Yedali Ould Cheikh représentant du RFD aux négociations de Dakar: «Le HCE ne fait pas partie des institutions de la République…»   
21/06/2009

Une réunion de concertations s’est tenue dans la nuit de samedi à dimanche à Dakar entre les médiateurs dans la crise politique mauritanienne avant de rencontrer officiellement dans la matinée les différentes parties de la crise en vue de faire avancer l’application de l’accord consensuel relatif à la gestion de la transition.



S’exprimant dans une brève déclaration à l’Aps, le représentant du Sénégal, pays facilitateur du dialogue intermauritanien, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Cheikh Tidiane Gadio, a indiqué que "les médiateurs dans la crise mauritanienne qui sont tous présents à cette occasion auront des concertations entre eux avant de retrouver toutes les parties mauritaniennes".

Etaient présents du côté de l’opposition mauritanienne, une délégation du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), conduite par M. Mohamed Ould Maouloud, et le représentant le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) M. Mohamed Ould Abderrahmane Ould Moine. La délégation de la majorité, représentant le camp du général Mohamed Ould Abdelaziz, meneur du coup d’Etat et candidat aux élections présidentielles, est conduite lors de ces pourparlers par M. Mohamed Yahya Ould Mohamed Horma aprés le désaveu cinglant et patent de Sid’Ahmed Ould Raiss.

Selon le ministre sénégalais, "un seul point est inscrit à l’ordre du jour de ces négociations", à savoir "le rapprochement des positions exprimées" sur le statut du Haut Conseil d’Etat (HCE-junte) mis en place au lendemain du coup d’Etat mené en août 2008 contre le président (démocratiquement élu en mars 2007) Sidi Ould Cheikh Abdellahi.

L’accord consensuel sur la gestion de la transition en Mauritanie conclu au terme d’intenses négociations et officiellement signé le 4 juin à Nouakchott, stipule, entre autres, la formation d’un gouvernement d’union nationale officialisé par le président renversé Sidi Ould Cheikh Abdellahi, qui démissionnera volontairement juste après en vertu de clauses non écrites qui comportaient également l’autodissolution de la junte . Le président Ould Cheikh Abdellahi conditionne l’application de cet aspect de l’accord par la dissolution du HCE.

L’accord indique notamment que les trois pôles mauritaniens s’engagent à "gérer ensemble la transition en participant aux élections û pour ceux qui le désirent-, au gouvernement d’Union nationale et à la constitution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)".

Les différentes parties ont également convenu "qu’une répartition des responsabilités gouvernementales sur la base d’un accord consensuel", et fixer une date de l’élection présidentielle (ndlr: 18 juillet) d’un commun accord comme couronnement d’une période transitoire".

Il y est également indiqué "la prise de mesures de liberté provisoires en faveur des personnalités en détention", ainsi que la décision de "mesures de confiance, tels que l’arrêt des campagnes médiatiques négatives et l’accès de toutes les parties aux médias publics.
Le deuxième round des pourparlers intermauritaniens sur l’application de l’accord de sortie de crise conclu le 2 juin se poursuivaient dimanche 21 juin après-midi à Dakar, en présence des médiateurs internationaux, mais avec des avis divergents entre opposition et majorité sur le sort du Haut conseil d’Etat (HCE).

Si pour le camp du général Mohamed Ould Abdelaziz, "il n’est pas question dans cet accord de quelconque disposition relative au sort de la junte " mise en place au lendemain du putsch, l’opposition quant à elle défend que la réunion de Dakar a lieu "parce qu’il y a un problème relatif au HCE, ce qui bloque la mise en oeuvre de l’accord sur la gestion consensuel de la crise".

"Nous sommes revenus à Dakar parce que il y a un problème de blocage dans l’application de l’accord de sortie de crise, et ce au sujet d’un point relatif au HCE", a déclaré à la presse, M. Yedali Ould Cheikh, membre de la délégation du Rassemblement des forces démocratique (RFD). "Le sort de cette structure doit être réglé conformément aux dispositions de l’accord de Dakar qui, pour nous, comporte un passage relativement clair à savoir «qu’en matière de défense et de sécurité, les questions doivent être examinées et appliquées en fonction des règlements et des lois de la République Â», a notamment dit M. Ould Cheikh.

Tout en précisant que le HCE "ne fait pas partie des institutions de la République qui sont évoquées dans la Constitution", M. Ould Cheikh a indiqué que le RFD "demande simplement qu’il y ait un retour à l’ordre constitutionnel normal".
M. Yedali Ould Cheikh a estimé qu’"il y a, toutefois, bon espoir pour que les pourparlers soient couronnés par un résultat positif", soulignant qu’il faudrait rapidement conclure.

Pour ce qui est du Front pour la défense de la démocratie (FNDD) qui constitue l’opposition avec le RFD, M. Mohamed Ould Moauloud qui conduit la délégation de cette coalition de partis aux pourparlers de Dakar, a noté que «les différentes parties sous la houlette du groupe de contact international sont en train d’exploiter toutes les voies afin de décider du sort du HCE et sauver l’accord de Dakar».

De son côté, Mohamed Yahya Ould Mohamed Horma le négociateur du pôle du général Ould Abdel Aziz, a fait savoir que la position de son pôle consiste à "exiger de l’opposition et de la facilitation internationale l’application intégrale de l’accord de Dakar qui a été officiellement signé à Nouakchott."

"Il n’est pas question dans ce document d’une quelconque disposition relative au HCE. Donc nous exigeons de l’autre partie d’éviter les manoeuvres dilatoires et nous lui demandons de passer, sans tarder, à l’application des chapitres et obligations nés de l’accord de Dakar."

Selon M. Mohamed Horma, l’opposition "est en train de jouer sur le temps, de façon à compromettre les délais incompressibles relatifs à l’élection du Président de la république (18 juillet)", précisant que ces délais comprennent l’ouverture des listes électorales, l’inscription d’éventuels candidats et l’organisation de l’opération électorale.

"Donc plus on avance sans respecter les engagements contenus dans l’accord, plus les manoeuvres dilatoires perturbent fatalement les délais et les rendent difficiles à être respectés", a-t-il estimé.

La médiation internationale, elle, continue ses efforts pour "rapprocher les points de vue entre les trois pôles politiques mauritaniens", faisant état d’"efforts consentis pour élaborer un document sur lequel les protagonistes de la crise pourront travailler et arriver à un consensus."

(avec Aps)


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