Cinq personnes dont deux colonels Abderrahmane Ould Lekwar ancien commandant de la marine nationale et ex-chef des renseignements militaires ainsi que Sidi Mohamed Ould Vaide ex-comandant du 2eme bataillon commando-paras, considérés, proches de l’ancien président Ould Taya, ont été interpellées lundi en Nouakchott. Les autres interpellés sont: l’ex-ambassadeur de la Mauritanie à l’Unesco Mohamed Ould Mohamed Ali, Mini Ould Abderrahmane Ould Lekwar et l’écrivain Ahmed Ould Salek président de l’organisation Démocrates Sans Frontières (DSF) qui prône depuis le 3 août le retour de Ould Taya au pouvoir.
Selon une source autorisée de la présidence mauritanienne, les personnes interpellées avaient l’intention de "saboter le référendum" constitutionnel du 25 juin 2006.
"Ils planifiaient de saboter le référendum constitutionnel qui constitue la pierre angulaire de la transition et, partant, entraver tout le processus de transition", a déclaré la source autorisée qui a ajouté, qu’il s’agit d’un "groupe de nostalgiques de l’ancien régime qui pratiquaient la désinformation pour nuire au déroulement de la transition et que le CMJD et le gouvernement ont la ferme volonté de mener à terme le programme de transition tel que prévu par les autorités de transition".
C’est la première déclaration officielle après les rumeurs de tentative de putsch qui s’avèrent de plus en plus infondées et qui ont accompagné l’après-midi et la nuit de la propagation de la nouvelle des interpellations. Car si tel était le cas, gageons que les autorités n’auraient pas mis à l’avant une accusation du genre sabotage du referendum à moins qu’il ne s’agisse pour elles de ne pas faire paniquer l’opinion.
Il s’agit ici de la deuxième vague d’interpellations à caractère politico-sécuritaire depuis le coup d’état du 3 août dernier. La première avait concerné les milieux salafistes dont six viennent d’être élargis et la seconde concerne la parentèle de l’ex -président Ould Taya en exil au Qatar.
Une source proche du CMJD citée par l’agence de presse Reuters a déclaré que les interpellés sont «des cousins d’Ould Taya qui complotaient pour déstabiliser le pays et l’entraîner dans l’anarchie". Cette source a ajouté sous le sceau de l’anonymat: "ils étaient en contact avec Ould Taya au Qatar et avec son fils (...) ce sont des gens qui ont les moyens. Ils tentent d’agir contre le peuple mauritanien avant le référendum".
Quoi qu’il en soit et s’il n’est pas exclu que des mauritaniens à l’instar des responsables et des militants des partis politiques comme l’AJD ou le PMDE font campagne contre la constitution que l’accusation de complot ou de putsch n’ont pour le moment, pas convaincu.
A souligner enfin que l’organisation Démocrates Sans Frontières (DSF) présidée par Ahmed Ould Salek a publié ce mardi un communiqué dans lequel elle a déclaré: «DSF n’a jamais participé à une action quelconque qui viserait à prendre le pouvoir par la force. Les principes fondamentaux de notre mouvement sont opposés à tous les changements de régimes qui ne viennent pas des urnes. DSF n’est pas un parti politique. Il n’est pas au service d’un homme.
Il existe pour revendiquer le rétablissement des institutions démocratiques dans notre chère patrie, la Mauritanie. Les intimidations et les arrestations arbitraires ne briseront pas notre moral.»
IOM
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