustapha Ould Sid’Ahmed  (tous les deux originaires de l’Assaba) et un certain Brahim Ould Kherchy (un originaire de Boutilimitt). Ces recruteurs   venaient de Mauritanie convoyant un groupe de sept recrues dont Sid’Amar Ould Cheikhna (frère du Commandant Mohamed Ould Cheikhna ) Mohamed Mahmoud (un etudiant),  Hamoudy  Ould Siyam et El Hor Ould Mohamed El Abd ( tous les deux originaires  de Kiffa), Sidi Ould Cheikh (un Alegois),  Moulaye Ould Brahim (un originaire de Maghta Lahjar), Mohamed Ould Hmeidy (un originaire de Rkiz)  et Mohamed Dicko (un originaire d’Aioun).
Les recruteurs et les recrues sont venus Ă  Zegwa en empruntant l’axe de Tintane  au Hodh El Gharbi. C’est Ă  Zegwa qu’ils ont rencontrĂ© leurs instructeurs.
Ce  groupe de recrues est  arrivĂ© Ă  Zegwa Ă  bord de deux vĂ©hicules mauritaniens une GX noire appartenant Ă  Sidi Mohamed Ould Mohamed (arrĂŞtĂ© avec Ould Mini)  et une Toyota Hilux appartenant Ă  un certain Isselkou  transporteur Ă  Tintane, les deux vĂ©hicules ayant Ă©tĂ© louĂ©s  par Hamoudi Ould Siyam.
De Zegwa les recrues avaient Ă©tĂ© reçues par leurs instructeurs et conduits au camp de Koutchala  pour y subir leur  formation militaire. Mais au  bout de treize jours Saleh Ould Hannena s’est prĂ©sentĂ© au  camp de Koutchala  pour dire aux nouvelles recrues que la formation est Ă©courtĂ©e en raison de visites des forces de maintien de la paix  dans les camps pour surveiller le cessez le feu en CĂ´te d’Ivoire et qu’ils vont rentrer en Mauritanie oĂą ils doivent rester sur le qui-vive en attendant le jour  «j» fixĂ© au samedi 2 Octobre 2004.Ce groupe de recrues est dorĂ©navant commandĂ© par Hamoudi Ould Siyam et Ahmed Ould H’meidy.
Ces  recrues fraĂ®chement formĂ©es au maniement des armes se sont introduites en Mauritanie le 20 mars 2004, ont reçu une première cargaison  d’armes  le 20 juillet dernier et s’apprĂŞtaient Ă  recevoir une seconde, le 26 septembre.
Le 16 septembre le capitaine Ould Mini, Saleh Ould Hannena et Hamoudi Ould Siyam se sont introduits en Mauritanie via Rosso en venant de Khayes (Mali) dans une Mitsibushi L 200 appartenant à Mohamed Ould Sidi Mohamed. Les deux officiers putschistes ont traversé le fleuve par pirogue tandisque Ould Siyam est rentré à bord de la Mitsubishi par le bac de Rosso avec les bons et loyaux services de Mohamed Ould Sidi Mohamed.
Une fois Ă  Rosso,  Ould Siyam  a rĂ©cupĂ©rĂ© ses passagers et s’est introduit avec eux Ă  Nouakchott, le 17 septembre.
Le capitaine Ould Mini  fut arrĂŞtĂ© le 25 septembre. L’une des  filières de   recrutement au profit des putschistes Ă  Koutchala  aura  Ă©tĂ© ainsi  identifiĂ©e.

 


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